Certains des lecteurs savaient. D’autres, non. Je pense qu’un lecteur érudit l’a soupçonné en évoquant récemment le cantique des cantiques. « Aimer, c’est passer de la mort à la vie», ose Saint-Jean. Ingalls est tombé gravement malade en avril dernier. Mais en dépit des pronostics effroyables, nous avons vécu une année de bonheur qui en vaut vingt. Nous avons trouvé des noms de résistance pour lutter contre cette horreur. On a surnommé ton déambulateur « Croix de lorraine » ou « Darnal », tu t’es baptisé général L. et moi lieutenant R. Nous nous sommes mariés. Nous sommes partis en mini voyage de noces qui fut paradisiaque. Nous nous sommes aimés jusqu’au bout. Nous nous aimons encore, même si le 25 mars, tu m’as donné ta vie.
Tu es mort, tu es dans mon cœur pour toujours. Il me reste à finaliser le projet sur lequel nous avons travaillé avec ténacité. Un projet de pionnier, un projet « Ingalls ».
Pas de plainte, pas de pitié, pas de gémissements. J’ai été aimée comme une reine et j’aime un roi. L’homme de ma vie est pour toujours avec moi ; il a construit une charpente d’amour qui me tient toute droite. Notre fidélité n’est pas un vain mot : elle est notre socle.
Je remercie la foule qui était présente jeudi dernier à l’église Saint-Germain-des-Prés. Je remercie particulièrement les deux blogueuses qui vous ont représentés, chers lecteurs.
Ce blog va faire une longue pause.
Mais que chacun se rassure : l’immense douleur que je ressens est anesthésiée par l’écho de l’amour que nous avons vécu. Cet écho est le plus puissant des sentiments. « Gardez la tendresse » a dit le pape François.
« Osez la tendresse », disait mon François/Ingalls