Mon fils est un adulte. Déjà deux ans qu'à peine sa majorité acquise il prenait ses sous (il les cachait dans une vieille boite dans sa chambre super bien rangée) pour filer en coloc'. Depuis, on se voit moins. Alors une semaine ENTIÈRE avec mes deux, c'est fête.
C'est dur pour une mère célib' d'élever un garçon. Plus qu'une fille, je trouve. On est bombardée d'injonctions psys à vous glacer les sangs... "Dormir dans votre lit =risque d'obsédé sexuel"... "Pas assez de câlins = risque d'obsédé sexuel"... "Trop de câlins = risque d'obsédé sexuel"...
J'ai fait comme j'ai pu et le résultat me ravit. Quand il était petit on s'est disputé comme des dingues. Mais on avait quand même de solides socles de complicité (amour du cinoche, de la lecture et humour pas tj du meilleur goût). Max est un des hommes les plus drôles que je connaisse. Gamin il avait le sens de la formule, ça s'est bien épanoui. Une semaine avec lui à rire aux larmes. On a relu ensemble les Titeuf wharf wouarf wouarfffff
ho ho ho hin hin
Ah Manu, Ramon, Nadia, Dumbo, Hugo, Vomito, Puduk et Fvan-Claufde...
Aux jeunes parents sur ce blog : quand votre enfant vous demande des précisions sur le sexe, une solution: brandir Le Guide du zizi sexuel que Zep a écrit avec sa femme. Impec!
Titeuf, c'est exactement le monde des gamins. Pas celui des adultes qui jouent aux gamins ou qui font du scato libidineux-cradouille-vieillard-égrillard (Petit Spirou=bédé merdique). Titeuf, c'est du scato authentique - un bijou.
Baisers de la pine'up qui renouvelle sa collec de Zep. C'est vrai, les petits-enfants sont si vite arrivés.
Ps à mon fils : être enfant à l'aube des années 2000 c'était pas si mal. Entre Harry Potter, Titeuf, tes jeux vidéos Astérix et nos soirées ciné-club on s'est bien marrés.
pps : tu ressembles à... un super acteur (mais je sais que ça t'agace quand je le dis)
C'était trop beau. A la hauteur de ce que j'imaginais enfant. Désorientée je suis. Désorientée surtout car à peine de retour à l'est j'ai perdu mon Nord: hier soir - j'étais encore à San Francisco - j'ai appris la mort de ma grand-mère. Cette série sur la Californie lui sera personnellement dédiée.
C'est elle qui m'a fait découvrir le cinéma hollywoodien. Elle, l'Austère à la gauche de la gauche, ne croyait qu'à l'illusion sophistiquée. Elle, qui m'a obligée à regarder tous les films de Gary Cooper et avait pour idéal féminin Greta Garbo. Aurait-elle aimé la Californie? A sa façon, très certainement. Elle y aurait trouvé son Mythe de la Caverne. 90 ans. Je savais en partant que je ne la reverrais plus.Elle n'était pas malade, épuisée, plutôt. Elle est partie tranquillement, tel un mince fêtu de paille qui n'avait plus la colère en elle pour se maintenir. Sa sérénité récemment trouvée signait son départ de la vie.
Mémoire des confiseries du Nord qu'elle préparait pour nous, de l'odeur du caramel chaud et des noix dans son appartement versaillais, de sa façon inquiète à guetter notre arrivée, vigie en évidence à la fenêtre de son deuxième étage. Appartement solitaire, mémoire de sa vie avant qu'elle n'aille finir ses jours à la maison de retraite de Kertrouduc.
Elle aimait le vélo, faute de savoir conduire. Elle aimait marcher. Elle détestait vivre seule, et pourtant elle a été veuve à 50 ans. Elle écrivait très bien et lisait finement. C'était une bête de mots croisés - bref, elle m'a transmis ses petits plaisirs ; le cinéma, la lecture, les mots croisés (Scipion, Favallelli et Laclos).
Elle était très nerveuse. Rarement heureuse, sauf ces derniers temps - elle savait qu'en atteignant la dernière décennie avant le siècle elle ne tiendrait plus très longtemps. Elle savait en me disant au revoir fin juillet que c'était notre ultime moment.
- Laissez-moi vous regarder encore, ma petite chérie...
Elle ne voyait pourtant plus grand-chose, mais elle continuait à vouvoyer ses petits-enfants. Ce n'était pas un snobisme de langage ni une posture. C'était, disait-elle, sa façon de respecter la jeunesse (elle a toujours tutoyé ses propres enfants).
Elle était drôle sans le vouloir - mimi riait peu. Son sens critique, terrifiant pour certains, me faisait plutôt rire. Elle était rêveuse, très sentimentale sous sa stricte écorce. C'est ce que j'ai le plus adoré chez elle : son romantisme sombre, sa fragile capacité à contrer ses dépressions constantes en s'émerveillant devant Les tuniques écarlates ou Camille. Je lui offrais souvent de vieilles photos de stars, celles qu'elle aimait le plus. Mais ce qu'elle a toujours gardé, le cadeau qu'elle a bizarrement préféré de ma part a été un bouquet de pivoines artificielles. Elle trouvait génial que ces fleurs soient immortelles.
Elle n'aimait pas la vie - sauf celle recréée par la Fox, Paramount, Warner ou MGM époque 30/40/50. Elle se trouvait affreuse alors qu'elle était si jolie. "Jolie ? Moi? Vous êtes trop gentille, ma petite chérie... Ce n'est pas vrai mais... Ah, je vous aime tant"
Elle détestait les bêtes - surtout les chiens -, et possédait une exigence esthétique aussi démesurée que subjective. Cet esthétique est sans doute ce qui nous opposait. Mimi ne jurait que par les allures de minceur tandis que ces critères me collent le bourdon. Elle était capable d'appeler ma soeur pour lui dire:
- Elle ne m'écoute pas... mais dites bien à Valé qu'elle DOIT MAIGRIR ! Vous, elle vous écoutera...
Dieu que ces injonctions m'ont exaspérée... Pour finir par m'attendrir. Un jour, je lui ai dit : "Mimi, tu vois trop la vie à travers une image de beauté qui m'angoisse". Elle a souri : "Sans doute. Pardonnez-moi."
Oublions les polémiques, les sujets qui fâchent. Recréons donc pour elle un cinéma de minuit.
Sur ton nuage au paradis, bien sur il y a grand-père Alain, ton unique amour.Le seul qui fut capable de te faire rire. Mais, sans doute pour t'éprouver un peu, je t'adjoins en nuages voisins John Wayne Clark Gable Jimmy Stewart Jean Gabin et l'insurpassable Cooper
Tu seras bien gardée
Adieu, chère Mimi adorée, que Dieu continue à te faire rêver.
Dans mes bras, Ingalls. Dans mes bras, capitale au symbole érectile. Dans mes bras, meilleure amie avec laquelle je déjeune, à peine revenue des réjouissances kertrouducoises. Dans mes bras, ordinateur chéri! C'est l'heure des albums de photo. Je me retiens d'afficher sur ce blog la beauté gracile de ma fille adorée. Caramélisée par le vent et le volage mais cruel soleil du Finistère, Colette est plus belle que jamais.
Que retenir de cette semaine de vacances? Les au revoir rapides de ma grand-mère, que je quitte à chaque fois en me disant que c'est peut-être nos ultimes moments de complicité. Rapides, oui, car Mimi a un don pour abréger le cœur qui se serre. Son émotion se transforme en vélocité et sa relative impudeur se bronze dans les adieux.
Retenir aussi ce panorama aussi magnétique que changeant...
Retenir le charmant accueil familial.
Et ces instants passés avec mes amis blogueurs
Retenir enfin la joie de vivre de tante Ginoffe, ma découverte de ce séjour. Une femme qu'il est impossible de ne pas aimer. Sa popularité est à l'égal de son intelligence émotionnelle: indépassable, indéboulonnable. Elle est la reine de Kertrouduc. Bon nombre d'impératrices et autres cheftaines de classe le sont par leur faculté à se montrer très déplaisantes envers leurs ennemis. Ginoffe ne doit sa puissance qu'à son infinie gentillesse, une qualité si rare qu'il faut toujours la sublimer. Ginoffe, donne-moi tes gènes...
Pour le reste, je persiste et signe: je ne me sens pas bretonne. En espérant que cela ne provoque pas de désespoirs amicaux (je compte pas mal de Celtes parmi les visiteurs de ce blog). En espérant garder la paix sociale chèrement acquise dans cette région reculée: oui, les panneaux d'indication sur les routes qui nous indiquent la traduction de n'importe quel bled (Kertrouduc, Gertroudeg, Ploupaumé, Pléupèmau) m'inspirent rien d'autre que de l'agacement. Cet anti-régionalisme de ma part englobe, rassurez-vous, les Corses ou les Basques, c'est-à dire toute terre qui s'enivre de son identité. Je n'aime pas non plus les drapeaux US dans chaque jardin du Nouveau Monde.
Résumé : si afficher la langue antique permet d'éviter des terrorismes breizhois, tant mieux. Mais qu'on ne me demande pas de m'extasier sur le drapeau noir et blanc ou sur les ouvrages exhibés en majesté à la librairie de Kertrouduc, l'intégrale Queffélec et les photos marines de Philippe Plisson.
A propos de terrorisme, la tragédie norvégienne me rappelle à quel point j'ai grand peur des racines obsessionnelles et des monstruosités nationalistes. L'isolement kertrouducois ne m'a pas fait oublier le monde extérieur, ses folies et ses tueries.
Baisers d'une pine'up qui va bientôt retrouver son Loir-et-Cher ingallsien et qui aime l'humilité des ventre-à-choux cf son ascendance paternelle.
Ps (ce n'est pas Le Nain qui me contredira) : Anne de Bretagne était une sotte cupide et bijoutée qui vécut entre Amboise et Blois quasiment toute sa vie...
Il était une fois une gamine à part. Polie, mais à part. une fois grandette, elle se maria à 19 ans... Pourquoi si jeune? Parce que c'était... VITAL.
eh oui, je ne suis pas douée pour le groupe, pas douée pour la famille. ce n'est pas la faute du groupe, d'ailleurs. c'est de ma faute. je ne peux plus supporter de voir une marinière ou un bol breton. le mot intégration me sort par les yeux.
Ingalls me manque, et j'aime le foisonnement de mes amies athées, musulmanes, juives ou chrétiennes, riches ou pauvres, vieilles ou jeunes. je suis trop bizarre pour porter l'uniforme - et c'est pas faute d'en connaître les codes. Pas trop orgueilleuse, puisque je sais que j'ai tort. juste trop bizarre. Trop "patchwork", donc condamnée à la frustration.
Baisers d'une pine'up qui se recroqueville dans son individualisme... sans rancune. mais quand on aime la liberté, il faut payer le prix en silence... je ne suis pas née quelque part...
Demain je pars pour Kertrouduc. Je vais retrouver ma grand-mère qui y vit bien que n'étant pas le moindre du monde bretonne. Que fait donc cette Lilloise sous les cieux venteux du Finistère? Sans doute a-t-elle besoin des racines de grand-père, ce menhir mort bien trop jeune.
Trois de ses quatre grands enfants y résident à présent. Seule ma mère a échappé à l'attrait de Kertrouduc. Ma venue a été cachée à l'Aïeule, de peur de la rendre trop émotive. J'ai toujours été sa chouchoute, celle qu'elle aimait plus intensément que les autres. Et si, enfant, cette préférence me charmait, dès l'adolescence la notion de sélectivité a commencé à me faire peur. Je ne méritais pas cet attachement passionné, pas plus en tout cas que mes frères et sœurs ou mes cousins/cousines.
Et quand je vois se recréer dans la génération de mes parents des amours éperdues et exclusives pour certains petits-enfants, je frémis pour l'enfant désigné: s'il est idiot, cela ne fera qu'enrichir sa stupidité, s'il est intelligent, cela le fera souffrir.
Je pars voir ma grand-mère avec le même amour que pour l'autre, celle qui est morte en Vendée il y a deux ans, centenaire et libre; celle-ci aimait pareillement tous ses petits-enfants. Et à chaque fois que je pense à elle, c'est pour mieux sentir sa carapace d'invulnérabilité. Mais on ne change pas les gens, ni leur façon de ressentir les choses. Mon rôle de chouchoute est à vie. Il est trop lourd pour moi - acceptons tout de même l'habit avec élégance et légèreté.
Il est courant dans la famille d'entendre : "Valérie n'aime pas les enfants".
Ce n'est pas que je les aime pas, mais j'ai toujours pensé qu'il fallait le plus possible les laisser entre eux et ne pas leur faire partager des connivences d'adultes. Lorsque j'étais petite, j'ai manqué d'enfance, trop préoccupée que j'étais à satisfaire l'admiration irrationnelle que ma grand-mère (et d'autres) me vouait.
J'aime les enfants, d'une tendresse distraite. Les seuls que je surveille avec toute l'ardeur dont je suis capable sont les miens. Mais c'est une autre histoire... et ce ne sont plus des enfants. Plus globalement je ne m'intéresse qu'à ceux qui ne font pas assez de caprices. Les discrets, les solitaires, les tendres et les esseulés... j'ai envie de les protéger, sans en avoir l'air.
Baisers de la pine'up très occupée à faire entrer ses bottes en caoutchouc dans sa valise.
Pire que le parcours de golf, pire que la partie de pêche, pire que la chasse, pire que les études des mouflets, pire que le militantisme, il y a... le (à présent vieux) copain qui veut raconter à un auditoire indulgent COMMENT IL A ÉTÉ REFORME P4. Amis de ce blog à la Jeunesse Charmante, vous n'avez pas connu ce dialogue monologue passssssionnant et soyez-en bénis.
Petit rappel : de mon temps, les jeunes hommes devaient effectuer un an de service militaire. Certains regimbaient et tentaient de se faire porter pâles ; ils invoquaient la liberté, l'horreur des armes, les études, leur idéologie - bref, de sains alibis. Là où ça se gâtait, c'était APRÈS. Ils arrivaient à se faire réformer puis en parlaient ad libitum, pérorant sur leur héroïsme digne de Brassens... Et dès qu'un de ces glorieux coqs prenait l'avantage, je me mettais, toute proportion gardée, à vénérer secrètement les autres, ceux qui avaient fait leur temps d'armée sans broncher (genre Ingalls). Vous voulez voir comment c'était? Exemple :
Dîner de copains sympa, années 90... Appelons le héros "Jean-Paul". Jean-Paul a un peu picolé, ses yeux brillent d'excitation, il a envie de s'allumer un type de la tablée qui, trouve-t-il, a un peu trop de rayonnement. Il commence mezzo : " Ah ouais, t'as gagné ta régate des anciens de Supelec? Quelle connerie, ces trucs! Moi, j'ai fait un exploit, un VRAI EXPLOIT : j'me suis fait réformer P4. t'ention, pas P3, P4, chuis pas une tarlouze! j'ai pas demandé à mon père une dérogation, hein, toute façon il a pas un rond, mon père. Nan, je me suis fait un super cocktail de médocs que j'ai piqué à la fac de médecine et j'ai simulé la dépression... Horrible, j'ai failli sombrer pour de vrai. Ma mère a eu une de ces peurs! Je délirais sur le quai de la gare. Aux trois jours, y'zont dit qu'y'z en avaient jamais vu des comme moi. Un compliment génial, ils avaient l'air tellement cons ! T'aurais vu ces blaireaux... Y 'a même un débile qui pleurait parce qu'il était réformé... Quelle tâche! y disait que l'armée, c'était la chance de sa vie... pauv'mec! je remercie ma mère de s'être saignée pour qu'on aille à Louis Le Grand, ressembler à ce géranium, quelle pitié... Vous vous rendez compte, PLEURER parce qu'on ne peut pas faire l'armée! Hinhinhin... Allez, un coup de chablis, pas plus haut qu'le verre, hein... ça c'est vrai, les cons ça ose tout ! pleurer parce qu'on peut pas faire l'armée... Mauviette ! Pédé ! Toute façon, le monde est pourri ! Et chuis un pur! Allez, mettez un coup de Bach ça me fait chialer! Plus fort, nom d'une bite! Vous êtes tous des merdeux, des connards bien planqués qui obéissent comme des moutons! Vous connaissez rien de la souffrance ! J'ai failli crever pour me faire réformer, bande de NAZES! "
Je vous épargnerai la suite, mais le mépris que j'ai éprouvé pour cet homme a anéanti notre histoire d'amour. Brusquement, dans le silence gêné et consterné qui entourait ces propos, j'ai senti monter en moi un amour de l'armée, une haine des anarcho-réacs amoureux de leur stupide intellect, et une violente envie de vivre avec un homme pondéré. C'est à présent chose faite: merci, Ingalls, qui aime autant que moi regarder la légion descendre lentement l'avenue des Champs Elysées. Où est l'anti conventionnel ? Pas toujours là où on le croit...
Baisers de la pine'up qui a arrêté de vivre "avec des purs". Trop salissant.
ps : le pendant féminin du réformé p4 est la femme qui vous inflige son accouchement dans les moindres détails... Et encore, je ne connais pas plus pénible que le réformé P4. Eva Joly? Peut-être...
J'ai retrouvé toutes les amies du collège. Les rares que j'aimais bien. Cinq ou six, pas plus, et encore, l'une remplaçant celle qui était renvoyée mutée ailleurs. Championne du tête-à-tête, j'ai toujours négligé les bandes. Ça n'a pas changé. Mais retrouver Dorothée a été spécial : Dorothée, charme persan et insolence masquée, fut l'amie décrite dans Une cicatrice dans la tête à l'époque de notre 6e. Je me souviens d'une enfant très vite poussée, sensible et aux aguets. Elle se rappelle une gamine bien élevée, mais à part. Dorothée est restée superbe et généreuse. 35 ans sans nouvelles... Et le constat de vies assez semblables - à chacune ses échecs, ses joies, ses reconstructions et son Ingalls. Mais aussi... à chacune sa descendance. Et si je vivais petite dans un environnement très équilibrant, choyée par des parents qui s'aimaient et qui m'aimaient, l'enfance de Dorothée fut nettement plus exposée. C'est dire son mérite d'avoir éduqué un amour de jeune fille. Nos enfants ont les mêmes âges... Et la même gentillesse.
Dînant hier soir pour la première fois chez Dorothée, j'ai découvert sa fille et oui, des adolescentes ni dans le trop, ni dans le pas assez, cela existe. J'ai rarement vu une jeune fille aussi saine, aussi exquise, aussi charmante que Victoria. Extravertie sans être piaillante. Pudique sans être figée. Ravissante sans arrogance.
A un dîner sous les étoiles, et aux amitiés qui révèlent à quel point elles ont toujours été évidentes.
Baisers de la pine'up charmée par une certaine cohérence affective... Et vous? Avez-vous dans votre besace de belles connaissances du temps passé qui réussissent l'examen des retrouvailles?
Mes Tintin préférés sont le duo Le secret de la Licorne / le Trésor de Rackham le Rouge, et Le temple du Soleil. Mon imaginaire galope au mot trésor, c'est comme ça. Plus merveilleux que le tirage du loto, l'émoi de ce couple de Millau qui a découvert des pièces d'or dans la cave de sa maison... Nom d'un club des cinq, ça existe encore...
Version indienne, on tombe dans le nirvana : 14 milliards de diamants et de pierres précieuses - oui, vous avez bien lu 14 MILLIARDS - l'Euromillion parait minable, à côté...
Ces rubis, ces saphirs, ces... machins !
Je sais, moussaillonne, l'argent ne fait pas le bonheur.
Mais comme disait Coluche: L'argent, ça va, ça vient -mais quand ça vient ça va
Baisers de la pine'up avec une énigme pour la route : un trésor est à trouver dans le bois du Veillon, plage du même nom, en Vendée. Gamins, à vos pelles !
Je ne sais pas si je suis la seule mère à le constater : mes enfants (16 et 19) ne dansent pas. Ils se réunissent parfois en meutes disparates dans des cafés ou chez des potes pour refaire le monde. Mais s'il y a un endroit où ils ne mettent jamais les pieds, c 'est bien la BOITE DE NUIT.
Que déduire de ce constat? Mon passé de night clubbeuse a-t-il été si concluant, à la réflexion?
Je me souviens (années 80) d'un mortel ennui aux Bains ou dans d'autres lieux branchés de la Capitale. Il fallait suivre vaille que vaille l'ami bien intentionné qui avait ses entrées, poireauter lamentablement quand l'ami se révélait foireux, enfin passer le barrage et se retrouver dans un endroit qui vous esquintait les yeux (suis de la génération clopes en boîte).
Cocktail d'impressions urbaines du temps passé... Faire bonne figure pour ne pas avoir l'air ringarde, boire un gin tonic à petite lapées (le prix me faisait honte), ressentir une vraie détresse, celle de se trouver totalement étrangère aux modes. Chercher une bonne âme pour esquisser une discussion impossible à cause du bruit. Avoir la lucidité de convenir que c'est le dernier endroit sur terre où trouver l'âme soeur. Se désagréger sous la chaleur en attendant que ça passe. Eviter les mains au cul. Trouver grotesques les viocs s'éclatant sur le dance floor. Avoir peur d'être anormale à l'idée paniquante de se sentir si peu festive. Revenir à la maison furieuse et mal dans sa peau...
Comble de l'humiliation, ma petite soeur avait le "look" qui aimantait le videur alors que le physionomiste m'avait d'emblée estampillée "non missible".
Tels sont les flash backs de mes 20 ans gaspillés dans les nuits parisiennes.
En revanche, les boîtes en vacances, quel pied c'était ! On vous tatouait un canard fluo à l'entrée, vous aviez souvent une partie de l'endroit qui débordait sur la plage, les garçons devenaient brutalement sublimes, les vieux beaux avaient disparu du paysage - quel bonheur -, j'étais dorée par le soleil et gorgée d'optimisme... la musique me donnait des ailes, moins snob qu'à Paris. Les boîtes de plage respiraient une insouciance triomphante, une jeunesse éclatante. Bretagne/Eurythmics, Sud/pop californien, et des amours de vacances qui rient encore...
Conclusion : la boîte de Kertrouduc a fermé ses portes depuis un sacré bail (serai à nouveau là -bas dans une dizaine de jours, pour les fidèles du blog).
La question me taraude : où mes gamins vont-ils pouvoir déverser leur trop plein de jeunesse cet été?
Supplique aux nord finistériens : à part les bars pour vieux bourrés, où aller danser au mois de juillet aux alentours de Morlaix?
Baisers de la pine'up qui trouve lugubre le concept "boîte parisienne", mais qui regrette tant les effluves de genêts et de lavande qui ont parfumé la musique de SA jeunesse. Merci des éventuels tuyaux, non pour aller me tortiller sur le tarmac, mais pour passer l'info à des adolescents grégaires.