« CHRONOS BLUES » de Valérie Pineau-Valencienne
Sur facebook, les amis de mes amis étant (par définition) mes amis, je me retrouve à lire il y a quelques temps les contributions drôles et inspirées d’une certaine Valérie. C’est ainsi que je découvre son blog d’humeur et d’humour, dont je vous ai déjà parlé… là http://pilpoildujour.free.fr/phpBB3/viewtopic.php?f=12&t=383
Évidemment, lorsqu’en feuilletant les bonnes pages du blog, je m’aperçois que la maitresse de maison vient de « commettre » un premier roman, je me précipite pour commander le dit livre chez nos amis agitateurs de talent.
« CHRONOS BLUES » est pour moi un livre TGV… Ce qui n’en fait en aucun cas un « roman de gare ». C’est simplement parce qu’il m’arrive parfois d’emporter avec moi dans un déplacement en train un livre que je ne repose pas à la descente du train (en attendant un autre moment propice à la lecture), mais que je continue quelque soit l’endroit ou je me trouve ensuite (métro, bureau (non, pas bureau...) etc… bref, jusqu'à ce qu’il soit achevé.
« CHRONOS BLUES » fait donc partie de ces livres que l’on ne repose pas une fois ouvert. C’est un livre qui se lit comme un bon scénario de film… qu’il deviendra je l’espère très vite. Animateur d'une célèbre émission télé, père aimant, ami fidèle et sincère, Jacques Dury a tout pour être heureux. Si ce n'est la dépression de son ex-femme, la crise d'adolescence de son fils, et la ride qu'il découvre sur son visage. Prêt à tout pour effacer les traces de l'âge, Jacques va se lancer dans une quête éperdue de sa jeunesse étiolée.
Qu’il est agréable de lire une histoire simple (je n’ai pas dit simpliste), racontée avec ce talent que je trouve si rare dans la littérature contemporaine, par un auteur qui semble uniquement centré sur la recherche de l’efficacité de son récit. Les tableaux s’enchaînent à l’image de la vie qui s’emballe quand tout part de travers dans l'existence d’un héros et de ses amis hier sous les feux de la rampe, et aujourd'hui aux abois face a la vieillesse qui pointe. Une galerie de « seconds rôles » savoureuse (hommes et femmes – mode d’emploi), croqués ou plutôt ciselés au scalpel chirurgical à l’aide de formules définitives et de mots justes et souvent très drôles.
Chaque lecteur peut à mon sens se raconter sa propre vision de l’histoire et se construire sa propre morale, et cela contribue beaucoup à l’intérêt du livre. J’imaginerais bien l’auteur débutant l’écriture de son livre comme une moquerie gentiment acerbe à destination de cette catégorie d’hommes d’argent et de pouvoir qui colmatent l’inéluctable avancée de la vieillesse par de pitoyables artifices (que seul l’argent permet)… Et puis j’imagine un auteur qui s’attache progressivement malgré leurs travers respectifs à chacun de ses personnages dont la seule motivation est en fait universelle puisqu’elle consiste à se raccrocher à la vie et au temps qui reste. Le deuil de la jeunesse qui s’en va et la fin qui s’approche amène chaque personne sur un chemin personnel auquel quiconque n’est réellement préparé et que chacun doit parcourir avec ses propres armes (forces et faiblesses) : déni, colère, négociation, dépression, acceptation… Pour réussir (ce qui est à mon sens le cas ici) un livre drôle et touchant à la fois sur cette thématique « du temps qui reste » sans en faire une histoire caricaturale, il faut posséder une bonne dose d’empathie et être capable de laisser une bonne place au doute dans sa propre vie.
Vivement « CHRONOS BLUES 2 », ou comment chaque protagoniste saura (ou ne saura pas) renaître de la hantise « du temps qui passe pour vivre pleinement « le temps qui reste ».
Livre commandable chez nos amis agitateurs de talent, là http://livre.fnac.com/a2697470/Valerie-Pineau-Valencienne-Chronos-blues?Mn=-1&Mu=-13&Ra=-1&To=0&from=1&Nu=1&Fr=0
Je vais de ce pas attaquer le chien rose en raison de la nature hautement plagiaire de ses excellentes lectures :)))
La lecture de la critique de Mister Depoil m'invite à penser à un pitch dans le pitch : le "héros" (que j'ai de plus en plus envie de rencontrer dans la rue pour l'applatir comme une esque) se bat comme deux diables contre l’inéluctable avancée de la vieillesse par de pitoyables artifices (QUE SEUL L'ARGENT PERMET). Imaginons un peu qu'il se soit fait, entre deux plateaux, proprement rincer par plus affreux que lui, un Madoff ou plus prosaïquement la banque Cortal et ses super plans épargne...
Voici notre héros à sec, mais toujours flageolant des bajoues. Comme un malheur ne vient jamais seul, son producteur commence à le regarder sérieusement de travers : une tronche pareille, pas bon pour l'audimat et pour l'audience qui fuit plus vite que notre amie Valérie à l'approche de la cane de Docteur House....
Comment faire ? (je vous le demande)
Et voit-y pas que ce pauvre bougre (Jacques) se prend pour le cow boy Malboro, nous fait une montée de testostérone et s'embarque dans un plan à la Vitteloni, avec pour complice Tony Musulin.
Car, oui.
Nous sommes en droit de nous interroger quand même. Où sont passés les deux millions toujours dans la nature à ce jour ?
Ben, quoi ?
Sur la gueule à Jacques bien entendu !!!
Rédigé par : Cath | 03 février 2010 à 10:12