Les chants de souffrance sont-ils toujours les plus beaux ? Non.
Non, faire rire est magique. Alors courez comme les 5, 6 millions de moutons vous marrer devant Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu. Lecteurs du Monde et autres histoires, ignorez les analyses creuses des journalistes amputés d’humour.
Le pitch ? Tout le monde ou presque le connait.
L’art et la manière : les éloges nombreux l’ont souligné, il n’y a rien de déplaisant dans cette exploration de la galerie de nos préjugés.
Le scénar : chaque réplique fait mouche, chaque duel au fleuret touche sa cible, les personnages sont tellement bien construits, tellement bien écrits à la base que les scénaristes n’ont plus qu’à les actionner. Parce qu’un bon scénar, c’est avant tout ça : être le plus précis psychologiquement dans l’étude du caractère des héros. Et ne vous y trompez pas ; c’est un travail aussi minutieux qu’indispensable.
A l’écran : Clavier et Lauby donnent l’impression d’avoir toujours été mariés. Pour notre bonheur et le leur. Dans la galaxie des personnages secondaires, le gendre juif (Abittan, mobile, faux candide, excédé et à vif) fait peut-être la meilleure prestation. Extraordinaire composition de Semoun qui apparaît deux minutes à l’écran, deux minutes durant lesquelles les maxillaires me faisaient mal.
Clavier, César du meilleur acteur comique ? Sans aucun doute. Lauby, étincelante en mère dépassée, aussi généreuse que cucul ? Indeed.
Les meilleures comédies françaises sont-elles condamnées à se dérouler dans un environnement aisé ? Je commence à le croire, de Rabbi Jacob à la Folie des grandeurs en passant par Papy fait de la résistance, Intouchables (pas trop aimé, mais je m’incline devant le succès), Les Garçons et Guillaume à table !
Peut-être… Oui, la fantastique gaieté française (Molière es-tu là) est avant tout douée pour l’insouciance. Peut-être, contrairement aux Italiens par exemple, ne sait-elle pas faire rire avec les pauvres, préférant le brocard aux costumes d’Arlequin.
Ne boudez pas votre plaisir, même s’il se situe dans un coquet manoir tourangeau.
Et si vous avez peur des mulots, c’est encore mieux.
Vous arriveriez "presque" à me faire douter...
Rédigé par : Herve Resse | 10 mai 2014 à 15:51
C'est sûr, je partage et je n'aurais pas dit mieux !
Rédigé par : Gérard du27 | 10 mai 2014 à 15:57
Douter? Il faut faire comme Saint-Thomas, cher Hervé, et voir pour croire.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 10 mai 2014 à 16:12
Entre "Le Monde" et "La Maillan", on va tester :-)
Rédigé par : ch. Elek | 10 mai 2014 à 22:32
@Elek : c'est mieux que plaisant, c'est jubilatoire
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 11 mai 2014 à 01:58