Comment ? vous ne connaissez pas Molineuf ? cette charmante bourgade entre Blois et Vendôme (pour Vendôme, note à venir) échappe par miracle à la plaine beauceronne qui relie ces deux villes dans un paysage digne de l'Iowa (désespoir). Nichée ds un vallon, tous les 15 août elle s'offre à la populace avec son gigantesque bric-à-brac. l'an passé, on ruisselait de chaleur. Mais là, sous un ciel incertain, Ingalls et mezigue, œil aux aguets, avons traqué LA BONNE AFFAIRE d'un pas vif. Car outre les délices des courses IKEA nous aimons la chine (une contrepèterie, Dominique ?). Chacun son style, Ingalls trainant du côté des objets industriels, moi louchant sur les années 60 - utopie plastique, bibliothèque rouge et or de l'enfance, pichets de stations essence, bibelots d'archi mauvais goût (une figurine d'Elvis, par ex, m'emplit de bonheur).
Ma théorie est : dans un appartement, pour que la déco soit réussie, il faut un objet franchement hideux. Pas médiocre (à bas les porcelaines de frêles bergères), non, immonde. Du vrai. Du lourd. Du qui donne le gerbillon alors que vous êtes à jeun. J'aurais volontiers acheté un canevas ds le style "tapisserie d'Aubusson années 50 "-je prédis un grand retour de l'Aubusson 50 et du rotin - mais Ingalls a prétendu qu'il fallait lui passer sur le corps avant et comme il avait les sous...
Nantie d'un budget de 30 €, je musardai dans les travées ; mes jambes gambillaient d'excitation. premier objet de désir : une mappemonde (j'adore les mappemondes). Celle ci avait des pays que je ne connaissais pas, Cochinchine, Sahara occidental... Je demande le prix : 280 € ! "elle date de 47..." Adios ! Soudain, au détour d'un stand, je le vois : "regarde ! un Glouglou !" Ingalls me reprend : "non, c'est le père, Nectar". Pour tout renseignement sur les publicités Nicolas, voir ce site ultra documenté et excellent. http://pignouf-vintageposter.blogspot.com/2008/11/nicolas.html
Pour ceux qui ne connaissent pas, en résumé la société "Nicolas" inventa, grâce au dessinateur Dransy, un personnage, Nectar, pour vanter ses produits. Il ressemblait à un gars atteint de délirium tremens, maigre, regard exorbité, pas prop' sur lui.
Une image de pochetron pour vendre de la bibine, on se dit que c'est contreproductif et pourtant, Nectar, son fils Glouglou et sa femme Félicité (une famille un peu du Nord, non, Grincheux ?), eurent une longévité publicitaire extraordinaire.
Avec Ingalls, on a eu du mal a retrouver le nom de Madame, qui disparut assez vite des pubs. Ingalls, l'air chagrin, me répondit : "un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brule car papa l'aurait trouvé au tac au tac".
Nous avons fièrement trimballé notre Nectar jusqu'à la voiture, entre femmes à hauts talons qui se prenaient les pieds ds la gadoue, soulevant des mottes de terre, et vieux monsieur pestant contre sa belle-fille. Puis, vla-t-y pas qu'y mouillait, on s'est barrés pour Vendôme où il y avait des "promenades photographiques" mais ce sera pour une autre note. Nous avons traversé un village qui dansait au prétexte de "la fête de la tarte aux prunes" et là, je bascule sur Resse : http://blog-hrc.typepad.com/ressepire/2010/08/si-les-sapajous-ne-respectent-m%C3%AAme-plus-le-dogme-festiviste-o%C3%B9-vaton.html
Sa description des artisans envahisseurs de fest noz, pas mieux.
baisers de la pine'up que ça ne gêne pas de marcher ds la boue #bottesencaoutchouc
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