blog de Valerie Pineau-Valencienne

Bretagne memories 10

Les bonnes choses ayant une fin, la Bretagne s'éloigne... et avec, les baignades en hypothermie, les chocolats NOIRS à la fleur de sel, les baisers d'une grand-mère chérie et les rires consanguins.

Aperçu avant de lever l'ancre, la grandiose tante G., 80 ans au compteur et une faculté à raconter des horreurs tout à fait réjouissante. La plus belle des blagues fut celle qu'elle fit à une amie bigote : celle-ci, se pâmant sur les confessions administrées par le père X et plombant un dîner d'amis dans l'évocation de ses pardons répétés, fut confondue par un copain de tante G, excédé, qui se cacha pour téléphoner : "Allô, mme Kerkoz ? Oui, c'est le père X. Ecoutez, je suis un peu ennuyé car je crois que je vous ai donné l'Absolution un peu vite... OUI, il y a des petits détails qui me chiffonnent... Pourriez-vous repasser demain matin à la paroisse ?"

Une des plus chouettes blagues que je connaisse.

Tante G. a l'optimisme intelligent : Son regard affuté perçoit tout, mais elle a la décence de le garder pour elle, nous englobant dans de "mes p'tits choux" inimitables émis d'une voix rauque et traînante, suivis de "c't'épatant" à la moindre de nos saillies. Il existe des optimismes horripilants : pas celui-ci. Tante G pourrait être une réincarnation de tante Mame (pétillant roman, à recommander aux fans de Whodehouse, merci Anne) tant sa sociabilité exubérante balaie les douleurs, de façon quasi magique. Elle fut longtemps proviseur ds un lycée en région parisienne, et coule à présent des jours heureux à Kertrouduc, gardant ses arrière-petits-enfants avec une vitalité indomptée.

Une de ses filles habite dans un phalanstère pas très loin de Roscoff que je me promets d'envahir aux prochaines vacances ; un truc incroyable, composé d'une 40aine de maisons en autarcie : ils ont même leur JOURNAL !

Une femme qui a eu la souffance de perdre une fille et son mari alors qu'elle n'avait pas quarante ans et qui est capable d'émerveillements irrésistibles est une créature de légende.

 La pudeur armoricaine a du bon, lorsque seule l'ironie bienveillante affleure, laissant les soucis hors de portée du commun des mortels.  

Un merci à ma copine Christine, directrice de l'hotel de Kertrouduc, et un souvenir ému dans le restaurant de Patrick Jeffroy, une adresse à choyer par jour de générosité : repas EXTRAORDINAIRE (c'est pas demain que j'oublierai son gâteau de sardines, son bar en croûte de noisettes, et ses succulentes mignardises.) http://www.hoteldecarantec.com

Baisers d'une pine'up aux chaussures pleines de sable : c'est Ingalls qui fera fête quand le lit conjugal sera aussi moelleux qu'un silice !

Bretagne memories 9

la narration estivale s'assèche un peu, contrairement aux nuages qui annoncent une drache dominicale. Entre deux messes, me suis faufilée à ma pâtisserie favorite. Demain, grand départ, heure des bilans. je suis dorée comme un kouign aman,  le séjour fut globalement joyeux, si ce n'est l'absence du mari resté au taf et qui m'a bcp manqué.

Que faire auj en Bretagne NORD ? suivre les indications du Télégramme de Morlaix, pardi !

Pour ceux de Bretagne SUD, je conseille vraiment la balade ds les monts d'Arrée et la visite de "l'école des filles" www.ecoledesfilles.org , le lieu est émouvant et la sélection intéressante (j'ai rêvé cette nuit du gros citron et de la madone de la première salle).  

Reprenons la lecture de la bible locale : Douarnenez : le Belem glisse lentement sur la baie. Suis une descendante des constructeurs du Belem, et la racine nantaise submerge la finistérienne, à le regarder, fameux trois-mâts photogénique.

En fait, le mot "racine" est impropre : des racines me structurent, sans doute, mais bcp moins qu'on le croit. Ok, je me suis amusée à bretoniser ces jours-ci ; oui, je viens du grand ouest/Nord, mon 4 quart génétique englobant la Vendée, Nantes, le Finistère NORD et Lille.

Pourtant, si vous me demandiez de ressentir une réelle fierté à cette énumération, je vous répondrais que je ne sais pas ce que cela veut dire : mon côté mimétique, protéiforme est plus fort que les autres : je suis Basque au pays Basque, Américaine aux USA, Italienne à Rome, et, bien sûr, Armoricaine en Armorique. En fait, je ne suis rien du tout.

si, peut-être une seule filiation revendiquée sans faconde mais comme un constat implacable : me sens viscéralement française.

Reprenons le Télégramme, par Toutatis : auj, moules frites et chants  marins du groupe Barabord, place de la mairie de Kertrouduc. Foire à la brocante à Plouescat et fest-deiz à Batz (ne sais pas ce que signifie un fest-deiz). Et fête de la mer à Roscoff ! (ça, ça doit être bien beau).

Et pour les footeux, j'vous signale que Guingamp a mis la pâtée à Brest (c'est Miossec qui doit être triste, hin hin, Gilles !)

Oh ! Soleil au sortir de la messe ! Vite ! filons ! 

Baisers de la pine'up gavée de poisson

Bretagne memories 8

j'ai retrouvé avec bonheur l'ordi de Soizic, aussi cette note sera plus soignée que la bouse d'hier.

Donc, les Monts d'Arrée... Et surtout, le village du Huelgoat (est-ce dans le Trégor ? En Cornouaille ? No sé). L'aventure est assez jolie : une brocanteuse des Puces qui possède à présent une galerie avenue Matignon, est restée fidèle à son village : dans l'ancienne école de filles (laïque) du Huelgoat elle a créé sa galerie l'école des filles : www.ecoledesfilles.org qui présente une sélection d'artistes extrêmement variée, allant du conceptuel au figuratif en passant par l'abstrait. petit coup de coeur pour Zuca, qui travaille l'art du collage.

D'autres lui ont emboité le pas, tel "KO" et le village regorge de galeries ( attention à ne pas s'aligner sur les prix d'artistes confirmés là où un local  se la joue place du Tertre, ça menace un peu). A retenir également, le nom de la peintre Melanie Mac Donald.

Mais je dois dire que question paysage, la Bretagne restera pour moi tj liée à l'océan, et à la beauté bien réelle des Monts d'Arrée je préfère la panorama de Kerdrouduc, ses ilots et ses bateaux minuscules qui tapissent la mer, se frayant un chemin à travers les rochers comme une montagne posée à plat, chacun contournant les obstacles, optimistes ressemblant aux skieurs slalomant sur la neige.

Le temps, bien que "changeant", permet la plage, la lecture distraite de qq magasines crapuleux, les commentaires familiaux pleuvant et assassinant sans ménagement  les people transpirant sur la côte varoise ; car contrairement aux ELLE où Sophie Marceau a éternellement 35 ans, ds les journaux pouilleux, pas le temps de retoucher la cellulite  : "tiens : untel n'a pas l'air bien frais... sais-tu qu'à présent, on se fait changer tout son sang ?"

 "Berque, c'est honteux ! "

" Et si on créait un concept 'donner son sang pour les stars '? pour Keith Richards, cocher 1, pour  Zidane, cocher 2, pour Winehouse, 3 etc..."

Y a pas à dire, on se marre avec les cousines.

Baisers de la pine'up sablonneuse

Bretagne memories 7

Aujourd'hui , escapade sur le mont blanc de cette belle région, j ai nomme les monts d'. Arree. Excusez mon écriture un peu aléatoire mais je teste l iPad de ma cousine, un nouvel objet de convoitise.le village du Huelgoat, prononcez comme ça s écrit, pour une fois ! Est splendide. Village transforme en galerie d art pointue, un concept bobo a mort ds le trou du cul du monde! Carhaix n est pas bien loin... Allez faire un tour a la grotte du diable, ça a un petit cote fontainebleau mais c est charmant! les films je suis le seigneur de ce château et nonnon ma fille, tu n ira pas danser y furent tournes m'annonce fièrement ma cousine! Il faut dire que le people est discret, dans le Finistère nord! Ici victor segalen s est suicide, en grand uniforme de médecin de marine, se sectionnant la jambe et en la garrotant a l'envers . Zut plus de batterie, je continuerai demain mais foi de tregoiso Léonarde, le parc armoricain en vaut la peine! L assaut de la chapelle St Michel de Braspart aussi: l Irlande n est pas bien loin, sur ces collines lunaires... Baisers d' une pine up rurale

Bretagne memories 6

Avec un temps pareil, le Caplan était plutôt une bonne idée. Le lieu pousse le snobisme jusqu'à REFUSER d'apparaître dans les brochures "cafés littéraires de Bretagne". Et le patron porte le même patronyme qu'un époux Turenge (où vit donc Dominique Prieur ...). les cousines ont échaffaudé un raisonnement fantaisiste comme quoi le café aurait été payé avec l'argent du Rainbow Warrior... J' y ai trouvé un bouquin sur Georges Brassens, la Bretagne me donnant parfois des flambées anti- identitaires : entendu auj : "Yann est très morlaisien...

- Penses-tu ! il a tout du roscovite ! " Ce qui prend toute sa saveur quand on sait que les deux bleds sont à 15 km l'un de l'autre. Mais quand on découvre que la boulangère de Kertrouduc fut longtemps appelée "l'étrangère" car elle venait des côtes d'Armor (30 km d'ici), on saisit mieux la pertinence d'un débat "identité nationale".  Oui, le Breton est snob. Très. Jamais il ne l'avouera mais chacun sa place, chacun ses codes inénarrables, de la plus simple longère au manoir de schiste pur.

la Bretonne est pudique : ne jamais lui poser une question directe, elle roule alors des yeux affolés et ne sait que répondre.

Exemple à ne pas faire : " t'étais où c't'après midi ?"

Non, il faut insinuer : "t'étais avec Brigitte..." Là, elle saisit la perche et confirme ou infirme, mais enfin, elle réagit.

La Bretonne est une louve avec ses gosses. mais contrairement à la mère juive, sa protection a des chemins de traverse : elle délègue le petit dernier qui ne sait pas nager aux aînés partis faire du canoé, et les guette mollement de la plage, en soupirant : "s'occuper des gamins, quel boulot ! mon mari ne se rend pas compte..."

Les Bretons ont une curieuse conception du sud : quand un Breton prend ses vacances dans le sud, entendez "La Trinité". Nantes n'existe pas... alors ne parlons pas du VRAI SUD !

Baisers d'une pine'up arc en ciel

ps : Loïc, le Pouldu, c'est Finistère SUD ! C'est magnifique mais je risque la lapidation si je le dis trop fort par ici...

Bretagne memories 5

Au marché de Kertrouduc -grand marché du jeudi, tomates de Plougastel et cocos de Paimpol jouxtant le camion Armor Lux et les bijoux mexicains, les cousines on trouvé leur bonheur en achetant du lin au mètre à un prix dérisoire. Après avoir foleyé dans les rues sous un soleil incertain, nous avons atterri au "Central", café de la bonne société Kertrouducoise. Pas longtemps. Car le temps breton se gâte, façon Michel Sardou ds le Connemara ; des nuages noirs colorent la terre, les lacs les rivières et hop ! direction la pâtisserie Soizic pour vous écrire la note du jour.  A ce sujet, message perso à l'Africain : serai fidèle au poste tt l'été.

La journée s'annonce aventureuse : nous allons quitter le pays léonard, une trahison, pour émigrer ds le somptueux Trégor (on est à la frontière) et aller se balader du côté du Caplan. Le Caplan est un bar littéraire posé en haut d'une falaise près de Locquirec ; Locquirec, connu pour avoir servi de cadre à un nanar nommé "l'hôtel de la plage " (les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître et on dira que c'est tant mieux). Ce bar, quintescence du boboisme, a néanmoins un avantage : border un des plus beaux chemins des douaniers de la région.

Une bagarre m'oppose depuis des années à une locale  : j'avais osé, il y a trois ans, acheter un livre sur le Tregor : ce fut fort mal vu, Kertrouduc se situant dans le pays de Léon, auquel je suis certes attachée, mais dont la campagne tapissée de champs d'artichauds ne présente aucun intérêt.

Depuis, "on" me bat froid. Ne jamais oublier la pixélisation de cette région et les curieuses querelles de clans qui dégénèrent (les Bretons adorent, comme ds Astérix, se taper sur la gueule, ce qui dans leur Histoire accéléra le rattachement à la France - ça, c'est pour Gilles).

Dans la série "les Bretons sont partout", vente chez une villageoise en fin de journée de tissus yéménites (une Bretonne qui a passé 10 ans au Yémen doit avoir des choses à raconter).

Pour ceux qui aiment le jazz manouche, (un truc très transgressif en ces dies irae, cf les news), Tchavolo Schmitt, guitariste, sera au café Ty Coz de Morlaix ce soir à 21h.

Baisers âpres et rugueux d'une pine'up bien couverte...

Quel temps fera-t-il au Caplan ?

Bretagne memories 4

Décrire les couchers de soleil de Kertrouduc est impossible ; un ciel à la Turner envahit la mer, peuplée d'ilots et de récifs, de caps et de presqu'iles qui se mettent à dorer lentement, à rosir telles de délicates jeunes filles.

Décrire l'ambiance qui y règne, c'est décrire la famille : des cousines que je connais depuis le jardin d'enfance et dont la proximité générationnelle permet une complicité immédiate.

A Kertrouduc, non seulement il fait bon venir se ressourcer, mais il fait aussi bon venir s'y (re)marier : les vieilles dames se (re)casent parait-il à toute allure. A peine une sémillante veuve pointe le bout de son nez qu'elle est "en main" (dixit les cousines).

Et quand le Breton est beau... il est extraordinaire (voir le très antipathique Miossec) : yeux bridés gris fer, front granitique, joues creuses, pommettes saillantes et large bouche aux lèvres serrées. 

A bon entendeuse, salut.

Si vous épousez un Breton, sachez qu'il considère qu'un repas sans patates et sans café est un repas pourri, presque une offense. 

Sachez aussi que Kertrouduc N' A PAS DE POISSONNERIE (un comble) mais regorge de bons fournisseurs, dont une pâtisserie qui est une vraie tuerie (allo, dr Dukan ? j'ai croqué dans le kouign aman de ma fille ).

L'hôtel de Kertrouduc où je séjourne possède une vue sublime, un accueil chaleureux (la dirlo est mon amie) et un restaurant de premier choix.

Les tourteaux de Pentrouduc (la pointe de Kertrouduc) sont les meilleurs du monde ! 

Enfin, si vous voulez une table accueillante, le restau Ty P.. appartient à la femme d'un cousin. 

Mais sur la plage du K..., il existe aussi de délicieuses paillotes qui servent de bien bonnes langoustines.

Si vous êtes branché nuits torrides, le cds (café des sports) sert alcools divers et variés jusqu'à pas d'heure - si le spectacle de créatures à l'âge incertain dégobillant sur leurs pompes ne vous rebute pas, l'endroit est pittoresque.

Mais j'ai brièvement quitté Kertrouduc : et dans le train du retour, j'ai eu pire que des bébés brailleurs dans le compartiment : des gens qui revenaient des vieilles charrues et qui ont beuglé leurs souvenirs avinés de Morlaix au Mans !

Pas de panique, je retrouve ma brebre demain, avec des nouvelles plus fraîches. Et pour faire plaisir à Gondolfo : voici son château du Taureau ! (non, non, le taureau n'est pas mort, il b... encore)

Baisers de la pine'up en marinière, qui assistera demain au dernier voyage du sapeur Camembert avec émotion.

Bretagne memories 3

Quel dommage que je ne puisse pas fourguer les photos de vacances sur ces billets : plages dignes de l'île d'Arros, désertes, turquoises. Végétation triomphante : palmiers, pinèdes, bruyères, chênes verts, gazons  qui dévalent sur les criques découpées comme de la dentelle quimperoise...

Dans quel autre Finistère pourrais-je m'exiler ? Nulle part, à l'exception d'un coin secret près des Sables d'Olonnes, autre terreau de ma mémoire de jeunesse.

Je trouve tout de même Kertrouduc bien vide : les touristes, sans doute dégoûtés par les trois été pourris sous ces latitudes, ne semblent pas nombreux.

Mais quel bonheur de cuire sur la terrasse de Ty P.. (gros indice sur Kertrouduc) à lire le Télégramme de Morlaix (deuxième énorme indice sur Kertrouduc) et d'apprendre : 1 qu'un petit gars très prometteur du Loir-et-Cher a été applaudi aux vieilles charrues : Alain Souchon, retenez ce nom. 2 que le tour de Gaule à vélo réussit aux Français. 3 Que vous pouvez acquérir un appartement de 110 m2 dans une maison XVIIe à Morlaix (tb ville) pour 70 000 €. 4 Que le 14 août à minuit il y aura un AN DRO planétaire (c'est à dire une danse locale) : pour plus de renseignements : www.androintheworld.com

Bretonne, certes, mais pas obtuse : je ne parle que des perles bretonnes, pas de ce qui m'agace : comme cette langue affreuse que certains persistent à vouloir conserver : jamais je n'ai autant aimé François 1er et son édit de Villers-Cotteret instaurant le français ds tt le pays. C'est compris ? hein ?

 Les langues régionales, c'est tout simplement inaudible, laid comme des patates chaudes dans la bouche (mais des patates de l'île de Batz - prononcez"bas"). Je sais que mon ami Gilles va souffrir, mais je l'avoue : j'ai horreur des patois locaux, langues, particularismes des "imbéciles heureux qui sont nés quelque part".

"Au revoir " de la pine'up qui s'interdit le ken avo systématique et qui a résisté à acheter un bol bigouden avec écrit "maman" en breton hier midi, au vide grenier de la salle Jules Le Goff

Bretagne memories 2

Toujours beau temps sur kertrouduc, et pique nique de prévu sur un ilot voisin. Souvenirs d'enfance qui s'amènent, quand les parents-oncles et tantes nous débarquaient par tous les temps dans cet endroit sauvage. A présent, avec les cousins, nous reproduisons le rituel avec nos propres gamins. Ma soeur est arrivée, l'étau familial se resserre. Dimanche, 11 h. tout le monde est à la messe. tout le monde ? Non ! une geek pianote dans la boulangerie en face de l'église, au risque d'affronter les foudres de tante R.

Des nouvelles de la capitale, et Ingalls me manque (ça c'est pour Dominique et ses élucubrations).

Hier, je me suis baignée. Un peu par défi : j'ai vu une vieille dame entrer timidement dans l'eau glacée, et je me suis sentie un peu minable. donc je l'ai accompagnée dans ce chemin de douleur : une eau à 15 vous transperce comme le souvenir d'une nécrose pulpaire. Les premiers instants sont monstrueux mais ma graisse fait coussinet et m'empêche de faire un malaise vagal : j'arrive en 5 mn à affronter la première brasse. Après qq hurlements, il faut constater l'impensable : ça fait du bien.

La plage a ses subtilités, ses clans, ses diasporas : les gens "chics" s'agglutinent au DEBUT de la plage, les autres marchent jusqu'au bout. Notre famille se place au milieu, près de la poubelle. Chacun son territoire, rempli de non-dit mais aussi immuable que les vieux bancs de messe. D'un côté jouent les Malo, Tugdual, Isaure, Mayol (Mayol !), Foulques et j'en passe, de l'autre des Yann, Yannick et prénoms américains à gogo.

Attention, la messe va s'achever, si j'arrive à me glisser avant le Notre Père, je pourrai peut-être faire illusion et affirmer vigoureusement à tante R : "le sermon était passionnant !" risqué, mais jouable.

Baisers d'une pine'up au dos vermillon (ce que c'est que s'endormir au soleil !)

Bretagne memories 1

Ayant laissé les maris aoûtiens qui arrivent les samedi au train des cocus, les femmes du village de Kertrouduc se retrouvent entre elles et baragouinent en choeur (dernier livre, dernier film, femmes à fuir, scandales locaux).

En direct de la pâtisserie de Soizic qui me laisse utiliser son ordi -peu de connection sous ces tropiques, et hélas pas au coquet hôtel de la plage où je séjourne, je vous signale que les notes seront donc succintes et sans photos. ET C'EST BIEN DOMMAGE CAR AUJ IL FAIT BEAU! Sans doute pour narguer l'Etrangère qui est partie hier sous un déluge, empoisonnant notre groupe avec ses lamentos  "mais comment faites-vous pour SUPPORTER un tel climat ? ". Retourne en Corse, Blairotte, et ne salis pas nos madeleines iodées de tes stupides commentaires ! Va peaufiner ton bronzage noir de guerre agressif et inesthétique sur ton yacht et laisse-nous choper ce hâle caramel clair si sexy ss ces latitudes (ça plus les cheveux décolorés par le sel,à la fin de l'été on m'appelle Ulla).

Nous, Bretonnes, avons le droit de dire qu'hier, effectivement le temps était atroce, mais pas toi, Niçoise de mes deux (même pas Corse, en plus !).

Donc, je vais aller faire trempette dans l'eau à 15°, puis marcher avec les cousines sur le chemin des douaniers. Et les prochains jours de mauvais temps changeant, cap sur les mont d'Arrée.

BiZouH d'une Gauloise qui résiste à l'envahisseur. J'irai sans doute faire qq emplettes à Condate, mais je ne suis pas pressée. Entre deux fars et des apéros vin blanc, on est bien, ici... Tiens ! un Romain du camp de Babaorum! Ave, ami !