Je ne sais pas si je suis la seule mère à le constater : mes enfants (16 et 19) ne dansent pas. Ils se réunissent parfois en meutes disparates dans des cafés ou chez des potes pour refaire le monde. Mais s'il y a un endroit où ils ne mettent jamais les pieds, c 'est bien la BOITE DE NUIT.
Que déduire de ce constat? Mon passé de night clubbeuse a-t-il été si concluant, à la réflexion?
Je me souviens (années 80) d'un mortel ennui aux Bains ou dans d'autres lieux branchés de la Capitale. Il fallait suivre vaille que vaille l'ami bien intentionné qui avait ses entrées, poireauter lamentablement quand l'ami se révélait foireux, enfin passer le barrage et se retrouver dans un endroit qui vous esquintait les yeux (suis de la génération clopes en boîte).
Cocktail d'impressions urbaines du temps passé... Faire bonne figure pour ne pas avoir l'air ringarde, boire un gin tonic à petite lapées (le prix me faisait honte), ressentir une vraie détresse, celle de se trouver totalement étrangère aux modes. Chercher une bonne âme pour esquisser une discussion impossible à cause du bruit. Avoir la lucidité de convenir que c'est le dernier endroit sur terre où trouver l'âme soeur. Se désagréger sous la chaleur en attendant que ça passe. Eviter les mains au cul. Trouver grotesques les viocs s'éclatant sur le dance floor. Avoir peur d'être anormale à l'idée paniquante de se sentir si peu festive. Revenir à la maison furieuse et mal dans sa peau...
Comble de l'humiliation, ma petite soeur avait le "look" qui aimantait le videur alors que le physionomiste m'avait d'emblée estampillée "non missible".
Tels sont les flash backs de mes 20 ans gaspillés dans les nuits parisiennes.
En revanche, les boîtes en vacances, quel pied c'était ! On vous tatouait un canard fluo à l'entrée, vous aviez souvent une partie de l'endroit qui débordait sur la plage, les garçons devenaient brutalement sublimes, les vieux beaux avaient disparu du paysage - quel bonheur -, j'étais dorée par le soleil et gorgée d'optimisme... la musique me donnait des ailes, moins snob qu'à Paris. Les boîtes de plage respiraient une insouciance triomphante, une jeunesse éclatante. Bretagne/Eurythmics, Sud/pop californien, et des amours de vacances qui rient encore...
Conclusion : la boîte de Kertrouduc a fermé ses portes depuis un sacré bail (serai à nouveau là -bas dans une dizaine de jours, pour les fidèles du blog).
La question me taraude : où mes gamins vont-ils pouvoir déverser leur trop plein de jeunesse cet été?
Supplique aux nord finistériens : à part les bars pour vieux bourrés, où aller danser au mois de juillet aux alentours de Morlaix?
Baisers de la pine'up qui trouve lugubre le concept "boîte parisienne", mais qui regrette tant les effluves de genêts et de lavande qui ont parfumé la musique de SA jeunesse. Merci des éventuels tuyaux, non pour aller me tortiller sur le tarmac, mais pour passer l'info à des adolescents grégaires.
Il y a bien le "Traouc" près de Vieux-Boucau...
**ricane**
Rédigé par : Fredouat | 06 juillet 2011 à 18:42
Je prends! Et aux autres : n'hésitez pas; où, mildiou, où donc fait-il bon danser cet été quand on a 20 ans?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 06 juillet 2011 à 18:45
Ma suggestion du Traouc est à moitié ironique! :D
C'est une boîte un peu au milieu de nulle part, avec une ambiance légèrement jeune beauf,
MAIS
avec une gigantesque terrasse avec piscine, bar extérieur et sandwicherie.
Du coup j'aimais beaucoup cette boîte car on pouvait discuter, fumer une cigarette, être au frais, faire des rencontres...
J'y retourne d'ailleurs le 30 juillet pour l'enterrement de vie de garçon de mon meilleur ami. Je te dirai si c'est toujours bien ou non! ;)
Rédigé par : Fredouat | 06 juillet 2011 à 18:57
Exactement le genre d'endroit qui m'évoque de chouette souvenirs... ça existe encore? Tant mieux !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 06 juillet 2011 à 18:59
Les Fest Noz de village sont encore les meilleurs endroits pour s'amuser.
Rédigé par : Eliberan | 06 juillet 2011 à 19:30
Kertrouduc quel NOM !! moi cela ne m'étonne guère le désintérêt de tes petits pour les discothèques.notre époque est d'une tristesse affligeante. Perso pour avoir fréquenter le Rex quand Laurent Garnier commençais le métier, Le privilège en after ( rue Montmartre me manque !!) la 5ème avenue etc...je pense qu'aujourd'hui on s'éclate mieux dans un camping à hurler sur "la toucher la toucher" que de se traîner en discothèque. Cloper en boîte était génial mais avec le recule, on s'y faisait quand même chier...Vive les fiestas dans les campings. bon si j'ai une info pour un coin sympa du côté de chez les bretons, je fais une ALERTE INFO
Rédigé par : Linda.S | 06 juillet 2011 à 19:42
Ma Linda, Samuel n'a pas encore l'âge, mais nom d'une truffe, prépare le bal !
Note inspirée par une discussion avec une super amie surnommée par ma fille "Karin aux longs cheveux"
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 juillet 2011 à 00:26
Ah les boites, les boites! Quel sujet en effet frappé de la névrose psychanalytique, du moins dans mon cas. Du haut de mes 29 ans (et des poussières, je retarde au maximum la trentaine, elle ne sera effective qu'à la seconde près du 30 novembre prochain à 5h45 du mat' et surtout pas avant!), je ne suis... JAMAIS allé en boite de ma vie. Mais pourquoi donc? Monsieur Freud m'analyserait ça nickel!
Peut-être déjà par manque d'intérêt. Je n'aime pas la musique actuelle, et je suis assez mal renseigné sur les endroits où l'on jouerait encore à peu près la même musique que celle de RTL2 (Supertramp en tête).
Je ne sais pas du tout danser (d'ailleurs Supertramp est une musique qui ne se danse pas, elle s'écoute assis tranquillement dans son fauteuil, à côté de sa chaîne hifi aux boutons chromés façon années 70), et surtout je n'aime pas ça: j'ai dansé 3 fois en 7 ans, dont 2 mariages et 1 fête de Noël d'entreprise, à chaque fois sous la contrainte d'une gente féminine persuasive...
Par traumatisme aussi sans doute, ma première danse remontant à la fête du voyage en Angleterre au collège, encore une fois contraint et forcé, mais avec les moqueries en plus, de la part des spectateurs (et aucune invitation à aucune boum de l'époque, ça n'aide pas).
Et par une crainte encore plus freudienne: la trouille bleue de me faire refouler à l'entrée par le videur (profil qui ne "correspondrait" pas à politique de la boite, zut j'ai vu "Ma femme est une actrice" dont une scène d'entrée de boite m'a marqué). La peur de cette potentielle humiliation (zut j'ai également vu "Retour vers le futur" et ce bon Marty qui ne supporte pas de se faire rejeter). Et pourtant j'ai une peau très caucasienne, je ne pourrais pas faire l'objet d'un testing de SOS Racisme... Mais malgré cela, ce totalitarisme à l'entrée selon la tête du client, je ne sais pas, ça ne m'attire pas...
Si on ajoute le fait que les boites provinciales de chez moi ressemblent plus à des hypermarchés de nuit (souvent dans les mêmes zones que ces hypermarchés, à l'extérieur des villes, accessibles uniquement par voiture, cherchez l'erreur quand vous voulez boire un verre) qu'à des lieux cosy façon "Number One" dans "Le Corps de mon Ennemi" (pour ça faudrait plutôt fureter du côté des clubs échangistes, mais je n'y suis jamais allé non-plus!), on voit la source de mes réticences...
Et pourtant en effet, j'ai sûrement manqué de bonnes occasions et des moments cultes, inoubliables, surtout quand on pense aux soirées de vacances et de bord de mer, car oui, j'ai aussi vu "Hôtel de la plage" avec le slow de Mort Shuman dans le fond... Et même le Shogun de Patrick Chirac dans Camping reste attirant pour son côté estival, premiers émois et tout ce qui s'en suit...
Ah oui, petit P.S: j'adoooore les canards, même fluorescents ;-)
Rédigé par : Jérôme Iby | 07 juillet 2011 à 06:17
Oh, l'ennui de mes vacances d'enfance, qu'elles étaient longues avec leurs journées qui s'étiraient interminablement et qui m'ont fait détester les mois d'été et ma joie quand je réintégrais ma tanière.
Partir à toujours été un crève-coeur, mais ce sont là les moeurs des ursidés.
Rédigé par : Le Nain | 07 juillet 2011 à 09:16
Jérôme : je ne peux pas répondre longuement pour cause d'informatique réfractaire, mais le coeur y est. La hantise du rateau ? pas grave. les lieux sinistres ? A fuir. Je t'embrasse
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 juillet 2011 à 10:58
A Jérôme : même quand j'avais réussi l'horrible examen d'entrée des boîtes parisiennes, je m'y emmerdais au centuple, consciente d'une forme de différence que je sentais palpiter au fond de moi. Cette différence volait en éclat l'été, et je crois savoir pourquoi: l'été, on se ressemble... on s'assemble. N'aies aucun regret à ce sujet. Car à chacun ses élans, ses enthousiasmes et ses bonheurs qui ne font pas de mal.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 juillet 2011 à 17:46
Le traouc à Seignosse...chaud comme adresse:-), ça existe encore??Aprés ils pourront aller faire un tour dans toutes les fêtes de la région...
Rédigé par : sophie | 08 juillet 2011 à 10:58
Bonjour à tous, je ne connais pas les lieux dont vous parlez mais j'ai l'experience de Six-Four au mois d'aout...que des anciens (propriétaires des villas) et des trentenaires avec enfants en bas-age(leurs enfants). Ennui total pour les 35-55 ans et les plus de 12 ans pour lesquels rien mais vraiment rien n'est prèvu...nous n'y reviendrons pas.
Rédigé par : isa | 08 juillet 2011 à 11:50
Isa : pour les boîtes, je trouve qu'il y a limite d'âge; après 30 ans (disons 35) ceux qui dansent jurent avec la musique. La foule qui danse doit être jeune. Pour les plus vieux, on se réunit entre potes et on se trémousse comme on peut dans une (relative) intimité. Si on s'aventure en boîte après cet âge, on est frappé d'obsolescence. Bon. J'ai retenu le Traouc et donc le sud-ouest pr les prochaines expéditions familiales... Merci Fred!
un ps : suis preneuse d'adresses ds les département Vendée, Loir-et-Cher et Finistère (genre Traouc - voir description de Fred)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 08 juillet 2011 à 12:04
Je suis peiné de lire tant de vacheries à l'encontre des (présumés) :
- vieux beaux
- viocs
- vieux bourrés
Mais je me sens rassuré que ces qualifications aimables s'appliquent dès l'âge de 35 ans.
D'un autre côté, comme moi aussi j'ai toujours détesté les "boîtes", mon seul (présumé) charme étant basé sur la parole, je ne vois pas pourquoi je m'y rendrais maintenant. Et moins que jamais après ce que je viens de lire. Je cherche une boîte pour viocs sur Paris ouverte l'été, quelqu'un aurait un tuyau ? Je n'ai rien contre l'accordéon. Je sais danser le cha-cha-cha et j'ai des notions de salsa apprises sur place à Cuba. Hélas comme j'y ai aussi appris à carburer au Havana Club j'ai tendance à me transformer vite en vieux bourré (je danse aussi la bourrée, à propos.
Rédigé par : Grincheux Grave | 08 juillet 2011 à 17:37
GG : j'attends avec impatience une illustration de votre danse de la bourrée... et irai chachater sur votre blog avec l'espoir d'y découvrir une salsa à l'accordéon.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 08 juillet 2011 à 17:48
Et j'ajoute à l'intention de tout le monde: les seuls endroits où danser trans génération sans fausse note sont les fêtes de village (oui, Elib')... et les mariages
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 08 juillet 2011 à 20:30
Merci Fred de faire la promo de mon patelin !
Si Valérie ne vient pas à Ouagadougou où les bals populaires ne manquent pas, au moins ira-t'elle dans les Landes ...
Rédigé par : Dominique | 08 juillet 2011 à 22:52
Moi, quand GG parle de "bourrée", je me méfie...
Rédigé par : Caritate | 09 juillet 2011 à 14:59