C'était pour faire plaisir à Ingalls. Allez, on va à Romo au musée Matra !
Eh oui, nous parcourons le Loir-et-Cher tels des touristes de pacotille à l'affut de frissons culturels. Après s'être mangé toutes sortes de basiliques italiennes, à nous les pépites françaises ! (à Sophie : Ingalls avait parfaitement noté la charpente très intéressante du manège Rochambeau, cet homme serait-il sans défauts ?).
Pour l'Italie, une remarque : ces merveilles payantes - le Duomo d'Orvieto par ex - ôtent toute envie de prier ; trop de beauté étalée ici et là, trop de fresques, trop de tableaux, trop de tout. Alors que l'église de Vendôme m'a émue.
Changeons de religion et partons, tel le couple Vaillant, à Romorantin. Les voitures, je n'en ai rien à faire. Nous roulons dans une caisse hors d'âge, cabossée, sentant le tabac froid été comme hiver, et prions chaque jour qu'elle tienne encore le coup, à moins que la cibiche nous flingue avant. Seul nouveau gadget rutilant, un Tomtom qu'Ingalls a réussi à faire marcher au bout d'une bonne demi-heure, scène de ménage à la clé et regards de meurtrier fou à chaque fois que cette sale boîte meuglait pour lui signifier un excès de vitesse.
Le musée est à la périphérie de la ville, dans un bâtiment assez joli et vitré comme ds une bd de Jean Graton.
A peine franchi le seuil, je bascule dans les années 70, les années Beltoise/Cevert and co.
Précision : je déteste la F1, les courses en général qui m'évoquent les sons discordants de la roulette du dentiste et de ce côté-là, j'ai donné : quand on était gosses, môman nous emmenait chez une folle qui avait déclaré que les anesthésies étaient cancérigènes ; elle soignait nos abcès à vif. Avec ma sœur on se battait pour passer la première, de peur d'entendre les hurlements de l'autre. Un jour, très tard, on s'est aperçues que môman allait, elle, chez un dentiste tb gosse - un Corse- qui maniait la seringue à antalgiques pour un oui ou pour un non... je crois que ce jour-là, Lolo et mezigue, on a failli commettre un matricide. Mais je m'égare.
Donc, le musée Matra : c'est troublant, on se croit vraiment dans l'antre de Michel Vaillant. Le musée est très émouvant, quand on sait à quel point la ville souffrit de la fermeture de l'usine en 2003.
Et même si l'on n'aime pas spécialement les bagnoles, comment rester insensible à la 350 de Beltoise, "la voiture des copains" des années 70 (j'ai jamais eu de copains 70, j'vous jure !)
ou à la djet tubulaire René Bonnet (ma préférée, elle a quasi mon âge).
j'ai aussi une théorie bizarre sur les phares des caisses : je prétends qu'il y a des "voitures gentilles" et des "voitures méchantes", les dernières, en constante progression, écrasant les autres. Symbole de notre époque brutale ? Coccinelle, R5, elles nous regardaient en souriant. les phares, ronds ou carrés, donnaient une impression de bienveillance. Alors qu'à présent... ils sont acérés comme des lames menaçantes, j'ai peur à chaque fois que je traverse la rue.
les gentilles :
Maintenant :
Ingalls regardait les vitrines de Dinky toys d'un air attendri. Une petite mèche s'échappait de sa chevelure poivre et sel. Allez, Michel, sois courageux !
(attention, je risque un procès pour cette image, mais comme Graton est nantais, peut-être sera-t-il indulgent).
Nous nous sommes recueillis une dernière fois devant la Bagheera puis nous sommes sortis sur la pointe des pieds.
Après, nous avons été rendre visite aux proches amis, aux potes ombriens, à ceux qui nous ont offert de bien belles vacances et dont la maison est toujours synonyme de soulerie au Saint-Emillon bonheur. On a maté "la règle du jeu". Dehors, il faisait 12°. Mais chez Claire et Tom, on n'a jamais froid.
"Dieu que je souffre, et je déteste ça ! "
Dalio en marquis solognot aussi sexy que maniéré est une ode übersexuelle. Et Renoir, Renoir, Renoir...
Baisers légers de la pine'up