blog de Valerie Pineau-Valencienne

Le plus beau baiser de cinéma

Lorsque j'étais enfant, j'étais dégoutée par les scènes d'amour sur grand écran. Ces grosses lèvres bavouillasses, ces bruitages gênants, ces mmmmhhh smouch smouch obscènes... En grandissant les choses se sont tassées, encore que... Je garde mon regard terrible de metteur en scène des sentiments. Peu d'embrassades trouvent grâce à mes yeux. Autant vous dire que je suis une cause perdue pour les films érotiques ou pornographiques. Le baiser est un art et son sommet est celui-ci : 

Dans From Here to Eternity (1953), Burt Lancaster et Deborah Kerr allument mes sens. C'est le baiser parfait : les muscles sont tendus, mais le couple s'abandonne. L'homme pourrait être passif, pourtant il serre son amante de toutes ses forces. Elle semble l'initiatrice, on la sent dévastée. Ni dominant, ni dominé. Pas de gros plan racoleur. L'énergie du désir sans son indécence. Une fusion totale.

Baisers de la pine'up qui peut se passer des centaines de fois le plan magnifique de ce film honnête, mais sans plus

 

Au service de Sa Majesté

Pardonnez ma longue absence, conséquence d'un récent travail de forcenée. Je vais donc espacer mes notes, mais rassurez-vous, le moral est bien là. Grâce à qui? Bien sur grâce à mon Ingalls, mais aussi à l'air britannique que je respire en ce moment. Oui mes amis, James Bond a 50 ans (comme Ingalls) et nous le fêtons dignement: 

Regarder un Bond est une source de joie et de mauvais esprit infinis. Ingalls prépare le feu dans l'âtre, nous nous calons dans nos coussins et rions à perdre haleine. Sachez, chers amis, que notre Bond préféré N'EST PAS le vieux Sean. Non, nous avons une nette tendance Moorienne cf son jeu parodique et sa stupidité magnétique.

En ce qui me concerne, le chouchou intégral est Pierce Brosnan : humour Moore, splendeur Connery, la synthèse est parfaite. D'autant qu'il y a une dizaine d'années je l'ai croisé un jour dans les rues de Londres, vêtu d'un pardessus poil de chameau : une divine apparition, un homme au delà du superbe - mieux en vrai qu'au cinéma, ce qui est ma foi plutôt rare. 

1. 

Pour rester dans l'englisherie, Ingalls a adoré mon roman sacré, celui que je place au dessus des autres pour les 20 dernières années : Testament à l'anglaise de Jonathan Coe. Si vous ne l'avez pas lu je vous envie : c'est un chef d'oeuvre de style et de construction.

Hélas pour Coe : ce premier roman est tellement bon que tous les suivants ont pâti de la comparaison. Son dernier est carrément nul.

Envie de vieille Europe? Grâce à une très chère amie je vous offre le visionnage du mariage grand-ducal. Vous ricanez? vous avez tort, la messe est poignante d'amour. http://www.wort.lu/fr/view/vous-avez-manque-la-ceremonie-religieuse-revisionnez-la-50817925e4b02d5bf2f4d074  

Baisers de la pine'up qui a envie de royauté, à défaut d'une présidence forte

Ps à ladite très chère amie : cette photo vintage du mariage du Prince Eric Grand duc Henri avec la plus sensuelle des femmes, la belle Maria Teresa (non, ne sois plus jalouse je te prie) 

 

 

Kings of Hollywood

Baiser de la pine'up qui n'a pas besoin de rêver : elle a trouvé l'homme qui possède cette suprême élégance #IngallsForever

Un Tatler sinon rien

C'est "mon" magazine, celui que je ne loupe jamais (pour les Boulonnaises : on le trouve à la maison de la presse de la place "Gap", pas besoin d'aller courir au Drugstore des Champs). Tatler est la représentation parfaite de l'ADN de l'aristocratie britannique. Et de la fascination qu'elle exerce sur le monde. Pour reprendre une formule de Le Nain, l'histoire anglaise, contrairement à la nôtre, possède une réelle continuité. Pas de noblesse blessée et aride, pas de petit Coblence en perfide Albion - au contraire elle semble figée là-bas à l'époque du Régent. Elle s'étale entre débauche et rituels immuables, sous-tendue par une incroyable fantaisie. Lire Tatler, c'est dévorer Moll Flanders ou Ambre. 

Les pages modes sont inventives et ravissantes, peuplées d'un luxe français que les riches Anglais peuvent s'offrir 

Les articles me font rire comme il faut, mélange de nouveaux riches (la part belle y est faite aux Chinois et aux Quataris) et d'anciennes gloires  , de  baronnets au teint brique  et de stars people - les acteurs et les rocks stars sont généreusement accueillis au sein de la gentry  à laquelle ils s'adaptent avec un mimétisme surprenant de la part de rebelles... 

Que lisent les riches tatleriens? 

Où vont-ils se prélasser? Corfou, Istanbul... 

Il n'existe pas d'équivalent de Tatler en France - et c'est bien dommage. Les magazines de mode ici sont ultra conventionnels (je place BE un peu au dessus du lot), on  l'impression qu'ils sont orchestrés par des bourgeoises sans imaginaire. Les magazines people sont bas de gamme. les magazines déco tournent en boucle sur l'austère style scandinave. Vogue et Officiel se sont englués dans le porno chic. 

Baisers de la pine'up qui se réjouit de voir que le charisme peut être héréditaire, le prince Harry étant aussi troublant que sa darling mum. 

PS: Boris Johnson I LOVE YOU

Sagan et fils

Le beau livre, l'émouvant livre, le charmant livre.     

Un livre frappé du sceau Sagan. Un livre qui retrace les instants nébuleux des amitiés d'autrefois. Denis Westhoff ne peut pas être déplaisant: il a pris de ses parents leur profonde gentillesse et leur très belle intelligence. 

J'aime passionnément les romans de Sagan. J'aime son style, sa lucidité poétique et son infinie délicatesse. J'aime qu'on redécouvre ces derniers temps qu'elle fut une des meilleures romancières françaises si ce n'est la  meilleure.  Pour moi, elle est au dessus de Modiano. Dans cette veine classique, j'aimais aussi les romans de Françoise Mallet-Joris. 

J'aurais adoré connaître Françoise Sagan. Comme elle j'éprouve une horreur des diktats des journaux de mode, une fascination pour la beauté du cinéma hollywoodien, l'idée que certains cinéastes comme Pasolini sont barbants et totalement surestimés, comme elle j'ai une diction trop rapide et des yeux souvent écarquillés. 

J'aimerais connaître son fils qui semble lui ressembler dans toute sa sensibilité. 

Baisers de la pine'up au coeur qui bat la chamade. 

Business sans frontière

Anecdote : une sommité belge invitée à un raout en Bourgogne, raout rempli d'huiles PS (sénateurs, préfets, etc) a fait un petit speech rappelant les liens étroits entre les Flandres et l'ancien duché. il en a profité pour dire aux éventuels créateurs d'entreprise qu'ils seraient particulièrement choyés s'ils s'avisaient de venir travailler et créer des richesses dans le plat pays..., rires jaunes dans l'assistance. Ne vous inquiétez pas homme du nord, votre incitation  est suivie à la lettre. Les pigeons grognent, le gouvernement continue sa politique avec, selon des sources sérieuses, un bilan désastreux prévu pour 2014. Des tas de Français creent à présent leur boîte en Suisse ou en Belgique, à ma plus grande inquiétude. 

Autre anecdote : une créature du ps progressiste m'a dit en voix off que Sarko avait fait un formidable travail sur le numérique. Qu'il y avait posibilité de créer, là, maintenant, 50 000 emplois pour les jeunes dans l'économie numérique!!! vous ne rêvez pas, 50 000 emplois... Oui mais non : cet individu éclairé se heurte à l'archaïsme de son parti qui méprise les nouvelles technologies et ne croit qu'en la Culture avec un grand C. Les filières scolaires en économie numérique, ce n'est pas pour aujourd'hui et encore moins pour demain.  

Baisers de la pine'up navrée

Quand la grande distribution me fait rire

J'ai la sinistre impression qu'on va devoir payer les invendus... 

Baisers de la pine'up inquiète, mais joyeuse

Vaincue par le vert anis

J'aime toutes les couleurs, même le saumon (si on le marie avec du rouge ou du camel). Toutes sauf une que je trouve immonde: le vert anis. Elle m'agresse partout, synonyme de déco bas de gamme : on la colle sans discernement sur de petits objets... on l'associe atrocement au rouge ou au marron chocolat... Elle devient une sorte de code "je suis original(e), tenez, vlan voici mon vert  agressif que je vous flanque au visage". Et puis... Et puis William Haines m'a fait poser un genou à terre (Haines est LE décorateur hollywoodien des années 30/40/50, celui entre autres de Singin'in the rain). Haines disait : "Je préfère avoir du gout plutot que recevoir de l'amour ou de l'argent", c'est vous dire sa radicalité. Avec les fleurs roses et le doré, c'est féérique (Ingalls s'évanouit tandis que j'applaudis).  Baisers de la pine'up... Mais est-ce du vert anis? ne serait-ce pas du vert tilleul...

ps : crise oblige, je ne m'intéresse en ce moment qu'aux décorations chargées et somptueuses. Péter plus haut que son cul? Pourquoi pas, après tout?