Ca y est, un mois de septembre de tiré. C’est une des révélations de ce nouveau métier, le mois de septembre – dans mon secteur en tout cas – est un mois pourri. Il y a eu le gouffre des vacances, le gouffre de la rentrée des classes puis le gouffre du 3e tiers ; j’ai démarré sur des chapeaux de roue, les clients pensant sans doute : « perdus pour perdus, CLAQUONS », mais après le 15, macache. Le désert. Alors on comble l’espace-temps en multipliant les conneries phrases spirituelles et cultivées sur Facebook, signe imparable de mortel ennui. Ou pire, on oublie de se déconnecter de FB et les « amis » pensent ainsi qu’on passe nos nuits comme nos journées bien remplies à mater les gens. Cad penser qu’on est soit au chômage, soit un parent à plein temps. Avec le nouveau métier de vendeuse taulière, je sais à présent qu’il n’en est rien : parce qu’attendre le chaland, c’est EPUISANT. D’ailleurs j’ai peur de devenir con : je suis traversée d’éclairs inutiles ; avoir des accès d’angoisse à l’idée que ma coupe « Botticelli » se transforme en coupe « Jeff Goldblum » dans la dernière pub pour les ampoules ; m’abrutir à doses de sudoku force 7 ; acheter une baguette « mystère », croyant manger de la bonne farine complète alors que non seulement c’est du blé bien sucré, mais qu’en plus c’est mou et dégueu ; se passionner pour le mariage Clooney ; repousser à demain la lecture du dernier livre de Paul Veyne qui traine depuis trois semaines sur la table de chevet ; faire du sport tous les jours – ça rend con, je confirme.
C’est bien simple, un jour je ne saurai plus le prénom de la femme de l’empereur Auguste, ni celui de sa fille qui divorçait quand ca lui chantait. Mais… turlututu, oh merveille, que vois-je, Cet attroupement de fans en délire ? Octobre est arrivé ! Ils reviennent ! Et je ne sais toujours pas faire correctement les paquets cadeaux.
- Yes, Sir, it is a sculpture in plaster of modern architecture. Yes, brutalism. And I, huhu, have the exclusivity in my shop. Fragile? Not at all ! It is for a PRESENT ? What ? Paquets cadeaux ? The box is very beautiful, very decorative (c’est ça c’est ça, achète aussi le Guggenheim qui te fait de l’oeil et évite-moi l’épreuve de la bataille avec le papier de soie, cher archi écossais, please)
PS : pour briller en ville, LES femmes d'Auguste furent dans l'ordre Clodia Pulchra, Scribonia et Livia Drusilla. Sa terrible fille se nommait Julia l'Ainée.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.