Dans la série "les riches sont passionnants", oyez oyez l'histoire du couple Boucicaut, créateurs du Bon Marché en 1852. Il était une fois un monsieur prénommé Aristide Boucicaut qui inventa les grands magasins.
Avec sa femme Marguerite, il théâtralisa le commerce, le client-roi, les livraisons à domicile
dans une mise en scène aussi géniale que financièrement captivante. Après la mort d'Aristide en 1877, son épouse Marguerite
dirigea l'entreprise entre pragmatisme, générosité (on les appelait "les patrons rouges") et connaissance parfaite du désir féminin. Marguerite, née dans une masure au nord de Chalon-sur-Saône, n'oublia jamais ses modestes débuts et créa des fonds de retraite pour le personnel, finança l'hôpital qui porte son nom (cela vous fait mal, Mme Filippetti?) et à sa mort, en 1887, eut droit à des funérailles nationales. L'immense fortune du couple - cent millions -, mort sans descendance, fut distribuée au personnel du Bon Marché et aux multiples oeuvres caritatives dont s'occupait Mme Boucicaut.
le Bon Marché, propriété à présent du bon monsieur Arnault, lequel ne doit pas précisément avoir envie de créer un hôpital à son nom par nos temps de racisme anti-riche, fête de belle manière les 160 ans de ce temple du luxe à taille humaine.
Avec mon amie Mme Mouret, nous sommes allées nous promener aujourd'hui dans les allées du Bonheur des Dames (roman adoré à 14 ans, relu récemment, et re-adoré). Avons-nous résisté à l'appel du marketing raffiné? Réponse demain!