Dans mes bras, Ingalls. Dans mes bras, capitale au symbole érectile. Dans mes bras, meilleure amie avec laquelle je déjeune, à peine revenue des réjouissances kertrouducoises. Dans mes bras, ordinateur chéri! C'est l'heure des albums de photo. Je me retiens d'afficher sur ce blog la beauté gracile de ma fille adorée. Caramélisée par le vent et le volage mais cruel soleil du Finistère, Colette est plus belle que jamais.
Que retenir de cette semaine de vacances? Les au revoir rapides de ma grand-mère, que je quitte à chaque fois en me disant que c'est peut-être nos ultimes moments de complicité. Rapides, oui, car Mimi a un don pour abréger le cœur qui se serre. Son émotion se transforme en vélocité et sa relative impudeur se bronze dans les adieux.
Retenir aussi ce panorama aussi magnétique que changeant...
Retenir le charmant accueil familial.
Et ces instants passés avec mes amis blogueurs
Retenir enfin la joie de vivre de tante Ginoffe, ma découverte de ce séjour. Une femme qu'il est impossible de ne pas aimer. Sa popularité est à l'égal de son intelligence émotionnelle: indépassable, indéboulonnable. Elle est la reine de Kertrouduc. Bon nombre d'impératrices et autres cheftaines de classe le sont par leur faculté à se montrer très déplaisantes envers leurs ennemis. Ginoffe ne doit sa puissance qu'à son infinie gentillesse, une qualité si rare qu'il faut toujours la sublimer. Ginoffe, donne-moi tes gènes...
Pour le reste, je persiste et signe: je ne me sens pas bretonne. En espérant que cela ne provoque pas de désespoirs amicaux (je compte pas mal de Celtes parmi les visiteurs de ce blog). En espérant garder la paix sociale chèrement acquise dans cette région reculée: oui, les panneaux d'indication sur les routes qui nous indiquent la traduction de n'importe quel bled (Kertrouduc, Gertroudeg, Ploupaumé, Pléupèmau) m'inspirent rien d'autre que de l'agacement. Cet anti-régionalisme de ma part englobe, rassurez-vous, les Corses ou les Basques, c'est-à dire toute terre qui s'enivre de son identité. Je n'aime pas non plus les drapeaux US dans chaque jardin du Nouveau Monde.
Résumé : si afficher la langue antique permet d'éviter des terrorismes breizhois, tant mieux. Mais qu'on ne me demande pas de m'extasier sur le drapeau noir et blanc ou sur les ouvrages exhibés en majesté à la librairie de Kertrouduc, l'intégrale Queffélec et les photos marines de Philippe Plisson.
A propos de terrorisme, la tragédie norvégienne me rappelle à quel point j'ai grand peur des racines obsessionnelles et des monstruosités nationalistes. L'isolement kertrouducois ne m'a pas fait oublier le monde extérieur, ses folies et ses tueries.
Baisers d'une pine'up qui va bientôt retrouver son Loir-et-Cher ingallsien et qui aime l'humilité des ventre-à-choux cf son ascendance paternelle.
Ps (ce n'est pas Le Nain qui me contredira) : Anne de Bretagne était une sotte cupide et bijoutée qui vécut entre Amboise et Blois quasiment toute sa vie...
Ma chère valérie, j'adhère totalement à ton avis à ton avis à propos des régionalisme et permets moi d'ajouter qu'en temps que ch'ti d'origine (et bien que non respectueux de toute "traditon" que ce soit (celles qui relèvent du bon sens sont acceptables mais le maintien de traditions non adaptées à l'époque et la société ou l'on vit relève pour pour de la plus pure stupidité). Enfin j'en reviens aux "ch'ti" ou gens du nord (ont dans les yeux ect....) Jamais de la partie de ma vie que j'ai passé dans le nord, je n'ai été confronté à quelques régionalisme que ce soit . Les gens du nord sont ouverts, ll n'y a pas de panneaux en plusieurs langues (ça c'est de mémoire) Ils ne sont pas fiers, ni honteux d'être du Nord, ils sont du mord et ont un sens de la dérision que devraient avoir les Bretons, basques, et autres parisiens à propos de leurs valeurs communes. (je ne parle pas des gens du sud qui comme chacun sait (surtout eux) forment une société parfaite dans cette contrée barbare qu'on appelle France (au passage la France, malgré ce que l'on peut en dire, réussi cet exploit de réunir des gens de sensibilité fort différentes et cela depuis des siècles) car il existe dans toutes mos régions (et même en Bretagne, surtout en Bretagne) une multitude de gens qui passent au dessus de ces communautarismes imbéciles.
De toute façon il ne faudra que quelques siecles/décennies pour que le mélange se fasse. bon nombre dans ma famille ont choisi de "s'accoupler" avec des partenaires d'horisons différents, il en va de la survie de l'espèce, et ça les barrières régionales ne peuvent l'arrêter. :)
Rédigé par : lôtre | 29 juillet 2011 à 14:05
Je ne suis pas certain de sa sottise. Elle veilla avec un soin jaloux sur l'indépendance de son duché, et ses maris ne furent que des princes consorts en Bretagne. Sa fille Claude, la reine Claude, aura la même politique que sa mère malgré les velleités de son royal mari François Ier, et il faudra attendre sa mort prématurée lors de ses neuvièmes ou dixièmes couches à l'âge de vingt-cinq ans pour que le roi puisse intervenir au nom de son fils aîné qui était de droit duc de Bretagne.
Il semble qu'il y ait eu une vraie complicité entre Charles VIII et Anne.
Je n'ai pas de livre à vous proposer sur Anne, je ne suis pas Breton. Sinon, il y a le Charles VIII d'Yvonne Labande-Mailfert (Fayard), le Louis XII de Didier Le Fur chez Tempus et la reine Claude de France de Daniel Pigaillem chez Pygmalion qui sont tous très bien.
Rédigé par : Le Nain | 29 juillet 2011 à 14:52
@Lotre : ça ne m'étonne pas pour le Nord. En Vendée, jamais eu de pb de fierté démesurée. Ingalls, moitié pays de Loire moitié Bourgogne, est tout sauf imbu de ses racines. Et quand je vois le journal "Bretons", un mensuel snobinard, j'ai envie de hurler de rire et d'indignation: y sont célébrés les Bolloré/Miossec/Kersauzon dans des poses studio Harcourt, tous tenant un discours eugéniste genre "j'ai réussi puisque le Breton ne renonce jamais", et la gazette de déterrer du sang celte chez Bashung, style "il est des noooooootres": GROTESQUE. Ce qui me fait marrer : lire une prose "Bretagne martyrisée par l'Etat français" de people fortunés, peu importe le bord, qui conspuent Marine LePen tout en défendant un régionalisme teinté d'indépendantisme pas si éloigné des thèses populistes de madame FN.
@LeNain : j'ai lu le Louis XII, très bien. et pour Anne, heureusement qu'elle avait les impôts de son duché pour se payer ses étoles d'hermines!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 29 juillet 2011 à 15:33
Bah, tous les princes vivaient fastueusement avec les impôts de leurs manants. Finalement, il n'y a rien de neuf sous le soleil !
Rédigé par : Le Nain | 29 juillet 2011 à 16:17
Pas faux... et pour nuancer ce qui pourrait passer pour de l'anti-Bretagne: la fierté du sol m'horripile, mais elle ne fait de mal à personne. La seule chose qui fait vraiment du mal, c'est le sectarisme. Et il est perceptible dans toutes les classes sociales, tous les métiers, toutes les pensées et toutes les religions - y compris l'athéisme.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 29 juillet 2011 à 17:29
@lotre: En tant que fille du sud"e"(parfaite), je me demande pourquoi tant de gens du nord viennent vivre "chez nous"?! et tant mieux...un peu de blondeur ne peut que nous faire du bien!Je ne suis pas fière d'etre du sud je suis tout simplement heureuse d'y habiter, tout y est tellement mieux!!!!!
Bon mois d'aout à tous.
Rédigé par : isa | 29 juillet 2011 à 17:45
Heureusement que tu as un peu de sang ch'ti dans tes veines !ça te réconforte.Je plaisante bien sûr j' ai des amis bretons.Avec notre nom de famille "Tredez " on nous prend souvent pour des bretons:il y a un village qui a pour nom "Tredrez"
Rédigé par : Eliberan | 29 juillet 2011 à 19:59
j'aime tous mes sangs y compris le breton, j'aime mon cher pays... et beaucoup d'autres... j'en aime peut-être trop pour bien aimer un seul? ps: j'ai ENFIN réussi, je crois, à laisser un commentaire sur ton blog!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 29 juillet 2011 à 20:05
@ Le Nain: la reine Claude se mira belle ?
@ Valérie:
- Ainsi quittes-tu la Bretagne sans avoir enquêté sur la grande énigme armoricaine du moment ? (lire chez Grincheux)
- Désolé mais être attaché à un passé, une géographie, un terroir, des traditions, une gastronomie n'est pas forcément synonyme de fierté démesurée ou de sectarisme, et n'empêche pas d'apprécier d'autres contrées avec leurs us et coutumes, leurs boissons, etc. ...
Ainsi Frédéric qui bien que landais et content de l'être prend un pseudonyme bretonnant !
Sur ce sujet deux chansons à priori contradictoires que j'apprécie beaucoup:
"Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part" de Georges Brassens
et "Adélaïde" de Jacques Debronckart
Rédigé par : Dominique | 29 juillet 2011 à 21:16
Duchesse Anne préfèrait l'hermine car le loir est cher !...
Rédigé par : Dominique | 29 juillet 2011 à 21:18
@Dominique, c'est avec un certain vertige que je te l'annonce : tu es le 3000e commentaire sur ce blog. Pour la notion d'attachement, tu as raison et j'ai tort: je me donne un mal de chien pour m'attacher à des lieux, mais je n'y arrive jamais totalement. Ou plutôt, telle une schroumpfette grincheuse, je peux murmurer :"J'aime ce trou paumé. mais je n'aime pas qu'on sache que j'aime ce trou paumé" (en fait j'adore les grandes villes, c'est le seul environnement qui me ravit)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 29 juillet 2011 à 21:30
Oui merci pour ton commentaire' Je sais bien que tu aimes les gens quels qu'ils soient .Tu me sembles si humaines.
Rédigé par : Eliberan | 29 juillet 2011 à 23:57
Une grosse bise nocturne à ma chanteuse chérie dont le sourire me suit (j'écris tj en face de ta photo)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 30 juillet 2011 à 00:04
Certes Valérie, il est possible d'adorer les grandes villes (ce fut souvent mon cas), ce qui n'empêche pas d'y vivre dans une ambiance ou un cadre liés à une région ou un pays d'origine ou d'adoption.
Il est tout à fait possible de vivre à Boulogne-Billancourt en écoutant du fado, mangeant de la morue à l'aléjantane et buvant du Dao (demande à Xavier)...
De même que Frédéric doit avoir grand plaisir à boire du vin des sables, déguster des graisserons et se rendre à son travail avec des échasses !
Rédigé par : Dominique | 30 juillet 2011 à 20:52
Ce qui me plait ds les grandes villes : pouvoir jouer tranquillou à miss Marple et espionner un nombre exponentiel de voisins...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 30 juillet 2011 à 21:45
Au fait, Nantes, pour vous, ça fait partie de la Bretagne ou non ? (je mène un sondage très sérieux auprès des Bretons) Cordialement
Rédigé par : Catherine | 31 juillet 2011 à 08:22
Ouh là! historiquement, oui, c'était même la capitale du duché. Mais à présent, pour les Bretons c'est saint-Trop'
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 31 juillet 2011 à 09:54
je suis breton.
Pour moi C'est Rennes.
Nantes en pays de Loire, c'est assez logique : c'est sur la Loire.
Même sur un plan culturel, a part quelques vieilles pierres, l'ensemble culturel de la vallée de la loire y est prédominant par rapport à la bretagne.
Rédigé par : shimrod | 31 juillet 2011 à 14:20
Vers chez moi, ils sont encore plus drastiques : la Bretagne, c'est le Finistère, point barre. si une Bretonne de Kertrouduc va "dans le sud", entendez La Trinité.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 31 juillet 2011 à 14:46
Nantes et la Bretagne c'est un peu comme pour Pampelune et le Pays-Basque !...
Rédigé par : Dominique | 31 juillet 2011 à 18:35
Mea culpa au près de mes amis lusitaniens et de tous les fins gastronomes, la morue c'est à l'alentejane (du nom de la région de l'Alentejo)et non pas à l'alejantane !
Confusion n'ayant rien à voir avec un hypothétique mélange de porto avec du vin de palme ...
Rédigé par : Dominique | 31 juillet 2011 à 18:49