Tout se complique
Bientôt La grande panique?
Personne pour tenir la baraque...
Relire Sempé en pensant aux jours heureux?
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Tout se complique
Bientôt La grande panique?
Personne pour tenir la baraque...
Relire Sempé en pensant aux jours heureux?
Rédigé à 15:42 dans Actualité, Livres | Lien permanent | Commentaires (3)
Cher Guillaume,
Je sors de votre film dans une ineffable lévitation émotionnelle. Votre film est… Il faut que j’y retourne demain, après-demain, tous les jours de la semaine prochaine…
Les garçons et Guillaume à table ! n’est pas réellement un film sur la quête de l’identité. Ce n’est pas réellement un film sur la grande bourgeoisie. Ce n’est pas réellement un film sur la figure maternelle. Ce n’est pas réellement un film sur l’ambivalence sexuelle. C’est un film sur le pouvoir de l’amour.
Dans les lignes qui suivent, je vais vous encenser ; ne croyez pas qu’il s’agisse de complaisance envers votre talent : je suis une critique de cinéma impitoyable – les lecteurs de ce blog le savent bien-, cruelle à la Wilder.
Depuis Cloclo, c’est le meilleur film français que j’ai vu. Comme Cloclo, Les garçons et Guillaume à table ! est un conte. Votre conte, moitié Commedia dell’arte, moitié Shakespeare. Désopilant de gravité.
« Je ne suis pas unique », confiez-vous. Je confirme, vous êtes celui qui cristallise une universelle souffrance humaine, celle de l’impuissance à la notion d’appartenance. To BE or NOT to be. Vous vous en emparez en jongleur hors pair à la Guitry, vous l’allégez sans jamais la nier ; la souffrance devient baudruche puis nuage de rire et enfin folle pluie d’été annonçant la délivrance.
« Ce film est un chant d’amour aux femmes » ai-je entendu ici ou là. Heureusement non ! Je déteste les hommes qui proclament : « J’aime les femmes », comme si nous étions une entité sacrée ; la plupart du temps c’est la phrase-alibi dont se servent les messieurs pour se comporter comme des porcs. Non, vous n’aimez pas « les femmes », vous aimez… la votre.
Vous êtes français à un point délicieux : oh, ce n’est pas un hasard si le film réunit l’Espagne et l’Angleterre, vous êtes ainsi fait, croisement géographique entre puritanisme et sang latin ; vous vous « tenez » jusque dans votre exubérance.
A mon mari au Paradis : as-tu bien ri, trésor de mon existence ? Je le crois ; je le perçois.
Cher Guillaume, vous connaissez mon père. Il vous apprécie beaucoup. Je connais à présent votre mère. Je ressens une curieuse et agréable sensation de ressemblance.
Rédigé à 12:59 dans Chose intime, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
il a palpité d'émotions plus ou moins avouables lorsque ce DIEU VIVANT m'a embrassée.
Paul Smith, le seul baby boomer qui en vaut la peine, le talentueux gentil (oxymore) auquel j'ai bégayé un : "J'ai épousé votre sosie... je je je je vous place avec mon mari bien-aimé et Elvis au panthéon de mes idoles! Vous êtes ma trinité!" Sir Paul s'est marré de tendresse. Et je suis ressortie titubante de bonheur avec un livre sacré, un sacré livre. A ma société qui va déployer ses ailes incessamment sous peu : j'ai de tb anges gardiens.
Rédigé à 21:18 dans Déco, Livres, Mode | Lien permanent | Commentaires (2)
J’aime cette époque de l’année, lorsque l’hiver ne s’est pas installé. Les feuilles des arbres sont bien rousses, la nuit tombe vite, les gens ne pensent pas à tirer leurs rideaux et on marche dans les rues de la ville en contemplant les fenêtres éclairées. Les préparatifs de noël commencent à frétiller. Le ciel est laiteux, mais l’espoir des fêtes se profile. Elles seront décevantes ? On n’ose y croire. C’est l époque de mon moelleux personnel. L’époque durant laquelle je me fais plaisir AVANT d’entamer la course aux cadeaux. Les enfants sont grands. Terminés sapins de noël et calendrier de l’avent, bonjour futilité égoïste. Mes convoitises ont un prix, mais il reste raisonnable. Cette année, pour la première fois je me fais des cadeaux en imaginant que c’est toi qui les pense. Je double la mise… Violente envie d’aller à New York. A défaut…
Rêver
Attendre patiemment l’arrivée de la petite robe noire chez Monop après avoir dévalisé H&M et sa collection Isabel Marant.
J’ai toujours eu un faible pour ce que les modeuses appellent « les collections capsules ». Snobisme ou vrai plaisir, je ne sais pas très bien. Mais force est de constater que mes plus belles pièces ne sont pas les plus chères. Le plus beau maillot de bain de ma vie ? 3 suisses. Le plus beau short ? La Redoute. Les plus belles pompes ? Boden. La plus belle robe ? H&M Le plus beau futal ? Idem. Le plus beau manteau ? Non, le plus beau manteau, il faut y mettre le prix.
Fragilité ton nom est femme… Relisons Shakespeare.
Rédigé à 19:33 dans Mode | Lien permanent | Commentaires (2)
Le choc, à 15 ans, à la lecture du Carnet d'or... je possède cette version
Votre mort, Madame Lessing, me donne envie de le relire, si j'arrive à le retrouver dans le désordre de mes bibliothèques. A celles et ceux qui ne l'ont pas lu: plongez. A une immense femme qui a comparé son Nobel de littérature à une "quinte flush": j'espère qu'au paradis, je vous retrouverai.
Rédigé à 17:23 dans Livres | Lien permanent | Commentaires (4)
Dans la série je vais mieux, j’étais invitée hier à aller au cinéma avec des amis ingallsiens. Dans la série je peux être peau de vache, j’y allais à reculons : voir un film de et avec Albert Dupontel signifiait pour moi bâclage assuré, gags grinçants, rictus crispés, regards de taré bien appuyés, caméra errant en diagonale et dents pourries à chaque plan. Ingalls était très sensible à l’abrasif, et Dupontel faisait partie de ses dieux lorsque nous nous sommes rencontrés. A l’époque, je ne connaissais pas. Je me souviens que nous nous étions retrouvés un soir au cinéma pour voir un film qu’il m’avait donné comme étant un chef d’œuvre ; l’histoire d’un amoureux-SDF -psychopathe. Un truc dont je me souviens par bribes lugubres de terrains vagues très sales, de rires de déments et de plans épileptiques. Ingalls, un peu gêné par mon air sérieux – j’étais censée m’esclaffer- n’avait pas arrêté de m’embrasser. Dupontel dans le couple : l’affaire était close. Je l’avais habillé pour l’hiver en trois mots : esthétique nulle, intrigue absconse, scatologie lassante. Ingalls avait souri et admis sa défaite. Ce que j’aimais avec toi : on polémiquait, on gardait nos goûts, on ne cherchait pas à convertir l’autre PAR TOUS LES MOYENS. Et ne me parlez pas de Deux jours à tuer que j’avais trouvé à l’époque le summum de la lâcheté amoureuse, le cancer est encore un sujet à débattre avec précaution ici. Alors, ce 9 mois ferme ? Pas mal. Pas mal du tout. Idée de base géniale. Vraie intrigue. Sandrine Kiberlain au meilleur, jamais je ne l’ai trouvée aussi juste que dans ce rôle de magistrate sans illusions. Qu’on cesse de lui faire jouer les grandes bourgeoises coincées qu’elle ne sait pas interpréter (elle n’a pas l’hystérie qu’il faut pour cela), il lui faut des rôles durs, des rôles intelligents, cassants. Pour ce personnage, elle mérite le césar. Les seconds couteaux : formidables, mention spéciale à Nicolas Marié, l’avocat bègue, et à sa magistrale plaidoirie. Dupontel lui-même plutôt pas terrible, sauf à la fin où il explose dans la tendresse. Je mets genou à terre (spécial Nathalie G. qui m’avait chaudement recommandé ce film) : c’est mieux que pas mal du tout, c’est même très bien. Ca y est, je l’ai écrit, c’est fait. Je maintiens cela étant ma position sur l’esthétique : j’ai bien compris que Dupontel filmait comme un branque de façon voulue, que sa caméra oscillante veut nous montrer l’absurdité de la vie via ses plans de traviole. Sauf que c’est inutile : quand les gags sont suffisamment forts, ce qui est le cas dans 9 mois ferme, les effets de style ne sont pas nécessaires ; ils ont tendance à appauvrir la justesse des non sens. J’aimerais aussi avoir une réponse (merci Nathalie G.) à une question toute bête : pourquoi, dans chacun de ses films ou presque, Dupontel apparait-il avec une prothèse de dentition dégénérée ? Fait-il une fixette ?
Rédigé à 14:03 dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
Villes détruites à 80%. Environ une dizaine de milliers de mort. Les Philippines, un pays où je parraine deux enfants. Le typhon le plus violent enregistré à ce jour.
Aider? action contre la faim croix rouge
Unicef Association Un enfant par la main
Rédigé à 21:36 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)
qui sont élégants. Les gravures de mode. Les dandys d’or. Les classiques audacieux. Oui, une note futile après la dernière qui était fort grave. Eh non, l’élégance masculine n’est pas totalement morte après le déclin de l’âge d’or hollywoodien (fin des années 50).
Nom d’un Savile Row, il existe encore quelques beaux spécimens. M’intéressant de très près à Gossip Girl ces jours-ci, l’élégant number one se nomme Chuck Bass (l’acteur, dans la vie, s’habille comme un sac pourri). Des idées pour les fêtes…
Ah, et n’oubliez pas cette phrase d’un prince du bon gout : « Pour avoir de l’allure, mieux vaut être un peu trop maigre ou un peu trop gros ; en aucun cas athlétique. »
A la charmante personne qui m’a soutenu récemment qu’un tee-shirt sous la veste rendait un homme sexy : c’est un truc de gay ; c’est peut-être sexy, mais cela n’est QUE sexy. Le QUE sexy ne m'intéresse pas, c'est la raison pour laquelle je préfère l'élégance anglaise à l'italienne.
Rédigé à 16:49 dans Chose publique | Lien permanent | Commentaires (4)
Lorsque j’ai appris que le pédosexuel Gabriel Matzneff avait reçu le prix essai Renaudot 2013, j’ai cru l’espace d’une journée que nous étions revenus aux pires heures des années 70 ; celles qui voyaient des photographes exhiber leurs petites filles à moitié nues, celles des textes impardonnables, celles des pétitions atroces à vous rendre politiquement Verts de honte.
Et puis… Silence. Le vieillard fané aux muscles défraîchis empoche sa récompense dans un silence médiatique de mort. Personne pour louer sa prose, personne pour le faire exister. Les Goncourt-Renaudot-Nobel de l’année occupent les pages culturelles qui font comme s’il n’existait pas. Il y a bien Giesbert, sans doute atteint par un lourd syndrome de Stockholm, pour lui offrir une minable lucarne au Point, mais l’essentiel est préservé : l’homme est fini.
C’est peut-être cette indifférence qui me fait croire en des jours meilleurs. Pour les écrivains pédosexuels, « has been » est une étiquète plus cruelle encore que « criminel ». Cela signifie l’extinction de leur enveloppe charnelle qu’ils ont brandie en guise d’étendard meurtrier, cela signifie l’oubli, rance, autour d’un dernier cercle de vicelards chenus, pansus, ventrus qui vont gémir à loisir sur « Ah, c’était le bon temps, te souviens-tu la Thaïlande 1962 ? Tanger 68 ? Et la Sologne… ». Cela signifie aucune chance d’entrer dans les vrais cercles de pouvoir, cela signifie veste râpée, vague visite au prieuré de Michel Tournier pour évoquer François Mitterrand entre deux potions de tisane amère et d'odeurs incontinentes, cela signifie enfin l’impossibilité de manipuler quelques fragiles adolescent(e)s trop dégoûté(e)s à présent par l’inéluctable déchéance physique de ces tristes sires. Le glas vient de l’horreur même de leurs pulsions : qui est obsédé par la jeunesse ne peut que se cacher lorsque vient son propre hiver.
Notre société moderne sacralise la valeur de l’enfant ? Qu’elle en soit louée. Car, comme l’a exprimé je ne sais quel philosophe contemporain, qu’un parent puisse dire à présent : « Je donnerais ma vie pour mon petit » me semble une des plus belles progressions de notre misérable condition humaine.
Ce qui ne m’a pas empêchée de signer cette pétition et d’approuver ce commentaire :"Ton billet qui crisse quand tu le glisses dans la petite culotte d'une enfant, pourvu qu'un jour tu t'étouffes avec. Lentement."
A lire également, cet excellent article.
PS: la lettre de Yann Moix en soutien à Mme Taubira est certes parfaite; mais pour être crédible dans l'humanisme, il aurait du refuser le Renaudot, irrémédiablement souillé par le prix essai 2013.
Rédigé à 16:30 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (9)
Ma grand-mère paternelle, née en 1910, m’en parlait parfois. Elle me racontait surtout la liesse qui s’était emparée de la ville de Nantes à l’annonce de l’armistice. « Tu ne peux pas t’imaginer la fièvre, ce jour là. Les hurlements dans les rues; une foule entière criant son ivresse et son soulagement. La haine de l’ennemi. J’étais petite, mais je chantais encore plus fort que les autres. »
Cette guerre que j’ai mis tant de temps à comprendre. Elle me paraissait loin… J’avais fait une impasse complète sur 14-18 l’année du bac. Bien m’en avait pris, j’étais tombée sur le New Deal que je connaissais par cœur. J’ai souvent fait l’impasse sur les guerres. Par peur et par paresse.
Sur La Grande Guerre, foison de livres et de films.
Deux films que je choisirais aujourd’hui.
La Grande illusion. Renoir. L’idéalisme. L’élégance des hommes dans la barbarie la plus complète.
Joyeux Noel. Une histoire vraie. Des larmes d’émotion avec Ingalls.
Un livre. Oui, il y a Céline, Barbusse, Genevoix, Jünger, etc, etc.
Celui-ci est poignant. Les acteurs ne sont pas de grands écrivains. Mais Christophe Malavoy échappe à ce constat.
Rédigé à 17:52 dans Cinéma, Livres | Lien permanent | Commentaires (2)