Rédigé à 01:18 dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Je l'ai écoutée jusqu'à la bramer sur tous les tons, cette chanson-là. Et bien sur, la destination de mes rêves, gamine, était le Canada, dans un grand boeing bleu de mer.
Quand j'accomplis enfin le périple à l'âge adulte, ce fut sous un cagnard infernal dans une ville polluée, laide, pour découvrir un Saint-Laurent jaune de crasse, dans un motel avec cafards et moustiques se disputant mon corps à parts égales. Quand je pense que j'ai aimé Charlebois... jusqu'à le croire sincère !
Quand je pense que j'y croyais, à son j'veux dl'amour et autres gars ben ordinaire, tandis que monsieur, dans un triple salko idéologique digne de Renaud fait à présent ami ami avec les milliardaires de son pays en déclamant ses songes rousseauistes. A vous dégoûter des baby boomers et chronos men en tt genre A VIE ! old is beautiful ? Old is sacrément hypocrite, je veux !
Enfin, il reste cela, et c'est toujours aussi beau...
Rédigé à 16:49 dans Musique, Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Le goût à rien, ça existe ? Pour y remédier : GOOD, GOOD, GOOD, GOOD VIBRATIONS...
Dans l'anonymat (relatif) de la grande aventure du blog, il y en a UN qui semble aimer... LES US. et particulièrement les séries US. Et qui pourrait bien nous en pondre une un jour, série US. Sauf que j'aimerais qu'elle soit frenchy. Pour le Don, un p'tit voyage ?
J'ai 11 ans. Laissez moi rêver que j'ai 11 ans... Roissy est flambant neuf. je me pince, j'ai mon PASSEPORT. C'EST MON PREMIER VOYAGE. Je baragouine 5 mots d'anglais. Un anglais de 6e, c'est dire. Mon père avait gardé d'un séjour universitaire une solide amitié avec une famille de Boston. Les Kurland. J'allais, frétillante, rejoindre la "correspondante", une adorable gamine de mon âge qui était très diabétique (mon épilepsie ne posant aucun problème à cette famille, habituée aux maladies sournoises).
J'ai tout aimé d'emblée. Le beau-père-la-mère-la fille-le grand-père-la-ville. Le pays. J'étais si peu timide. Et les Amerloques me semblaient si simples... Les US ? une évidence, pour une spontanée de mon espèce. La famille Kurland était du genre pas d'horaires, beau-père psy compréhensif, mère toute menue au large sourire, bonbons à tous les étages. Une religion (juive) pas écrasante pour deux sous et pratiquée en sourdine. Le rêve.
Mais le rêve, il ne l'avaient pas tj vécu : c'est Bibs, le grand-père de la famille qui me raconta son histoire. Bibs ressemblait à Bob Mitchum. Un Mitchum avec la bonté d'un Jimmy Stewart.
Son propre père avait fui les pogroms polonais. Bibs avait fait une brillante carrière d'avocat d'affaire. Il avait épousé la femme de sa vie, Beth. Deux enfants naquirent dans les années 30/40 : Bobby (copain de mon père à l'université) et Roger. Bobby (père de ma correspondante) n'eut que le temps de se marier et de mettre au monde deux fillettes avant de succomber à une leucémie foudroyante. Son jeune frère, Roger, le rejoignit très vite. En 1968, les Kurland n'avaient plus d'enfants. Beth tomba malade. Cancer, comme ses fils. Elle mourut en 73, laissant Bibs tout seul dans sa belle maison. La maison de sa réussite. Il restait à Bibs ses deux petites filles qu'il choyait avec précaution. Je fus bientôt la troisième. Bibs m'apprit qu'après le plus atroce des chagrins rien n'est totalement perdu, qu'on peut ne jamais se remettre d'un drame tout en étant heureux.
Il était génial. Drôle, avec un rire... il riait en faisant : hin hin hin. Il me parlait dans un lent français cérémonieux alors que j'étais censée apprendre l'anglais. Il m'a tj fait rigoler, sauf une fois : passant devant une photo de Beth dans son salon, il soupira : "elle était très belle, ma femme". J'ai balbutié un "yes" étranglé.
Il nous emmenait au cinéma voir "Star Wars" (nous étions en 77, cela venait de sortir). Lorsque j'eus 16 ans, il essaya de me trouver un fiancé us pour que je vive près de lui. Ça a failli marcher !
Il est mort, dans mes bras, le crabe l'avait rattrapé lui aussi, l'année de mes 21 ans. J'ai pleuré à m'en rendre malade.- Tu es ma petite fille, tu m'accompagnes !"
Mes US ? Un disque de Michael Jackson ramené avant tout le monde. Un brushing Farrah Fawcett à 12 ans.
Un baiser sur une plage avec Josh, 16 ans ts les deux (longtemps prof au Zimbabwe, aujourd'hui sénateur démocrate selon de récentes retrouvailles facebook totalement loupées, compassées et cérémonieuses). Le shopping dans les malls, et le coton américain des tee-shirts, si doux. New York, 14 ans, le choc sur des échasses.
Les orgies de bonbecs. Les deux vieilles soeurs de Bibs, aux lunettes papillon, carburant au gin tonic. La chaleur humide. Le viscose indéfroissable de l'ignoble robe rose saumon que je ramenai fièrement lors de la première épopée et que maman mit immédiatement à la poubelle.
Les maisons de la banlieue bostonienne, furieusement Wisteria Lane. Le charme de Lucy, ma copine diabétique (j'avalais mon gardénal pendant ses piquouses, ça nous donnait du courage). La télé DANS SA CHAMBRE ! j'y vis, trop jeune pour le comprendre, le film "le Lauréat".
Le match des Red Sox
contre je ne sais plus qui (je n'ai rien compris au base-ball).
La musique à plein tubes. Les années Carter / Reagan.
Un concert à Central Park.
Lorsque je revins après la mort de Bibs, les US semblèrent plus fades. Elles n'avaient plus la lumière malicieuse du Polonais magique. Mais j'ai bien appris la leçon de Bibs : lorsque j'y retourne (rarement, je voyage peu à présent), son rire me poursuit et continue d'insuffler l'optimisme. J'ai été une bonne élève. Quand "une cicatrice dans la tête" est sorti, j'ai songé qu'il devait être content pour moi. l'éditeur a coupé le passage où je lui rendais hommage; trop long. J'ai stupidement obtempéré. Réparons cet accroc.
Ce qui me réconforte : après tous les désastres affectifs (je suis persuadée que de Là Haut il les condamnait de son fameux : "Valoche, tu as un gros défaut, tu préfères l'amour à la personne aimée"), Bibs aurait adoré Ingalls.
God bless Bibs, God bless America.
Yes, I can (et c'est pas trop tôt ! , foi de pine'up !)
Rédigé à 01:09 dans Chose intime, Voyages | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Survolant d'un œil distrait les nouvelles qui font convulser les blogs (l'insupportable burqa et ses hystéries, les volcans islandais, les fessées interdites sans oublier les enfants qui battent leurs parents), j'ai envie d'un billet floral, léger, limite ravi de la crèche.
Je refais le voyage qui m'a menée à Châteauroux : départ de la Loire blésoise (je triche un peu), et dominant ce fleuve qui irrigue mes veines, le pont Charles de Gaulle (il existe aussi un nouveau pont François Mitterrand, dit "le petit pont"...)
Majestueux. On quitte la Beauce et la voiture dévale vers la rive gauche : ça y est, on est en Sologne ! Forêts, étangs, terrains sablonneux, asperges en vente dans toute les fermes (j'en ai tellement mangé ces derniers jours que je pisse vert). C'est à ce moment précis qu'en général je torture Ingalls pour qu'il mette la chanson de Delpech, le "Loir et Cher" à la place des passantes de Brassens que nous écoutons pour la millardième fois. Ou de son disque fétiche buena vista social club que je ne peut plus supporter. Morir de amor, certes, mais pas tout de suite. Quand on sera "jubilados", peut-être (c'est le mot "retraité" en espagnol, amusant, non ?).
On longe les forêts domaniales des Valois et on arrive fissa à la boucherie Sanzot. Là, Ingalls renaît. littéralement. Une nuit pour reprendre des forces et en avant, la bonne voiture qui sent la winston bleue mâtinée de craven nous transporte vers l'Indre. Nous traversons Contres, un village pimpant, presque méditerranéen avec sa place bordée de platanes. Puis Chemery, enfin nous atteignons les limites du Loir et cher avec Selles
(ravissant village). La campagne ondule sous le soleil jusqu'à Valençay. Valençay, bled en tuffeau qui pourrait être en Saumurois et qui se meurt, j'en ai bien l'impression ; dommage car le château de Charles-Maurice
domine le lieu, sublime, orgueilleux, raffiné et gigantesque tout à la fois. La merde dans un bas de soie savait vivre. Puis on plonge dans la plaine éclaboussée de champs de Colza qui se nomme "la champagne berrichonne".
Dans l'exquise lumière printanière elle a du charme mais en plein hiver... silos, immenses étendues de cultures, silos. Ingalls met un disque de musique folk tout à fait approprié.
Champagne berrichonne, Saintonge, Trégor, Gâtinais, j'aime ces noms de miniterritoires qui pixelisent le pays, fragmentent poétiquement les nombreux départements...
Je le dis et redis : LA FRANCE EST UN PAYS DE COCAGNE.
Pas de terres oubliées des dieux, où que l'on aille, jaillit la beauté; même au travers d'une plaine miteuse, un sous-bois s'installe, divine frontière posée sur la prairie.
Après 1 heure 30 de voyage en terre inconnue, nous y sommes : Châteauroux, nous voilà (j'ai oublié le village de Levroux, sa maison du peuple, sa place Gambetta, son avenue Gambetta et son siège du ps).
On se perd un peu à Châteauroux et je signale à monsieur le maire que la belle place du vieux quartier sent le pipi de chat ; la faute sans doute aux nombreux buis qui décorent ladite place et empestent toujours au soleil.
Je ne reviens pas sur le salon du livre (voir note précédente) mais je tiens à complimenter ces oiselles qui m'ont ravie : "les causeuses".http://www.lescauseuses.canalblog.com elles sont Nantaises, appartiennent à une édition associative et, munies d'embouts et de trucages, vous lisent au creux de l'oreille leurs textes d'une voix qui rendrait les fipettes rocailleuses. Drôle de démarche, drôle et envoûtante.
Une fois le salon terminé, cap sur le bas Berry pour une visite dans la patrie de ma meilleure amie. A partir de Nohant,
la campagne devient extraordinaire. Nous frôlons la Creuse, les prairies, secouées par d'augustes dinosaures, vallonnent à l'irlandaise.
Nichée dans l'une d'entre elles se trouve un petit village. Une petite église. Une grosse maison joufflue. Une famille heureuse. Un repas de rois. Un Pichon Longueville 1999 prêt à être bu.
La pine 'up en garde un souvenir ému : oh oui, j'aime ce pays et l'idée de me torcher la raie du cul dans ses couleurs ne me viendrait pas à l'esprit. Un peu réac, la pine'up ? Chanceuse, certainement.
Rédigé à 18:22 dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Ce qu'il y a de plus intéressant dans les salons du livre, ce sont les rencontres entre collègues. Passionnant. Les plus à l'aise et les plus chaleureux font partie de l'écurie EHO :"La" Rosnay et Harold Cobert dont la mère avait du goût puisqu'elle l'a baptisé ainsi en hommage à "Harold et Maud", un de mes films préférés. A noter également : coup de gibus à Héloïse d'Ormesson qui vient encourager ses poulains ; la présence d'éditeurs sur les stands est suffisamment rare pour être signalée (vue également à Besançon, Sabine Wespieser). A Châteauroux j'étais assise à leurs côtés, donc dans un stand hautement comestible.
L'exercice du salon est un art délicat : doit-on ignorer ostensiblement le chalant qui passe, ou harponner pour vendre sa camelote ? Trois écoles s'affrontent : celui qui n'en a rien a f... et qui lit son quotidien sans un regard pour la foule, le deuxième préfère, lui, prendre un air faussement nonchalant pour ne pas gêner son vis-à-vis et entame poliment la discussion si l'envie se manifeste de l'autre côté de la barrière (ce qui, par pudeur, est mon cas). Et enfin, le troisième qui EST PRÊT A TOUT, je dis bien A TOUT pour vendre. Lorsqu'il n'y a personne ds les allées, il prend un air boudeur. Si un malheureux s'approche à 5 mètres de son stand, il l'apostrophe et c'est parti pour une scène digne du grand bazar d'Istanbul.
Certains mettent leurs faits d'armes dans leur vitrine, une feuille polycopiée qui indique fièrement "j'ai fait Ardisson", ou encore un petit panneau :"c'est le dernier !!!!" alors que la maligne en a encore une caisse remplie sous ses genoux.
J'hésite pour le prochain : mettre un nez de clown ?
Au déjeuner du dimanche, tout le monde se retrouve au gymnase du lycée pour un repas sans prétention, une cantine loufoque. A ma table se trouvait un écrivain qui vit pour les salons et qui agrippe tout le monde ; un aigri, furieux du manque de considération pour son œuvre régionaliste immense et méconnue (une honte). Appelons-le "Constantin". Constantin déplore la peoplisation, vous abreuve à chaque fois de l'histoire de sa saga arverne peuplée de paysans farouches et de secrets de famille ; il rancit à petit feu, à la recherche non d'argent mais de trompettes de la renommée. Son travail est peut-être très bon mais son attitude m'a ôté toute envie de le lire.
Face à lui et moi se trouvait : Poulidor !
Oui, Poupou en majesté. Rhâââ ! Constantin a perdu un temps ses réflexes anti-star pour lui lécher le cul sans vergogne. Il a commencé par une gaffe : "comment ! Vous, qui êtes un monument, vous ne touchez que 10 % sur les ventes". Et Poupou de répondre, impavide ou moqueur : "normal, je ne l'ai pas écrit".
Constantin avale une arête de saumon amora et sa julienne de légumes en paquet alu mais trahit ses idéaux dans un rapprochement désespéré. La conversation aborde les miss France.
C'est à mon tour de faire une boulette : "Fontenay , cette mère maquereau aux cheveux gras et au dentier jauni par la méchanceté !". Ma voisine n'apprécie pas du tout : "il ne faut pas dire du mal des gens, cette femme est très bien." Poulidor se marre, Constantin opte pour un entre-deux : "cette femme représente qq chose". Puis Constantin aborde la côte de 1975 où Poupou a brillé. Manque de chance, l'as du vélo, une lueur ironique ds l'œil remet le sujet sur Fontenay. Constantin ne sait plus quoi faire. Je lui signale que Marcel Amont est là. " Pfff , gaffe l'Arverne, encore un qui n'a pas écrit une ligne ! " Poupou rigole de plus en plus en se resservant de cubic. Je défends Marcel contre l'Auvergnat jaloux. A cet instant, Marcel surgit, flamboyant et joyeux. Poupou l'alpague : "salut, vieillard!"
Amont : "tu faisais moins le malin quand tu te faisais remorquer par une mob' dans le Giro 1971 !" Constantin éclate d'un rire faux-cul.
Poupou, le teint frais et la mine vermeille, se lève de la tablée en décrétant qu'il est l'heure de se remettre au taf. Il part d'un pas de sénateur, poursuivi par Constantin qui n'entend pas le lâcher de sitôt. Clope au bec, je les suis, hilare. Constantin aborde des sujets bateau : "comme ce jardin est joli !" Poupou opine du chef machinalement. Un couple de jeunes le reconnait : "bonjour, monsieur Poulidor !". Constantin prend cet hommage pour sa pomme et sourit, heureux de cette publicité indirecte à sa personne : pensez-donc, il donne le bras à Poupou !
Conclusion : le Creusois du vélo est plein de bon sens et vieillit bien mieux que ses collègues champions (aux dernières nouvelles, le baron Édouard Merckx n'a pas bonne mine). Et quand un écrivain se parjure, la scène ne manque pas de saveur.
C'était en direct de Châteauroux, et bien le bonjour chez vous !
Rédigé à 14:25 dans Chose intime, Livres, Voyages | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Ça faisait bien longtemps que je n'y étais pas retournée. Trois ans. Joie à Clocher-les-Bécasses,
liesse ! Et surtout, surtout, retrouvailles avec ma grand-mère qui y habite à présent et que je n'avais pas vue depuis 6 mois. Le village est en fait un vaste troupeau de cousins et cousines ; c'est bien simple, jour de marché, je faisais la bise à tout le monde (parfois à tort).
Môman bien aimée a le front large et le menton carré des Celtes (Dieu qu'elle est belle)
Moi, j'ai le menton lourd et le front bas du côté vendéen (papa, je t'aime).
Alors, que me valent ces retours en mamanland ? que du bon. J'ai des cousines très drôles et une grand mère involontairement comique, surtout quand elle raconte qu'elle refuse de faire appareiller ses oreilles défaillantes "car une de ses amies lui a raconté que les rires des gens devenaient insupportables". Ne parlons pas de sa haine des bêtes, de la Droite, ou de son indifférence aux enfants en bas âge. Mais le caractère résolument pessimiste de ma Mimi (c'est son appellation et elle bat Resse à plate couture question la vie en noir) est traversé de sourires troublants, aussi rares que précieux. Je me souviens de sa réflexion à la mort d'un monarque chérifien : " mon Dieu qu'il était mal, ce pauvre homme ! Et avec sa capuche sur la tête ! C'est affreux, je lui ressemble !"
Notre rapport est au delà du soudé ; on peut appeler cela fusionnel en dépit de son esprit critique en lame de rasoir qui peut provoquer des séismes familiaux.
Je suis le fruit de deux courants diamétralement opposés : une Mimi intello au tempérament mélancolico-comique (amoureuse de Jospin) et une mamie -mère de mon père- terrienne, Nantaise, pragmatique, toujours de bonne composition (son côté Chirac) jusqu'à son dernier souffle il y a exactement un an. Les deux ont eu une énorme influence sur moi.
A mes deux piliers dont l'un me regarde du ciel avec son profil d'indienne et son regard noir charbon, une immense tendresse.
Mamie nantaise, été 2008, 98 ans de joie de vivre.
Mimi finistérienne, avant-hier, 87 ans d'élégance et d'encouragements.
mon cœur oscille entre les deux, à parts égales.
Nom d'un chien ! j'étais partie pour vous parler de la Bretagne, Tonnerre de Brest !
Je voulais faire du Chateaubriand dans le texte !
Bon, petit quizz : comment s'appelle le château ci dessous ? (interdiction aux cousins de donner la réponse)
Et ce village très consanguin (mais du bon) que je viens de quitter ?
Et cet îlot qui se découvre à marée basse, source d'échevelées chasses aux lapins quand on était des p'tiots ?
Que serais-je sans toi, terre de bruyères, de bougainvillées, de palmiers, de camélias géants ?
Ce soir, après une remise de décoration où j'ai TRAINE Ingalls qui n'aime pas les mondanités (mais celle-là était inloupable et puis le Samouraï m'a baisé la main, alors) nous voici à la Boucherie Sanzot du Loir et Cher.
Mâtin, quelle journée ! Celtitude jusqu'à midi, voyage au Maroc en fin de journée et nuit blésoise.
Et demain, salon du livre de Châteauroux (c'est Ingalls qui est content de m'y conduire - j'ai pas mon permis - Arf, mon ourson, que de sacerdoces j'exige de toi)
Rédigé à 01:18 dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (15) | TrackBack (0)
Les parents, je vous aime. Et j'aime que vous vous aimiez après bientôt 50 ans de chemin forcément ardu.
Souvenirs. J'ai 10 ans. Maman aime Dylan, aime le rock, le folk, la pop. Papa aime Guy Béart et ne sait pas danser. Maman met tj la musique à fond à la maison. On tambourine man en permanence, like a rolling stone.
Il y a un radio cassette dans la voiture. Comme je suis l'aînée (très bonne place), j'ai le droit de choisir plus que mes sœurettes et frérot les musiques du voyage vers le grand ouest des vacances.
Pour fayoter auprès de papa j'aime bien qu'on mette la compil "Mozart" (suis en plein complexe d'Electre). Je perçois à sa nuque dressée l'ennui de maman. Ma sœur change et les scarabées retentissent. Papa accélère. "Chéri, tu roule trop vite : et si on mettait ça ?"
ÇA, c'était le point d'union entre les parents : Simon and Garfunkel. Sur ce sujet ils se retrouvaient dans une complicité touchante. Et les vagues d'une mélodie parfaite envahissaient l'habitacle, nous réduisant aux sounds of silence.
On l'a écouté... je ne sais pas. Des milliers de fois. Nos oreilles de gamines essayaient de capter les détails, les subtilités, les mots qu'on chopait sans arriver à en saisir le sens. La paix régnait, ma sœur ne me griffait plus, je ne lui tirais plus les cheveux, et on roulait calmement, like a bridge over trouble water jusqu'à l'océan.
J'aime que Star ac et autres niaiseries n'aient pas encore songé à dénaturer ce bijou.
J'aime l'écouter en bagnole et qu'Ingalls chantonne, les pouces sur le volant.
"Where have you gone, Joe Di Maggio a nation turns its lonely eyes on you" hou hou hou (péage de Saint-Arnoult en vue, bouchons horribles mais tout va bien ).
Baisers d'une pine'up bientôt bretonne (plus qu'un jour !)
Je viens de lire que David Lynch suggère d'instaurer la méditation dans les écoles pour pallier les problèmes de violence. A la place, j'imposerais S & G à écouter au moins une heure par semaine.
Rédigé à 15:25 dans Chose intime, Musique, Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Il est des lieux comme des personnes : certains n'évoquent pas grand chose, d'autres vous transportent.
Commençons par le début : novembre 2005. Ingalls, tout à la joie de notre amour naissant, me fait une surprise : "tu vas voir, je connais un endroit assez extraordinaire ; j'y suis passé avec les enfants pendant qu'on visitait les châteaux de la Loire."
Nous voilà partis pour le fameux "week-end-en-amoureux-qui-est-un-obligé-des-amours-débutantes". 2 heures de route. On quitte Tours, on bifurque (Ingalls se trompe un peu, faut pas lui en vouloir, le sens de l'orientation n'est pas une qualité première chez Ingalls) et on arrive enfin devant un portail. Ingalls s'engouffre ds l'allée et me dit :"ferme les yeux". 2mn plus tard, j'ai l'autorisation de pouvoir les ouvrir : mazette ! Émergeant derrière des herbes hautes, se dresse un château 18e avec juste la touche de délabrement nécessaire pour attiser le charme.
Le maître des lieux, un George Clooney à cheveux longs,
la petite quarantaine au compteur, nous accueille, vibrant d'une bonne santé rurale. Après... Amitié coup de foudre. On a bâfré tous ensemble ; il y avait deux autres couples : une famille presque parfaite qui est partie se coucher tôt et des homos un peu tendus (le vieux voulait faire plaisir au jeune mais le jeune aurait préféré st Trop'). On s'est installés au coin du feu avec Bruno, et on a parlé philo, musique, philo, musique. Question idées, Bruno est ressien dans l'âme, en moins râleur (si tu me lis, cousin, vas faire un tour sur le blog de môssieur Resse, tu vas te délecter). Question musique, c'est Bruno qui nous a fait découvrir Franz Ferdinand. C'est donc aussi un lieu pour Depoil (guitare électrique au milieu du salon, cd qui devraient lui plaire.)
C'est aussi un lieu pour Cath car son 18e de référence trône ici en majesté. Avec la liberté d'esprit qui l'accompagne.
5 ans d'amitié jamais démentie. Un jour, avec Bruno, on s'est retrouvés à Boulogne à l'enterrement d'une vieille tante : c'est là qu'on a réalisé qu'on était cousins ! Rhhhâ, bon sang ne saurait mentir !
Bruno's life ? multiforme : durant la pleine saison, il bichonne sa maisonnée et ses 4 enfants (4 enfants ! Comment a-t-il pu avoir un tel courage !) qui sont aussi marrants que leur père.
Le cousin, c'est l'homme des rigolades, des concerts improbables (Gilles Barthélémy l'aimerait aussi), des discussions sans fin avec sa voix calme qui évoque plus Cyrulnik que "Finky" (bien que ce dernier fut son prof). Le cousin, en période sèche, plie bagage avec un copain du "Routard" et part, nez au vent, explorer les contrées lointaines. Il en revient tj plus resplendissant que jamais.
Rien n'est grave avec cousin. On se retrouve un peu là dessus. Un drame ? on serre les dents, on retrousse ses manches et la vie continue.
Bref, le cousin, c'est le charme incarné (Linda, vas-y, tu verras) : un être anticonformiste sans être dévasté pour autant. Il serait surement envouté par Caritate (son style de femme, cousin n'aime pas trop les tendrons, il préfère les femmes qui savent raconter leur drôle de vie).
La mode et lui... Pour Frieda l'écuyère, no sé. Cousin est hors mode !
Et puis cousin adore Ingalls. Donc cousin est parfait !
Baisers d'une pine'up
très famille, qui aime aller dîner sur l'île des pirates, au resto "le bout du monde", au confluent du Cher et de la Loire : c'est pour Resse, y a tous les Tintin !
ps : cousin a adoré "Chronos blues" (sa chérie et sa femme de ménage aussi).
Oui, cousin est parfait !!!! Sa chérie et sa femme de ménage itou
Rédigé à 14:08 dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Les week-end, c'est fête : la famille Ingalls s'en va musarder ds la boucherie-transformée-en-nid-d'amour par Ingalls himself dans un sémillant village du Loir-et-Cher. Et le we dernier un repos s'imposait. Nouvelles haitiennes effrayantes, culpabilisation maximale+lecture de Kingsolver : un cocktail qui n'appelle pas les réjouissances. Pas envie de pérégriner ; rester enroulée ds une laine polaire, l'oeil vide. La pluie drue, ds ces contrées, c'est spécialement cafardeux.
Du coup j'ai été odieuse avec Charles ; ronchon, hermétique à sa bonne humeur campagnarde. Ingalls a sorti les grands moyens et a invité notre voisin à dîner. Mais avant, lueur d'espoir, on s'en est allés ds la bonne ville de Blois au café Liber-thé
(21, av du président Wilson, Blois) où je dois participer à une séance de lecture-signature le samedi 23, cad ds 4 jours, avec une écrivain de chez Lattès, Céline Lis qui a raconté son combat contre le cancer dans un récit intitulé "l'Impatiente".
le liber-thé est une sacrée découverte.
je sens que je vais y traîner les jours de pluie : les murs sont remplis de bouquins, polars, philo, romans, essais, bd -tout y est ! Un endroit plein de charme qui ne se prend pas au sérieux, un endroit où il fait bon s'assoir, prendre une Guiness et feuilleter un livre oublié. Et rester tard le soir pour écouter les groupes qui s'y produisent. www.liber.thes.free.fr
Merci à l'organisateur de cet évènement, Christophe Prenant, et à François, l'accueillant patron du lieu.
Après coup j'était requinquée. J'ai arrêté de truffer. en plus, le voisin arrivait. Et le voisin, ça n'est pas n'importe qui : Will Randall,
english novelist, ressemble à William Hurt alors qu'il a pour cousin Ralph Fiennes. Oui mesdames. il est de la famille de Lord Voldemort (ou du patient anglais, au choix). Will a été enseignant un peu partout ds le monde, en a tiré une série de livres de voyages
qui se vendent jusqu'en Corée (le veinard) mais, en dépit de son français impeccable, n'est pas traduit ds la langue de Molière. Une aberration que j'aimerais bien réparer (allo, France-Empire ?) son site : www.willrandal.co.uk
Will a atterri ds ce pays de Canaan pour des raisons familiales (son ascendance y était implantée) et hédonistes (Will a la reconaissance du vin). Avec lui, le dîner est forcément arrosé et passionnant.
la semaine prochaine, on rapplique chez lui. Et c'est promis, j'arrête de jouer à l'autruche nombriliste
La pine'up vous embrasse et si vous traînez vos guêtres ds la région blésoise samedi prochain, Liber-thé vous ouvre ses portes et moi aussi (enfin, j'ouvre la discute) de 16 h à 18 h
Rédigé à 15:32 dans Livres, Voyages | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Pour Hervé Depoil qui fait ses valoches direction la city en refusant qu'on lui souhaite son anniversaire (encore un qui fait sa star alors que je rampe pour qu'on salue le mien : 10 janvier, à vos postes), eh bien ton cadeau, le voilà : un spécial Londres.
MMh, ces brouillards du nord, ces réveils sconés-toastés-muffinés tandis que la guitare gentle sleeps...
Avant de partir, que faire pour se mettre dans l'ambiance ? regarder "la vie privée de Sherlock Holmes", un Wilder mineur mais tellement english ? Se mettre à fond l'intégrale des scarabées
(mon cadeau de noël à Charles Ingalls - comme il a de la chance, l'heureux homme !) se vautrailler devant "chapeau melon et bottes de cuir"
ou essayer de se procurer les mémoires de chapeau melon alias Patrick Mc Nee (sur price minister) instructives et cocasses... ou regarder "regrets eternels", le meilleur épisode d'"amicalement vôtre"...
Se préparer un earl grey avec sandwichs au concombre et/ou toasts fourrés aux oeufs durs mayo ( je place au Panthéon d'office celui qui a inventé la mayonnaise)
Se servir une rasade de whisky
devant "les Tudors" ?
Sans glaçons pour toi, je sais. Et avec des biscuits apéros pour ne pas être totalement pété -les Monaco ont ma préférence goulue.
Si on est une fille, acheter deux fois plus cher le ELLE anglais
(le déco est tj mieux que le frenchy) ou le snobissime Tatler
et contempler la gentry qui danse façon Roger Moore ds les pages people (on trouverait presque le comte de Paris sexy en matant l'Honorable Montague ou Lord Cavendish)
On peut faire un grand saut chez les anciens : Ah, Michael Powell et les Archers, les réalisateurs flamboyants et baroques des fifties
( les chaussons rouges, le Narcisse noir, colonel Blimp).
Si on est célib', se rappeler que lorsque l'Anglaise est belle (pour l'Irlandaise c'est encore plus vrai), on a du mal à rivaliser avec elle.
Regarder les photos de Lennon/Bowie/Clapton
et piquer des idées de fringues qu'on arborera fièrement (les boutiques vintage pullulent, pas tj au meilleur prix)
Penser à ce doux mélange magnifié par les pop stars anglaises qui sont une des seules à réussir la synthèse classe-vulgarité (Rod Stewart/ Robbie Williams )
un équilibre pas facile à trouver.
Se dire que les chorales des colleges anglais ont du bon : l'English chante souvent juste.
Penser à rapporter à sa chérie des dessous inimaginables.
Penser à s'offrir un trench suprachic, by Jove !
Aller ds Soho écouter du Jazz au Ronnie Scott's.
Pour les boîtes, j''ai un vague souvenir il y a 20 ans d'une église décadente. existe-t-elle encore ?
Rapporter un grand drapeau en beau coton (l''union jack a du panache mais il est trop vu, j'opte pour l'indien)
et s'en servir comme nappe ou dessus de lit.
Et si on ne l'a pas lu, emporter avec soi "Testament à l'anglaise" de Jonathan Coe, son meilleur livre jusqu'à présent, un régal d'intelligence et de férocité. Essayer d'éviter le fou rire ds l'Eurostar en lisant ledit bouquin.
Penser à cette phrase laconique et curieuse de Bashung qui a décrété un jour : "Sans Tatcher, pas de Tony Blair"... Défendable ? Applicable à notre pays ? Ah, to be or not to be...
ps : un petit diadème Topshop me dirait assez... my God, suis une pine'up, non ? ou un chien rose ...
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