Après le succès d'Une cicatrice dans la tête, mon éditeur, piaffant, me demanda quel était le sujet de mon prochain roman. Je me suis grillée en une phrase :
- Je voudrais écrire un livre féministe. Un livre qui parlerait de deux actrices-réalisatrices-productrices d'exception : Lucille Ball et Ida Lupino.
- Ah! Ah! Ah! Vous êtes sérieuse? Ma pauvre enfant, cela n'intéressera personne.
A l'heure où je quitte la planète écriture pour fonder ma société en hommage à Ingalls, je réponds à mon éditeur : vous êtes un crétin.
Ida Lupino, j'en ai déjà parlé sur ce blog.
Née au début du XXe en Angleterre, enfant de la balle de parents acteurs de théâtre d'origine napolitaine - son père, Stanley, obtenait de jolis succès-, elle part aux US à 14 ans. Et intègre immédiatement Hollywood. je passe sur ses succès d'actrice ( sous la direction de Walsh entre autres) pour aller droit vers ce qui m'intéresse. En ayant assez d'être considérée comme la Bette Davis du pauvre, elle fonde dans les années 40 avec son mari une société de production et réalise deux films prodigieux : Outrage, qui parle d'une jeune femme violée une semaine avant son mariage. Ses réactions post traumatiques de femme traquée. Sa soudaine inaptitude au bonheur. Sa reconstruction ; et Not Wanted, un chef d'oeuvre petit budget sur la journée d'une femme qui a abandonné son nourrisson à un foyer faute d'argent et qui ne peut pas supporter de voir des bébés dans la rue. Elle en kidnappe un. Se retrouve au commissariat. Là encore, quelle va être son évolution... Notez la modernité des sujets, nous somme à l'aube des années 50.
Lupino est pour moi l'archétype d'une finesse psychologique parfaite. Jamais dans le lourd. Jamais dans le fade. Jamais dans le verbeux.
Dans sa vie... c'est une autre histoire que j'aurais aimé raconter.
Et puis il y a le pendant humoristique de Lupino : Lucille Ball !
Lucille... A la base, c'est une rigolote à l'enfance ballotée entre un grand-père excentrique et une famille puritaine. Cette drôle de femme va cachetonner à Hollywood, se faire un tas d'amis et exploser vraiment avec son show télévisé I Love Lucy qu'elle produit, co-écrit et joue avec son mari.
Immensément populaire, cougar avant l'heure, Lucille disait : "Pour rester jeune il faut vivre honnêtement, manger lentement et mentir sur son âge".
Si ce ne sont pas des personnages bigger than life que ces deux femmes!
Adios éditeurs, bonjour commerce - mais vous-deux, mes actrices chéries à présent au Paradis, je vous voue une tendre admiration. Ingalls, mon amour dans les étoiles, embrasse-les pour moi.
Il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau. Editeurs adeu ? Ce n'est peut être qu'un au revoir. Le commerce n'a qu'un temps, après reviendra l'écriture. Vous avez ce don alors que je suis incapable d'aligner plus de quatre pages.
Rédigé par : Le Nain | 24 octobre 2013 à 16:39
Vous êtes adorable en plus d'être un fidèle correspondant. Je ne vous connais pas, mais je vous aime bcp
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 25 octobre 2013 à 15:20
Mr Le Nain a raison, car là est ton chemin Valérie....baisers du soir et essaie de bien dormir, ordre de ton amoureux Ingalls via nad...
Rédigé par : nadine | 25 octobre 2013 à 20:17
Aaaah, Ida Lupino dans La Femme aux Cigarettes de Jean Negulesco...
Rédigé par : bluebearcat65 | 26 octobre 2013 à 12:09
Celui ou celle qui connait ET Ida Lupino Et Negulesco a toute mon admiration
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 novembre 2013 à 23:06