On ne fait pas qu'assassiner les malpropres sur ce blog, oh non, et les hommes, j'en aime certains. Un peu, beaucoup, jamais à la folie, jamais passionnément - j'aime tout court. L'homme idéal, ça existe... Le mien est à l'aise avec la virilité. La virilité... en voilà, un drôle de mystère, en voilà aussi, une belle injustice : il y a des types qui rameront après toute leur vie et pour d'autres, elle est cadeau. Pour les hommes virils, pas besoin de jouer au coq ni d'embêter les femmes, ils trimballent leur testostérone dans le calme, sans faire de bruit - ils n'ont pas besoin de bruit, la leur est du domaine de l'évidence. Cette évidence est... le silence. La virilité, c'est une élégance. Elle est faite de lenteur et de regard sincère. De méfiance et d'abandon.
Les cavaleurs, c'est pas mon truc. J'aime le taiseux. Celui qui a une voix un peu sourde et basse. Celui qui s'économise avec une tronche fatiguée, mais, lorsque sous les lourdes paupières le regard s'anime, vous le prenez pleine face. Celui qui se tient, même s'il est capable d'impulsivité. Ca ne me dérange pas, le coup de sang. L'homme peut crier autant de y en a marre qu'il veut du moment qu'il ne passe pas sa violence sur un être humain. Le conflit, c'est pas non plus mon truc ; la polémique, oui, et il a intérêt à posséder un minimum syndical d'esprit de répartie et d'auto dérision.
La virilité, c'est pas l'art de la pose, c'est l'art de la pause.
Marrant, je passe mon temps à éplucher le cinéma hollywoodien d'autrefois, alors on peut en déduire que j'aime les dandys. Mais non, je n'aime pas beaucoup les dandys. J'aime quand un homme marche tranquillement dans des vêtement fatigués et avec le rayon laser de la féminité, vous pouvez voir immédiatement que le type est sensationnel aussi bien dans son pull usé que dans un smoking sur mesure, parce que le bon tempo, il l'a. Naturellement. Vous allez me dire : c'est ça, le cinéma hollywoodien, des peignes-cul de vachers qui transcendent les tapis rouges. Peut-Être. Les hipsters, les modeux, ça ne m'intéresse pas beaucoup. On ne se moule pas dans le féminin ou le masculin : on s'y drape.
La virilité ? Une nonchalance nerveuse. Un truc dans l'oeil qui fait qu'on n'a plus (très) peur. Ceci dit, je ne suis pas du genre à avoir peur des hommes. Quand le terrain n'est pas celui de la peur, il se déplace avec pudeur sur les sables de la tendresse et là, on passe à deux du noir et blanc au technicolor.
La vraie virilité, comme tout, demande un max de courage. En français, c'est un mot féminin.
- Tu attaches trop d'importance à la virilité chez un homme, m'avait lancé un pote lorsque j'avais 20 ans.
Ben... Oui. je trouve ça beau. On ne se refait pas... J'aime la virilité qui ne se moque pas des fragiles. J'aime la virilité pleine de retenue. J'aime celle qui s'entretient peu, ou alors sans faire de bruit. J'aime les mecs qui se tiennent droit. Mais s'ils se tiennent droit, quand ils étreignent vos épaules de leurs bras, vous sentez que l'art de la courbe n'a aucun secret pour eux.
Certaines femmes disent en gloussant : "J'aime les voyous". Je leur laisse : mon truc, ce sont les seigneurs, surtout ceux qui ne savent pas qu'ils en sont... Ils ont la vie pour l'apprendre, et je me ferais un plaisir de pouvoir leur dire, quitte à les faire rougir.
Dédions cette note au regard myosotis de Gabin : son anniversaire aujourd'hui me donne la pêche, celle de complimenter les hommes... Merci, messieurs, pour votre sourire. Merci, les classieux, pour votre respect.
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