blog de Valerie Pineau-Valencienne

Des cadeaux que je lancerais à la gueule si on osait me les faire

L'an dernier j'avais inauguré la série "cadeaux virtuels": j'imaginais ce que j'allais offrir à mes webami(e)s pour garnir leurs petits souliers. J'adore faire des cadeaux. C'est vrai, j'adore cela. Essayer de me mettre à la place de l'autre et traquer l'objet de son désir est une de mes grandes joies. Un peu tristement, j'ai renoncé à la réciprocité. Mes proches ont beaucoup de qualités, mais pas celle de l'empathie. La question que je déteste entendre, celle que j'abhorre par dessus tout est : "Qu'est ce qui te ferait plaisir pour noël/anniversaire?" D'abord, chers proches, si vous me connaissez, vous SAVEZ ce que j'aime, je ne tiens pas un blog de mes envies pour des nèfles! A cette question stupide, enfant, je répondais poliment : "Une surprise". A présent je suis plus abrupte : "Du fric".

- Ne m'offrez pas de livres, par pitié : c'est affreux comme constat, mais je les choisis mieux que vous.

- Ne m'offrez pas de maquillage, je ne sais que me peinturlurer (offrez-moi des cours de maquillage, c'est mieux).

- Ne m'offrez pas de lingerie féminine, mes seins sont (dixit l'échographiste) "harmonieusement hétérogènes" et vous allez inévitablement vous tromper sur leur taille.

ET SURTOUT N'ALLEZ PAS PIOCHER DES IDÉES FOIREUSES A LA GALERIE IMAGINAIRE DU BON MARCHE.

La galerie imaginaire, sise au troisième étage de ce temple de la grande bourge parisienne, est un peu une "réflexion onirique des tendances design christmas trendy" pour richardes qui ne veulent pas d'ostentatoire. Un petit tour dans cet endroit me fait aimer immédiatement les lustres Roméo et les buffets de l'âge d'or du Portugal baroque. Cette année au Bon Marché, les snobissimes acheteurs se sont surpassés. Je peux deviner leur jargon : "C'est la crise on va faire sobre".

Résultat : vous entrez dans une salle d'un noir gainsbourien. Ici et là sont disséminés de potentiels cadeaux enchâssés dans de sévères aquariums. A ma droite, du design made in Singapour:
C'est quoi, à votre avis, ces minces rectangles de bois d'environ 50 cm pour les plus grands d'entre eux (non, vous ne rêvez pas, le prix affiche 3 chiffres). Des plumiers? Vous pouvez vous lancer, je n'ai pas la réponse. J'ai juste lu le petit message qui indiquait que l'atelier du design truquemuche met l'accent sur la qualité émotive des matériaux tels que la transparence, le poids, la texture, l'ombre et la lumière.

J'aime le mot "émotion", j'aime, en dépit de tous les cynismes, vivre dans une société émotionnelle, et à ceux qui persiflent sur ce sujet je rétorque qu'une société avec trop d'émotions est mille fois plus souhaitable qu'un environnement au cœur d'oursin. Cela étant dit, la qualité émotive du matériau, là, non, je ne peux pas.

Je réserve le pompon pour la fin :
'Tention! Ceci n'est pas une bougie parfumée comme les autres. D'abord elle coûte 50 boules. Ensuite elle est parfumée au... goudron. Véridique. Déjà le principe bougie parfumée me lève le cœur,  alors la bougie au goudron...

Baisers de la pine'up qui rêve de poster Romy Schneider, tee-shirt blanc col en V taille L légèrement évasé vers le bas (et pas en tissu bio immonde, merci), cd de George Harrison, dvd de série haletante et de maison de poupée Barbapapa vue en vente au rayon jouet du Monoprix Boulogne-Route de la Reine.

Titania

Demain sa fête. SA fête. C'est l'heure de sa première jolie robe. L'heure d'avoir un souvenir de sa jeune féminité. Nous avons regardé ensemble des images de robes, à en avoir le tournis. Soudain elle est sortie d'une cabine d'essayage et j'ai eu le souffle coupé : sa longue silhouette drapée dans un crêpe vaporeux, son cou si gracile ployant sous la masse de sa chevelure bouclée, cet air un peu  ahuri  des 17 printemps qui ne connaissent pas tout à fait leur pouvoir... Elle ressemblait à la reine des elfes.

Et je voyais sa vie affluer en accéléré, sa frimousse de petite fille qu'on n'oublie pas, sa grande enfance un peu triste, son adolescence lumineuse, son premier amour des 15 ans et ce joyeux courage qui la nimbe en permanence, faisant taire mes inquiétudes et mes questionnements.

Sa confiance en elle se profile dans une assurance physique qu'elle est en train d'acquérir. Et ce moment de narcissisme magique, quand on est mère, on le regarde avec fierté. Surtout quand on sait combien sa fille est généreuse.

Baisers de la pine'up éblouie par l'alliage "belle dehors comme dedans"

ps : c'était la 500e note, bientôt l'heure du salut final!

Bilan Dukan - Cohen

Des régimes et des névroses, des régimes et du bon sens... Ceux qui me suivent depuis un certain temps savent qu'il y a un an et demi, consternée par une prise de poids conséquente et exponentielle, j'avais réagi en attaquant le fameux régime Dukan. Le résultat ne s'était pas fait attendre, 10 kg de perdus en 6 mois. Les Cassandre m'avaient prédit une reprise totale de mon poids initial, voire son dépassement. Eh bien non : j'ai repris SEULEMENT 5 kg à l'arrêt dudit régime (le seul que j'aie fait dans ma vie). Ayant rencontré le fringant docteur Cohen, je me suis dit qu'un petit réajustement pour revenir à la taille de sylphide dukanienne serait une bonne idée. Las! son "programme minceur" est fade, un peu cliché, rasoir, et se limite à une ode aux compotes, aux fibres, au blancs de poulets. J'ai vite arrêté de consulter ses mails. En revanche, sans retomber dans le drastique (mais pas si dur que cela) régime Dukan, j'ai "adapté" ce dernier à ma sauce personnelle, sans excès, et j'ai gagné une vitesse de croisière tout à fait raisonnable.

Baisers de la pine'up goutte mes frites une fois par semaine
PS : toujours pas de sport, je n'aime pas faire de mal à mon corps

Journée de la gentillesse

Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens gentils? Moi, pas tant que cela. La médisance régnant en maîtresse exigeante sur les réseaux sociaux et dans les blogs, je vais continuer à traquer les rares personnalités possédant un authentique bon fond via cette fameuse journée de la gentillesse. Comme prévu, twitter rivalise d'esprit de contradiction prévisible et conformiste: la gentillesse? c'te foutaise cuculgnangnante! Si t'es sur les réseaux sociaux c'est pour apprendre à être SIPIRITUEL et non gentil! Et qui dit twitto d'esprit dit réserve à venin ou lourde dépression, au choix.

Autant il y a dix ans les ravis de la crèche m'exaspéraient, autant à présent j'aurais une nette tendance à les mettre en valeur.

Loin de moi l'idée de mépriser le sens critique, mais j'aime quand il s'exerce contre... la méchanceté (ou contre soi-même).

A la question qu'on pose rituellement aux people : "choisissez vos invités de rêve pour un dîner de rêve" , voici la composition de ma tablée : Gene Kelly, Paul Smith, Elvis Presley, Ida Lupino, Leo McCarey,  Ernst Lubitsch, Pearl Buck, René Goscinny, Frances Burnett, Anne Franck, Teri Hatcher, Edouard Boubat, JK Rowling, Oscar Hammerstein, Ingrid Bergman, la famille Ingalls et celle du big bang theory, sans oublier Jennifer Aniston, Michael C Hall et Britney Spears (si j'étais un homme, je serais dingue du sourire de Britney Spears - elle serait pas loin de Lubitsch dans le plan de table)

Baisers le la pine'up "diner at eight"

ps : c'était en direct de Valériopolis, dans la vraie vie je ne manque pas de belles personnes. Votre dîner imaginaire? A vous de jouer

Nota bene  pour paraphraser mon amie Nadia  : ce qui est effrayant par les temps qui courent, c'est que la gentillesse est devenue UN DÉFAUT...

Tintin, le film : quand la virtuosité technique ne sert à rien

C'est fini. On ne m'y reprendra plus. Et pourtant j'aurais dû m'en douter, ma fille m'ayant prévenue de sa déception. J'ai quand même voulu juger par mes propres yeux et suis donc allée voir Tintin hier matin. Je suis ressortie de la salle non seulement déçue mais aussi dans une colère tournesolienne devant un tel gâchis de moyens. Ce film est un navet. Un navet ruineux, c'est pourquoi quelques bonnes âmes journalistiques le conseillent. Chaque image coûte environ 100 000 $ la seconde, c'est la seule circonstance atténuante à ce projet: Spielberg ne s'est pas foutu de nous, il a injecté une fortune dans le numérique pour réaliser son rêve. 

Affinons l'attaque : la 3 D est un désastre qui donne une nausée persistante. La lumière de la 3 D est affreuse, sombre, crépusculaire. Mieux vaut voir ce film "à plat", c'est plus charitable et les couleurs bleutées rendent mieux.

Le sens du mouvement est catastrophique : chaque plan est en accéléré, les héros passant leur temps à se trémousser comme dans un film muet, voltigeant de scènes en scènes sans respiration et sans épaisseur. On a une impression de technicité orgiaque, hystérique, ballet soûlant de courses-poursuite épate-bourgeois: scène interminable de duels de grues dans un port  au cours de laquelle j'ai  eu envie de zigouiller Tintin tellement c'était longuet.

Quant aux personnages... Le capitaine Haddock est fade, Tintin a des caprices d'enfant gâté, seul Sakharine a l'esquisse d'une personnalité : censé avoir le visage de Daniel Craig, il ressemble singulièrement à Spielberg qui a sans doute numérisé son propre visage à vocation de séduction satanique.  Quant aux Dupondt, ils ne servent à rien. Spielberg, dont le sens des émotions humaines n'a jamais été très développé, a réussi le tour de force d'ôter tout intérêt affectif aux héros.

Comme toujours, Spielberg réussit les décors (marché aux fleurs, galion, Sahara) et rate le principal: les protagonistes ont trois expressions de visage. 

Ce réalisateur confirme qu'il est le Roger Hart du cinéma, doublé d'un autiste imperméable à l'émotion: soit ses films dégoulinent de bons sentiments écœurants (La couleur pourpre, ET), soit ils regorgent d'effets spéciaux tout aussi indigestes (Indiana Jones). Le seul film extraordinaire de Spielberg est Duel: normal, les héros sont des camions.

Si vous aimez le total look siglé, si vous aimez les intérieurs de palais de Dubaï, si vous aimez la techno et ses stroboscopes syncopés vous aimerez ce film. Pour moi, il est un condensé des travers qui envahissent peu à peu le cinéma américain: une numérisation à outrance et une scénographie résumée à une pantomime de robots en furie.

Baisers de la pine'up qui réfléchit à l'idée d'intenter un procès à Fanny Hergé-Rodwell pour saccage intégral de la poésie de feu son mari (Spielberg est un moule à gaufres)

Ps : dans ce film, Moulinsart ressemble à une vieille maison de notable, pas à un château grand siècle. le majestueux escalier cher à monsieur Boulu offense les lois de Blondel et a la verticalité d'un mauvais Lapeyre.  C'était la dernière flèche de Mme Sanzot, sur ce, à bientôt pour de nouvelles aventures. 

Il m'a posé une question

Il s'étire mollement et me fixe, regard interrogateur:

- Tu mates les photos d'hommes sexys, toi?

- Non... D'ailleurs je ne suis pas sure que ça excite beaucoup de femmes.

- Ah bon? Pourquoi ?

- Pour les autres, je ne sais pas, note bien, mais pour moi, le trouble nait du mouvement. Ce qui est beau, c'est pas tant le sourire d'un mec, c'est l'instant T où les yeux commencent à s'allumer, où il retrousse ses lèvres, le moment où on sent le visage se modifier. C'est pareil pour son corps, une démarche rythmée, un haussement d'épaule, un geste qui accompagne le torse, une manière de se pencher, de ployer sous une charge ou au contraire de s'élancer en redressant la tête. Même la façon de lever le coude peut me faire frémir... l'esquisse d'un geste que je vais décomposer puis multiplier en accéléré dans mon petit cerveau... C'est peut-être pour cela que j'ai un tropisme sportif. Il n'y a pas plus inspirant que la grâce masculine, celle qui remplace la dureté par la force, celle qui n'est pas féminine tout en restant tendre. Je peux suivre un homme dans la rue rien que pour sa gestuelle. Une photo ne suffit pas à ouvrir la boîte à fantasme, j'ai besoin de vie, de voir un corps en action.

- Oui, mais tu ne regardes jamais de films pornos!

- Err... déshabille-toi et surtout, s'il te plait...  NE BOUGE PLUS.

Baisers de la pine'up en mode Mry

PS aux Bleus pour dimanche : courez, sautez, plaquez, dropez, transformez - étonnez-moi.

Trésors dans les paquets de lessive

Avez-vous ce genre de madeleines ?
On a retrouvé les cadeaux bonux d'Ingalls

RECTIFICATIF ! Ingalls s'insurge : "Ma mère n'achetait jamais de lessive Bonux!"

Question ouverte : qui peut me dire d'où viennent ces délicieuses créatures? (Ingalls a oublié)

Baisers d'une pine'up beaucoup moins soigneuse que son mari

Un dimanche de Dave

Avec Ingalls on est allés se promener du côté du parc Rothschild à Boulogne. les Boulonnais comprendront : ce parc est l'endroit des balades "couples+enfants en bas âge" ou couples de vieillards. Mais ce n'est pas un endroit où l'on peut foleyer lorsqu'on est entre les deux tours. L'approche de la cinquantaine n'a rien à y faire, sinon évoquer le temps pas si lointain où nous trimballions nos propres lardons.

- Ah, (soupir), tu te souviens quand ton fils a renversé la grosse dame dans le lac?

- Oh oui! et le jour où ton fils s'est tordu le pied sur la sculpture champignon? Et là, le coin des rochers sent toujours autant la pisse.

- Dis-donc, ça s'est pas arrangé, l'état du château, j'ai l'impression qu'une aile a été démolie. Et la cascade n'existe plus près de l'étang, l'eau est devenue stagnante.

- On se retrouvait sous le prunus avec les voisins, et les gamins nous assommaient avec leur ballon de foot.

On se souvient surtout qu'à cette époque, nous n'étions pas encore ensemble...

Alors, on s'est roulé un beau palot sur le pont japonais, pour rattraper le temps perdu.

Baisers de la pine'up hic et nunc

Ma Valérie préférée

est ???

Qui est donc la plus drôle? La plus finaude? La plus légère? La plus braque?

ELLE

Et en plus, elle est souple

 

Baisers de la pine'up assez fiérote de s'appeler Valérie

Le maquillage de la vie

En ce moment, une pub fait beaucoup parler d'elle. Celle-ci

Les ligues chrétiennes sont montées au créneau, les "ouverts d'esprit" applaudissent et je me sens bien mal placée pour répliquer aux uns comme aux autres. Je vais quand même essayer...

A la tribu "ouverts d'esprit": qui peut croire que le divorce n'est pas une souffrance pour tous les membres de la famille? Personne. J'ai été sidérée lors des salons du livre de constater à quel point le titre même de notre roman faisait mal. Les gens s'approchaient, curieux. Puis la femme hochait la tête et disait ou plutôt balbutiait :"Oh, je connais... Non, je ne prendrai pas ce livre, j'ai trop souffert. C'est fini, mais rien que le souvenir... Vous comprenez, n'est-ce pas? " L'homme lançait d'une voix sourde : "Vous parlez sans doute des bonnes femmes, mais nous, hein, nous?" puis s'enfuyait, le regard lourd. Divorce, un mot qui résonne sans ambiguïté: son chagrin est frontal. j'avais presque honte lorsqu'une maman solitaire entourée d'une marmaille silencieuse venait me parler. Les yeux des enfants trop bien élevés ne disaient pas autre chose que la vérité: cachez la peine de nos parents et foutez-nous la paix.

La pub Eram est plus maligne: on n'emploie pas le mot honni, on positive! Famille recomposée sonne mieux que divorce, c'est certain. Papa en est à sa troisième femme, et maman... Les gens vont-ils être dupes? Vont-ils gober les joies de la recomposition sans éprouver les saccages de l'inévitable décomposition qui l'a précédée? Si on lit le regard de la petite fille, l'ironie triste de l'affiche prend toute sa saveur.

A la tribu "catho" à présent: faut-il nier le manège de la vie? Peut-on penser qu'une famille non divorcée est toujours plus harmonieuse? Les enfants déglingués par les disputes incessantes de leurs parents connaissent-ils un sort plus enviable? Je connais au moins trois adultes qui répondront que non, plus un que les phrases de sa mère :"Je hais ton père, mais je reste pour toi" ont rendu fou. Et quand la famille a résonné d'un "salut les amoureux", doit-on regarder l'enfant du divorce avec pitié et commisération? Est-il forcément ce pauvre petit dont on mésestime les capacités d'adaptation? Cette pub ne montre-t-elle pas une forme de banalité qui existe, celle d'enfants qui savent qu'ils sont aimés - c'est bien là l'essentiel?

Baisers de la pine'up qui n'a pas la réponse: c'est vrai, je me chausse chez André (tout va tout va tout va bien)