Une petite
note sarcastique en cette fin de journée, cela me fera du bien… Dans la
difficile voie de l’éthique, chemin censé faire avancer vers le spirituel, je trouve la borne « écolo » qui me
ramène à mon vieux démon : l’esthétique. Je ne connais rien de plus
horrible que la décoration écolo ou que la mode écolo (Ingalls ajoute à mi-voix
« et que l’archi écolo »).
Madame écolo tient un blog satisfait, elle nous montre ses atroces
progrès au jour le jour (jusque là, nous sommes assez similaires). Madame écolo
– appelons-la Véronique, elle a comme moi un prénom banal mais elle s’est
vengée sur ses enfants aux patronymes imprononçables – adore chiner et
transformer ses meubles. Elle pense – comme moi - qu’il faut une touche
d’enfance dans la décoration ; Elle appelle cette touche d’enfance
« un accident poétique », et c’est là que ça se gâte… Elle vit dans
un vieil appartement dont elle a peint les lattes du parquet (originellement
une belle couleur miel devenue un kaki sale ou un blanc encore plus crade) qu’elle a parsemé de petit tapis ronds, oh,
des confettis, de préférence fuchsia- Véronique n’a pas peur de la couleur.
Elle devrait… Incapable de marier les palettes, elle bombarde son salon – sa
pièce à vivre, pardon – de grumeaux criards. Véronique aime les guirlandes
lumineuses, elle est de la génération Tsé Tsé et Robert le Héros; elle aime
l’Inde sans retenue et le Dalaï lama aussi. Sur son blog elle nous exhibe une
petite table chinée chez Emmaüs qu’elle se propose de rajeunir. La table est
mignonne, jolies proportions, bois certes fatigué, mais teinte merisier tout à
fait acceptable. Que va donc faire Véronique… Suspense… Déjà elle va acheter de
la peinture écolo, cette peinture qui ne tient pas ou alors il faut en mettre
cinq couches sinon cela fait dégueu. Mais Véronique est une pure créative, pas
une technicienne. A la deuxième couche elle décrète que le résultat est
parfait. Et c’est ainsi que, sous les
commentaires aussi flatteurs qu’hypocrites, elle nous fait découvrir le fruit
de son dur labeur, sa table « couleur framboise », le printemps avant
l’heure, cadeau pour sa fille Suzanne-Mirabelle ! A mon sens, c’est
couleur vomi d’alcolo, on voit les traces de pinceau partout, c’est ignoble de
bâclage, la petite table est irrémédiablement défigurée.
voir cette gamme de résultats...
Conseils de la pine’up
à Véronique : soit vous achetez de vieilles tables peintes à la peinture à
plomb qui tient et surtout, vous ne retirez pas la peinture, c’est là que vous
choperez votre petit cancer, soit vous voulez peindre un meuble en bois brut et
vous avez l’humilité de reconnaître votre incapacité. Pour la dernière option,
contactez de ma part Claire Dognin, peintre spécialisée en enduits de toutes
sortes ; c’est une magicienne et une bonne coloriste.
Baisers de
la pine’up qui a un jour testé des
produits de beauté verts. Cela s’est soldé par un eczéma purulent.
Ps à Véronique si elle n'a pas les moyens de prendre un bon artisan pour peindre son meuble. Au lieu de les barbouiller, maille de fer, huile de coude puis une très belle cire redonnent vie à bien des meubles en bois.