Ma grand-mère paternelle, née en 1910, m’en parlait parfois. Elle me racontait surtout la liesse qui s’était emparée de la ville de Nantes à l’annonce de l’armistice. « Tu ne peux pas t’imaginer la fièvre, ce jour là. Les hurlements dans les rues; une foule entière criant son ivresse et son soulagement. La haine de l’ennemi. J’étais petite, mais je chantais encore plus fort que les autres. »
Cette guerre que j’ai mis tant de temps à comprendre. Elle me paraissait loin… J’avais fait une impasse complète sur 14-18 l’année du bac. Bien m’en avait pris, j’étais tombée sur le New Deal que je connaissais par cœur. J’ai souvent fait l’impasse sur les guerres. Par peur et par paresse.
Sur La Grande Guerre, foison de livres et de films.
Deux films que je choisirais aujourd’hui.
La Grande illusion. Renoir. L’idéalisme. L’élégance des hommes dans la barbarie la plus complète.
Joyeux Noel. Une histoire vraie. Des larmes d’émotion avec Ingalls.
Un livre. Oui, il y a Céline, Barbusse, Genevoix, Jünger, etc, etc.
Celui-ci est poignant. Les acteurs ne sont pas de grands écrivains. Mais Christophe Malavoy échappe à ce constat.
Mon grand-père, né en 1896 et mobilisé en 1915 en parlait peu. J'avais un grand-oncle qui m'impressionnait avec sa jambe en moins et j'ai appris en triant des papiers de famille qu'il avait eu la légion d'honneur à titre militaire à une époque où le troufion de base ne la recevait que rarement.
La grande illusion, bien sûr, pour sa première partie qui relate la fin d'un monde. J'aime moins la deuxième.
On commence à voir de bons bouquins sur la période. Le Naour notamment. Sur les mémoires, il y a une foultitude qui sortent en ce moment qui ne sont pas toutes intéressantes. Je préfère Genevoix, sans oublier Barbusse et Dorgelès. Jünger évidemment, sans oublier Remarque côté allemand.
Mais nul doute qu'il va y avoir de très bons livres dès l'an prochain.
Rédigé par : Le Nain | 12 novembre 2013 à 07:43
J'aime La Grande Illusion dans son intégralité, idéalisme compris. Je crois en cette idée de classe supra-nationale, représentée par les deux aristocrates Boëldieu et Von Rauffenstein. Maréchal - sublime Gabin - et Boeldieu, même s'ils se respectent et sont dans le même camp, ne sont jamais à l'aise ensemble. Mais le principal est là: au delà de sa profonde horreur, la Grande Guerre est la dernière guerre chevaleresque.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 12 novembre 2013 à 14:12