Il existe des plages de talent, mais elles se font discrètes. A l'heure où les gilets jaunes croassent n'importe quoi tandis qu'Amazon s'enrichit en silence et en efficacité, il devient de plus en plus difficile d'échapper à la cacophonie générale.
Etre obligé de slalomer pour éviter le communautarisme et la start up nation est mission périlleuse ; c'est pourtant la seule valable - je ne veux ni des injonctions franchouillardes à la Audiard, ni des élucubrations inhumaines d'un Laurent Alexandre.
De tous les balbutiements épuisants de cette fin d'année je retiens la notion de discrétion qui s'impose en urgence en rempart aux explosions et autres crises de nerf. Rien ne m'a paru aussi pitoyable qu'un groupe de manifestants attendant la présence de BFM pour donner de la voix ; dans un monde malade de l'image, constater qu'il existe des gens pour lesquels "être passé à la télé" signe la quintessence d'une vie réussie montre à quel point l'apparence a esquinté les personnalités les plus fragiles, à quel point aussi ces personnalités sont hélas nombreuses.
Peut-on trouver navrant un monde qui se résume en diplômés livrés chez eux par des sans diplômes livreurs? Peut-on trouver tout aussi navrante la joie mauvaise de ceux qui veulent tout casser?
Mes souhaits pour 2019 iront donc vers le plus rare : l'amour. Et vers le plus beau : le métissage. Mélanger cultures et savoirs-faire les plus divers donne toujours des résultats enchanteurs...
Que les prismes s'élargissent, refusent la paresse de l'algorithme et la bêtise du chacun chez soi, que nous puissions construire un monde de diversité plus affirmée, plus clémente.
Porter un toast d'espérance à la jeunesse... Et partir se reposer après une fin d'année bien remplie.