Comme c'était hélas prévisible, Daech a commis un carnage à Paris. Avec toute sa lâcheté, au beau milieu des quartiers insouciants et ouverts d'esprit- les quartiers où on s'amuse.
Le saisissement d'horreur n'a pas été long, lorsqu'une Grande Amie m'a appelée pour m'avertir. Mais que peuvent le chagrin, la colère ou la rage? Ils ne font que renforcer la jubilation des meurtriers qui veulent distiller en France un climat de guerre civile.
Les réseaux sociaux se sont transformés en quelques minutes en tissu de messages d'accablement, d'angoisse ou de solidarité. Lentement, dans la nuit, le bilan des victimes du terrorisme de Daech s'est alourdi. Et ça n'est pas fini, car nous sommes encore, maintenant, bien incapables d'être correctement informés de l'étendue du drame.
La langue maternelle ne suffit pas à exprimer tout ce que nous ressentons, à tel point que l'anglais a été souvent utilisé par des Français sur FB pour décrire avec précision leurs sentiments. Comme si nous avions besoin d'un autre langage. "No fear, no mercy", a justement écrit un ami. Une autre a cité Churchill dans le texte. Le troisième a posté cette chanson des Beatles "pour l'intro".
A mesure que l'atrocité des faits s'intensifiait, le monde entier s'est paré des couleurs de la démocratie française. Et nous avons assisté à une illumination mondiale du Liberté Egalité Fraternité.
On ne me retirera pas la rage, celle qui ne donne pas envie de pleurer, mais de frapper. On ne me retirera pas l'envie de tuer la mère, de vitrifier le cerveau des opérations meurtrières.
Si cela n'était pas aussi complexe, pas de doute, les dirigeants occidentaux l'auraient fait.
Alors tenir debout, afficher un sourire et un drapeau, et n'avoir aucune pitié pour les assassins.
Et souhaiter que les islamistes, gagnants depuis leurs premiers crimes, soient anéantis.
En attendant, comme le faisait Ernst Lubitsch dans To Be Or Not To Be, il me semble très salubre de tenter toutes les audaces satiriques pour présenter les djihadistes dans leur imbécilité sans borne de guignols inquiétants autant que stupides.
Aux morts : qu'ils reposent en paix.
La radicalisation est le fruit de l'ennui. Un jeune qui se lève le matin pour aller bosser entouré de collègues de travail de tous horizons est moins porté à gamberger que celui qui n'a rien à faire de la journée. Le taux de chômage des jeunes de banlieue et effarant et il est étonnant que si peu tombent dans le piège.
Nous avons tout un système à repenser, mais je ne vois personne capable de le faire, juste des gens qui prononcent des mots creux et qui se font des crocs en jambe pour être calife à la place du calife.
Tout le monde savait qu'un tel acte devait arriver, et ce ne sera pas le dernier, et nous ne sommes pas prêt à mener une guerre.
Un lien sur un blog que je trouve pertinent, écrit par un rédacteur de l'excellente revue Guerre et Histoire.
http://lavoiedelepee.blogspot.fr/
Rédigé par : Le Nain | 15 novembre 2015 à 06:08
Effectivement, très pertinent. Cet acte ne sera pas le dernier, certes, comme ça n'est pas le premier. l'ampleur du choc est d'intégrer le fait que 8 individus peuvent tuer 200 personnes, soit l'équivalent d'un bataillon. Et si nous n'avons pas les moyens de cette guerre, au moins alignons nous aux plus puissants de l'occident. Avec une sorte d'union nationale en premier lieu pour contrer l'infernale logique qui se cache derrière les attaques : celle de pousser les pays au populisme pour mieux n'en faire qu'une bouchée dans un deuxième temps.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 15 novembre 2015 à 16:50