Ce premier roman d'Helene Simonson aux éditions Nil est mon dernier délice. Un vrai roman anglais avec les stéréotypes d'usage, l'english tea, les villages aux hortensias géants et aux roses aux noms imprononçables, peuplés de militaires à la retraite, de pasteurs dépassés par la modernité, de clubs de golf rétrogrades et de femmes de notables piaillantes et insupportables. Le décors est planté dans toute son insularité, ses rituels et particularismes... Mais quand le très kiplinguien Major Pettigrew rougit devant Madame Ali qui gère l'épicerie locale, le sectarisme n'est pas toujours là où on le croit. Délicatesse, grande justesse et émotion sont au rendez-vous. Discrète satire de moeurs, humour so british dopé par l'inaltérable politesse du major et fin un peu artificielle, mais néanmoins étonnante...
Plongez dans ce délectable roman! Et enchaînez sur Le livre de la jungle dans la foulée. Quand le néo colonialisme oscille entre fierté de SA MAJESTE et discrète remise en cause de son snobisme, le résultat ne peut être que merveilleux.
Baisers de la pine'up God Save The Queen et à l'attention de Le Nain: je me demande si vous n'avez pas raison, je me sens pousser la fibre monarchiste...
La cup of tea n'est pas ma tasse de thé. Mais je dois reconnaître que les Anglais ont une continuité dans leur histoire que nous n'avons pas. Ce qui précède 1789 est totalement occulté, ou déformé, à mon grand désapointement.
D'ailleurs, le 14 juillet, je fête la mort de Philippe-Auguste.
Rédigé par : Le Nain | 08 juin 2012 à 09:23
Cette continuité me fascine également: et pourtant les Anglais ont décapité leur souverain Charles 1er. Cent ans avant Louis XVI - ils sont toujours en avance sur nous! En dépit de l'acuité de leurs guerres de religion au long des siècles passés, il y a en effet cette affection assez touchante (rassurante?) pour le symbole de la royauté.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 08 juin 2012 à 12:33