La réponse? Je ne l'ai pas. Des hypothèses, j'en ai.
Je n'ai pas voulu réagir tout de suite à la parution du grand déballage sordide et mensonger de ces dernières semaines. Qu'un journal du calibre du Monde ait donné le coup d'envoi est déjà sidérant en soi. La faire passer pour une gold digger mâtinée de traînée me file la nausée.
Petit rectificatif à usage des gens qui ne connaissent pas les milieux politiques et journalistiques (même bande, même schéma). Vous ne pouvez pas imaginer la violence du machisme de ce milieu. C'est même pire dans les médias qu'en politique, et je sais de quoi je parle.
Rachida serait une coureuse d'hommes? Et si c'était l'inverse... Et si les cavaleurs qu'elle a ironiquement rembarrés se vengeaient? Et si les types qui la harcelaient de textos, mortifiés par les vestes prises, y allaient de leur venin, suivis dans cette entreprise par des femmes qui ont bien peu de confiance en elles et une jalousie inversement proportionnelle à cette piètre estime d'elles-mêmes?
Pensez-y. je me souviens de cette brève période pendant laquelle j'ai été une petite chouchoute des médias. je me souviens de Rachida et moi, propulsées dans ces cercles. Je me souviens de la façon brutale avec laquelle nous avons été convoitées. je me souviens de notre désillusion de sentimentales. je me souviens de ce journaliste qui me harcelait. "Je ne suis pas amoureuse de vous". Rien à faire, il continuait. Un jour, j'ai du mentir : "je suis amoureuse de quelqu'un d'autre", seule façon de calmer ce narcissique de haute volée. Le soulagement de ne plus l'avoir collé aux basques. Sa vexation qui a tourné à la méchanceté. Quand on rembarre un type de pouvoir sur son zizi, il devient dangereux. Pensez à cela. Les cavaleurs, sur représentés dans ces sphères, tolèrent difficilement l'échec au niveau séduction. Ils utilisent alors leur meilleure arme : " Ce qu'elle a pu me courir après, celle-là".
La réalité est tellement différente.
Rachida est juste une personne décente dans une société indécente. Nous partageons un respect de la vie. Nous faisons également partie de ces personnes que la société n'a pas envie de protéger. Pourquoi? probablement parce que nous sommes incapables de nous penser en victimes, ce qui peut être très irritant pour autrui. Alors, dans notre amitié, nous nous protégeons mutuellement avec une grande tendresse.
Baisers de la pine'up Dati forever
PS : oh, Ingalls, quelle merveille que tu existes!
Qu'elle soit coureuse ou pas, ça n'a aucune importance, ça ne regarde qu'elle. La morale faussement pudibonde m'indiffère totalement. Ce voyeurisme contemporain, la plupart du temps non vérifié, m'attriste au plus haut point.
Rédigé par : Le Nain | 17 novembre 2012 à 07:50
Il m'attriste tout autant. Mais si je tiens à parler de Rachida, c'est pour réfuter le "elle l'a bien cherché" que j'ai entendu ici ou là. Non, elle ne l'a pas "bien cherché". On lui fait payer comme jamais femme n'a payé le fait d'être tout simplement elle-même, dans un mélange de racisme larvé,de machisme et d'élitisme de soi-disant classe sociale qui m'effare.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 17 novembre 2012 à 12:03