Nourrir le blog en période de suractivité est mission délicate. Se détourner de ma petite personne en pleine promo du roman (coup de coeur de la FNAC !) est quasi impossible.
Pourtant, sonnée comme tout le monde par les drames du Japon, j'ai envie de parler de cette culture qui a été déterminante dans ma volonté d'écrire. J'étais en 5e quand eut lieu le miracle. Notre professeur de français nous avait proposé comme sujet de dissertation : le Japon. J'ai imaginé une histoire d'amour entre un plumier en bois bien de chez nous et une trousse japonaise; j'ai obtenu la plus haute note donnée par ce professeur : 18. Cela m'a marquée à vie. Je pouvais faire quelque chose avec mon imaginaire.
Depuis cet âge (environ 11 ans au moment des faits), j'ai gardé un oeil du côté du Soleil Levant.
Mes dernières trouvailles : un manga. Le sommet des dieux, de Taniguchi et Yumenkara.
"A travers le regard et les souvenirs du héros-photographe Fukamachi Makoto, le lecteur pénètre dans un monde à part où cohabitent la dure loi de la montagne et la folle passion des hommes. Entre poésie, action et suspense, ce manga nous emmène très loin, au cœur de l'Himalaya".
La construction du scénario est excellente. C'est japonais dans l'âme: sublimation de la douleur physique, délicatesse des sentiments, puritanisme et passion, sévérité qui fait jaillir une grandeur insoupçonnée...
Du Japon je retiens ce goût pour le pastel qui, quand il échappe à la mièvrerie, sert une cruauté pure, la rendant fascinante.
Et quand je regarde mon chien nippon, qui trône dans un salon aux couleurs poudrées, j'y vois le rouge du sang présent.
Baisers d'une pine'up entre stupeur et tremblements
Ps : cinéma japonais indispensable, le coffret DVD spécial Mizogushi.
PPS : à l'obsédé sexuel rencontré lors du dernier salon du livre qui m'a beuglé au visage avec une haleine de coyote mort: "Que reste-t-il de nos divorces? ma pauvre enfant, vive les bordels ! Ah, vous en avez des choses à apprendre !" Regardez La rue de la honte et si vous pensez encore que les femmes tarifent leurs ébats par plaisir (surtout avec vous, vos ratiches ignobles et votre air dégoûtant) c'est VOUS qui n'avez rien compris à l'existence
J'ai toujours eu une attirance irraisonnée pour le Japon, ce pays qui fait le grand écart entre des traditions parfois insoutenables et un avant-gardisme souvent surprenant. Violence et sérénité entremêlées. LE paradoxe. Moi qui n'aime pas les voyages, c'est le seul pays que j'aimerais réellement visiter. Même en ce moment !
Rédigé par : Caritate | 22 mars 2011 à 13:28
Ce n'est pas mon monde, ce n'est pas ma civilisation. Je suis plus attiré par la Mitteleuropa et éprouve une nostalgie sans fin pour l'empire des Habsbourg. Je suis plus chez moi à Prague, Vienne ou Budapest qu'à Londres ou Madrid. Alors Tokyo...
Rédigé par : Le Nain | 23 mars 2011 à 09:23
C'est étrange car je n'arrive pas à raisonner comme toi. A croire que je suis apatride. Et pourtant, comme j'aime mon pays et l'Europe ! Mais je suis incapable (et je m'en veux) de trouver un réel point de fixation intellectuel. L'empire des Habsourg me fascine aussi, mais plus à travers le prisme juif (Zweig, Canetti). Peut-être qu'il y a qq chose à creuser de ce côté-là... Car les cinéastes que j'adore(Lubitsch, Mankiewickz, Preminger, Wilder) possèdent tous cet humour du désespoir, cette vivacité parfois triviale qui transforme la nostalgie en autre chose. Elle devient drame ou comédie et quitte ses oripeaux de lamento et de langueur.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 23 mars 2011 à 09:40
Je préfère de loin les pays d'Europe ,d'Afrique à ceux d'Asie (parce que j'ai été bridée pendant mon enfance)lol!mais ce qu'ils vivent en ce moment me touchent beaucoup.
Rédigé par : Elibéran | 23 mars 2011 à 18:02