Lu sur un forum féminin :
Et Quid des autres enfants de la mère porteuse
Il est beaucoup question de compassion sur les forums qui traitent des sujets de société sur internet aujourd'hui.
Il n'est qu'à taper "gestation pour autrui" sur les moteurs de recherche, pour s'en rendre compte. Les forums convoquent nos imaginations, afin de nous conduire à mesurer la réelle souffrance des parents dans l'incapacité à procréer. L'imagination conduit à une compassion légitime qui nous entraîne naturellement vers le souhait de soulager ces manques. "Où est le problème", me direz-vous, puisque des femmes généreuse sont prêtes à prêter, louer, leur utérus pour faire cadeau d'un bébé à un couple stérile ? Une souffrance, un don, un soulagement.
Quand un cas de conscience se pose, j'aime convoquer mon imagination dans toutes les directions. J'ai investi la souffrance indéniables des parents stériles dans un premier temps.
Je change de point de vue, je m'intéresse désormais à la famille de la mère porteuse, et en particulier à ses enfants. Ses enfants, puisqu'on nous dit qu'il est souhaitable qu'elle ai déjà pu être mère, dans le cas non exclu où des complications à la naissance de l'enfant porté pour autrui risquent de la rendre à son tour stérile (à la suite par exemple de dommages irréversibles sur son utérus). Les enfants de la mère porteuse, donc !
Ils voient le ventre de la mère s'arrondir, ils pensent : "On va avoir un petit frère, une petite soeur", non ? Soit maman leur dit : "il n'est pas pour nous, je vais en faire cadeau à d'autres parents qui n'en ont pas", ou "on va me donner de l'argent en échange".
Soit elle ne leur dit rien, on ne parle pas de cet enfant. Maman part à la clinique avec son gros ventre et revient les mains vides. Et à nouveau : "je l'ai offert", ou "on m'a donné de l'argent en échange". J'ignore comment ces enfants vont absorber l'information, je peux juste, convoquer par l'imagination ma propre enfance : j'ai eu un petit frère à l'âge de 9 ans.Baisers de la pine'up entièrement d'accord avec ce point de vue. On pense tellement à l'enfant qu'on ne pense plus AUX ENFANTS .
Enfin quelqu'un qui nous parle des " dégâts collatéraux " qui vont probablement apparaître quelques années plus tard , lorsqu'e les supposés frères ou soeurs de "l'enfant porté " seront à même d'émettre un jugement sur le comportement de leur mère; où alors ce sera le " non- dit "et l'énorme culpabilité subie par la mère porteuse...
Rédigé par : la cousine... | 21 novembre 2012 à 22:17
La revendication du droit à l'adoption, je suis pour.
Mais j'en ai vraiment ma claque de ceux qui veulent un enfant "à eux", de leur sang, et qui le revendiquent comme un droit. On atteint le summum de l'égoïsme et des dérives libertaires.
Et je sais que pour le reste, nous sommes d'accord sur la notion de marchandisation du corps. :) Mais heureusement, en France, ce sujet restera bloqué, puisque tout don médical doit rester anonyme et gratuit. Justement pour éviter ces dérives.
Que les couples aillent adopter ceux qui n'ont pas eu la chance de "bien naître" et ont besoin de parents, au lieu de penser à leur nombril.
Rédigé par : Fredouat | 22 novembre 2012 à 00:21
Bah, les enfants apprendront que le monde n'est pas rempli que de Bisounours. Ils apprendront aussi la valeur du don, même si celui-ci n'est pas gratuit. Le problème, si tant est qu'il existe, ne me semble pas insoluble.
Rédigé par : Le Nain | 22 novembre 2012 à 08:08
@Le Nain :si le don n'est pas gratuit, ce n'est pas un don. Quant au vert paradis de l'enfance, nous savons bien, je crois, qu'il n'existe pas. De là à exiger autant d'un enfant, une telle plasticité...
@Fredouat : je te rejoins mais j'ai tout de même grand peur qu'avec le droit au mariage pour tous l'interdit que tu soulignes tombe peu après, à écouter celles et ceux qui revendiquent ce droit.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 22 novembre 2012 à 12:41
Il faut accepter que la nature n'offre pas la meme chose à tout le monde et la possibilité de se reproduire en fait partie, c'est pour cela qu'il faut faciliter les procédures d'adoption. Cela est encore plus dur à accepter dans le monde d'aujourd'hui ou tout apparait comme possible et rien ne peut nous etre refusé...je suis contre les mères porteuses gratuit ou pas.
Rédigé par : isa | 22 novembre 2012 à 13:12
bien d'accord
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 22 novembre 2012 à 13:42
Le don gratuit est une référence historique, c'est à cela que je pensais.
Rédigé par : Le Nain | 22 novembre 2012 à 14:31
je suis un peu lente sur ce coup-là, voulez vous éclairer ma lanterne, nom d'un Ancien Régime?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 22 novembre 2012 à 14:47
Le don gratuit était la contribution volontaire du clergé, non imposable, au Roi. D'abord, il fut véritablement un don, ensuite il devint coutumier, donc obligatoire.
Bon, il est vrai que ma phrase était un peu (beaucoup) capillo-tractée.
Je pense tout de même qu'il ne faut pas voir des traumatismes partout. Et quand bien même celà serait, ils sont surmontables.
Rédigé par : Le Nain | 22 novembre 2012 à 15:44
Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'une vie sans traumatismes est une illusion, et cela commence dès le préau de la maternelle. pour peu qu'on ait un nom ridicule, des lunettes, qu'on soit gros, qu'on soit menu, qu'on soit d'une certaine couleur de peau, qu'on se sente très tôt pas comme les autres, bien sur que la riposte du groupe se fait sentir. Mais là où je refuse le principe des mères porteuses, c'est pour l'eugénisme très lebensborn que cela inclue.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 22 novembre 2012 à 16:21
La lignée, que voulez vous, est un sentiment extrêmement présent, et extrêmement puissant. Avoir une vie qui nous succède est une victoire sur la mort dans un monde matérialiste.
Huic superes tu qui superes successor honoris. Celui à qui tu survis, tu lui survis successeur de sa dignité. C'est quelque chose que je comprends.
Rédigé par : Le Nain | 22 novembre 2012 à 17:28
@ fredouat :
bloque ? Pas si sur ! Quand on tape "gestation pour autrui", juste apres les "catalogues de vente par correspondance", il y a ce lien :
http://www.senat.fr/leg/ppl11-736.html
Rédigé par : l'autre cousine | 23 novembre 2012 à 20:27