Hier, je suis ENCORE allée chez Canal BD, un de mes lieux de perdition préférés (il est rare que je sorte de ce magasin les doigts ballants).
J'y étais entrée pour râler : en effet, l'un des brillants vendeurs m'avait conseillé une bd contemporaine sur une expédition humanitaire en Afghanistan que je n'ai pas aimé du tout. Ne la citons pas pour rester charitable, mais si le graphisme est soigné, le scénario et le dialogue sont nuls. Plats. Aucune force. Une subjectivité de bon aloi, bien pensante et sans lyrisme, désincarnée, style thèse de socio estampillée Rennes III. Un truc à vous dégoûter de Médecins sans Frontières. "Je comprends", a dit en souriant mister Canal BD.
Quand j'ai ajouté que, pour mézigue, un des meilleurs auteurs actuels de bd était David B et son Ascension du Haut Mal
(un truc de cingle, extraordinaire et pour l'instant inégalé) - David B que j'ai d'ailleurs interviewé (je me la pète une seconde) - mister Canal m'a suggéré...
Rosalie Blum
de Camille Jourdy (éd. Actes Sud bd). Eh bien, à la lecture de cet opus, je classe désormais Camille Jourdy parmi les grandes compositrices contemporaines de bd. Tout est bon : le climat, la mise en page, les dialogues, l'esprit simenonien. L'humour affleure, jamais lourdingue. Le désespoir, lui, est bien réel.
Pitch : un jeune homme, coiffeur dans une ville de province à l'architecture besançonnaise, affublé d'une mère à demi-folle, croise une femme dans une épicerie. Le visage de cette femme lui rappelle quelqu'un, mais il n'arrive pas à préciser cette réminiscence. Il va alors se mettre à suivre Rosalie Blum... Je l'ai dévoré !
Il y a trois tomes, donc mister canal bd va me revoir sous peu.
Baisers de la pine'up qui se prépare pour l'émission radiophonique "Piano Cocktail " de Patrick Van Langhehoven, et bise spéciale aux jeunes Rémois.
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