C'est affreux. J'ai été incapable de rétorquer à une amie qui m'annonçait son cinquantenaire un: "Tu ne fais pas ton âge" de circonstance. Why Why Why? Parce que je trouve que cette phrase pseudo rassurante est une insulte, et que ne pas faire son âge ne signifie plus rien sinon une échappatoire de mauvais goût, bricolée et pitoyable. A un malheureux twitto qui a eu l'inconscience de narrer que son petit-fils lui donnait 100 000 ans, j'ai répondu : "C'est normal, vous êtes vieux". Je ne suis pas certaine qu'il ait saisi la portée du compliment. Car enfin quoi? C'est si dur que ça, la maturité? Viendra fatalement la nuit où on fera tous caca dans nos couches sans se souvenir de notre longue vie, alors pourquoi ne pas pleinement profiter des striures de l'automne?
Le seul vrai veinard que je connais qui ne fait pas son âge est mon oncle Bertrand. Pourquoi veinard? Parce qu'il ne fait rien pour cela. Il a la chance d'avoir une chevelure à peine blanchie par les ans - il n'a pas besoin de teintures "marron glacé-été indien". Et il est tellement distrait qu'il ne peut pas accéder à la morne sagesse. Je l'adore, c'est un personnage romanesque. Il se fait insulter dans les files d'attente à la poste:
- Z'avez pas vu que c'est l'espace réservé aux plus de 70 ans?
- Mais... j'ai 74 ans!
- Quoi?
- Tenez, vérifiez, je suis né en 37! Si si, j'y tiens, vérifiez donc.
- Oooohhh! Vous carburez à quoi?
- Vous êtes trop gentil, mais je vous assure que je suis vieux ! Si vous saviez les petites misères, à mon âge...
Et oncle Bertrand radieux de quitter le grand hall sous les viva de la foule en délire.
Question de gènes, uncle Bertie, question de gènes...
Baisers de la pine'up qui adore ceci
36 ans...cela ne fut pas facile à accepter que je n'ai plus 20 ans mais mais...tout compte fait,J'ADORE être trentenaire !!
Rédigé par : Linda.S | 05 novembre 2011 à 17:03
selon ma grille de lecture, chère Linda, tu n'es même pas majeure!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 05 novembre 2011 à 18:00
Vieillir n'est pas une maladie ! Et vieillir en bonne santé , c'est le top !
Rédigé par : andré joucla | 05 novembre 2011 à 18:23
les 40 furent compliqués, les cinquantes (j'en ai 44) me paraissent pas si loin et plus acceptables!Je m'inquiète dèjà des 60 qui me paraissent une étape plus compliquée!J'espère surtout pouvoir les feter!!!
Rédigé par : isa | 05 novembre 2011 à 18:23
Envisager ma soixantaine? Plus proche d'un look Angela Merkel que Madonna (et qq part, tant mieux), si Dieu le veut
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 05 novembre 2011 à 18:53
Comme je l'ai déjà écrit chez une autre blogueuse émérite et sympathique*:
médicaments pour la virilité masculine et silicone me semble des dépenses que des investissements !
Virilté n'est pas vérité et dans silicone il y a ...
* que ces môssieur et messieurs se rassurent, il y a aussi des blogueurs émérites et sympthiques !
Et pour ces dames, elles sont au moins trois.
Rédigé par : Dominique | 05 novembre 2011 à 22:09
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise aupres du feu, devidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.
Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.
Je seray sous la terre et fantaume sans os :
Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.
Pierre de Ronsard
Rédigé par : Le Nain | 07 novembre 2011 à 06:06
Le poème du dépit?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 novembre 2011 à 09:22
Ronsard aimait bien la chair fraîche, et son leitmotiv est que la jeunette profite de la vie, surtout avec lui.
Rédigé par : Le Nain | 07 novembre 2011 à 10:28
j'avais 13 ans à l'étude de ce poème et je me souviens encore de ma réflexion : quel vieux porc mégalo!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 novembre 2011 à 10:43
Un vieux cochon, certes, mais avec du talent, et une telle nostalgie du temps qui passe (trop vite ?)
Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ?
François Villon
Rédigé par : Le Nain | 07 novembre 2011 à 11:27
Un vieux cochon reste un vieux cochon, talent ou pas (groin groin)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 novembre 2011 à 11:33
Bah, si on retire les vieux cochons , les gredins , les dépressifs, les amateurs de jeunes garçons, les extrémistes, les mégalos, les pourris et autres déviants, il ne va pas rester grand monde.
Que ce soit dans la littérature ou les arts.
On se consolera avec Saint Augustin, quoique dans sa jeunesse....
Rédigé par : Le Nain | 07 novembre 2011 à 12:20
Oh, je ne le nie pas! Mais qu'au moins à côté de "talent", on garde en tête le mot "ordure" (pour certains)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 novembre 2011 à 12:50
Une fois mort, il ne reste que le talent. Peu me chaut de savoir que Ronsard courait la jeune fille ( avec peu de succès, semble t'il), que papa Hugo troussait gaillardement, que Baudelaire était peu recommandable, que Villon était un meurtrier, que Gide était homo, que Racine a fini grenouille de bénitier, l'important, c'est que leur ouvre me parle.
De mortuis nihil nisi bonum . En l'occurrence, l'homme n'est plus rien qu'un peu de poussière, mais l'oeuvre est intemporelle. C'est tout ce qui m'importe.
Rédigé par : Le Nain | 07 novembre 2011 à 14:30
au delà de la mort je traque les "faites ce que je dis faites pas ce que je fais" et ils sont source d'inépuisables ricanements
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07 novembre 2011 à 14:55