Dans la série "commentaires intéressants", parlons du Nain.
je ne sais pas qui est cet homme (je le suppose) qui donne son avis sur divers blogs, dont le mien. Notant le caractère précis de son verbe, j'ai l'intuition qu'il s'agit d'un historien. Souvent, les historiens sont rasoirs : ils se gargarisent de leur savoir à la façon des scientifiques ou des sociologues et parsèment leurs phrases de mots compliqués et abrutissants que personne ne connait (lexème, anaphore, épanalepse, etc.)
Nul doute : Le Nain connait ce vocable, mais il a l'intelligence de ne pas l'utiliser.
Oui, j'admire l'érudition. Mais j'admire encore plus ceux qui possèdent des bibliothèques dans leur cerveau sans attraper le melon - et c'est rare. Comprenez-vous votre médecin ? Moi, non. Comprenez-vous les édits de la magistrature ? Comprenez-vous les technocrates ? Comprenez-vous les sociologues qui passent chez Taddei ? Et pourtant, il y en a de très intéressants, comme celui qui parlait de l'intelligence "connective" des jeunes... Mais quand il s'enfoncent dans un charabia hermétique, j'abandonne.
Oui, j'admire l'érudition et oui aussi, je déteste la culture lorsqu'elle devient volontairement opaque (et je ne parle pas du langage lié aux nouvelles technologies : un cauchemar) . Les commentaires du Nain ont ce grand mérite : ils sont clairs.
A l'intention des nains de France et de Navarre : écrivez-nous des livres d'histoire dignes de ce nom. A chaque fois ou presque que je me plonge dans une biographie historique, elle est soit assommante, soit racoleuse. N'est pas Zweig qui veut. A part le Louis XI de Pierre Moustiers ou Les rois maudits de Druon, les écrivains qui se penchent sur nos racines sont soit des nuls de la syntaxe qui veulent faire drôle, soit (plus fréquent), des poseurs qui s'enivrent de leurs connaissances.
Avant, on avait des Castelot/Decaux pour nous séduire avec cette fascinante discipline : j'étais petite en ce temps-là, mais réceptive à cette tentative de vulgarisation de l'Histoire à travers la petite lucarne.
Il est possible aussi que Le Nain voit rouge à l'évocation de ces messieurs. Pourtant, ils ont démocratisé un savoir, et je leur en suis très reconnaissante. Le Nain est à première vue un ours, qui préfère une solitude acceptée à toute forme d'exposition. Avez-vous déjà écrit un livre, monsieur Le Nain ? Si oui, je le lirai volontiers. Si vous êtes vraiment un nain, êtes-vous plutôt Triboulet, Piéral, Alberich ou Prof ? Sinon, je vous signale que dans l'œuvre de Shakespeare, l'insulte la plus fréquente est "fumier" (ce n'est pas contre vous, mais j'adore ce genre de stat idiote).
Et puis, il y a un autre homme auquel je voudrais rendre hommage - faisons court car ça va faire grincer des dents : il n'est pas nain et il vient de rendre aujourd'hui les clés du conseil général de Vendée. Je ne partage aucune de ses idées, l'homme ne m'est pas particulièrement sympathique mais ayant bien connu la Vendée avant Philippe de Villiers, je peux assurer qu'il a dynamisé la région de manière indéniable. Avant, la Vendée était une terre pauvre, désertée, à la tradition culinaire avoisinant le degré zéro (jambons-mogettes point barre).
Dans mon enfance, Les Herbiers était un bled paumé, rempli de porcheries habitées par les hommes et les bestiaux - je caricature à peine. Ce département plus joli que beau a réussi, un peu comme la Mayenne, à avoir un taux de chômage en dessous des 5% après le passage de l'agité du bocage (chiffre antérieur à la crise de 2008). Alors, rien que pour cela, je le félicite pour le travail accompli localement. Je ne connais pas le sud-ouest mais je crois que Georges Frêche possédait ce talent, celui de doper une région (confirmation à demander à Joucla senior et junior ou aux jeunes princes d'Aquitaine Lôtre et Fred). Et j'ajoute : contrairement aux Français, je n'ai pas besoin de sympathie pour voter ; je ne demande pas à un président d'être mon père, mon frère, ma sœur ou ma mère. Je lui demande de faire le boulot efficacement. Qu'il soit comestible, liant, gentil, ou même cultivé, je m'en FOUS.
Baisers d'une pine'up qui se téléporte à nouveau chez l'Anglais. Peste ! Que Diable ! Jour de Dieu ! Shakespeare était un génie.