When I do he turns away again.
Its always been the same, same old story...
Des goûts et des couleurs, et comme d'hab, de l'amitié, passée du virtuel au réel.
Je répond ici à la nouvelle note de Resse qui me taquine depuis longtemps avec mes goûts musicaux. Alors oui, la chanson Father and son de Cat Stevens résonne en moi, tant par sa perfection mélodique que par les contrastes que met le chanteur dans les deux voix (père et fils) qu'il fait se croiser. Il bride le son paternel et broie le son filial.
Discrète allusion à Que reste-t-il de nos divorces où Corinne fait exploser son humour noir et sa souffrance tandis que je calme les miennes, dans un exercice plus ironique ou mélancolique, cela dépend.
Mais revenons au sujet : père et fils, ou plutôt fils et père.
Je viens de terminer le livre de Jonathan Coe, La vie très privée de mr Sim.
un ami FB, Jacques Chesnel, m'en avait vanté l'intrigue et le style, et Coe est un de mes auteurs favoris, à un bémol près : son premier roman, Testament à l'anglaise, est tellement génial que les suivants m'ont laissée sur ma faim. Le dernier n'échappe pas à la règle. La vie très privée raconte l'histoire d'un loser de 48 ans qui part à la recherche de son père, tentant d'échapper à la dépression qui pointe après son échec conjugal. Le style est très bon, comme toujours chez Coe: fluide, faussement simple, avec un meilleur sens de la description que du dialogue.
L'intrigue? Hélas, elle est ratée, à l'image de la pirouette finale. Coe a mis des "effets", des pièces de puzzle qui, à la fin, peinent à s'emboîter. Alors que le début "marche", le final est bâclé : il nous a fait partir dans des tas de directions et il ficelle maladroitement ces prismes pour un ultime pudding un peu fade et surtout, très artificiel; n'est pas Ionesco qui veut dans l'absurde.
Mais j'ai retenu une idée intéressante : Une de ses héroïnes énonce quelque chose qui m'a semblé très juste. Elle souligne l'importance actuelle de la notion de paternité. Cette femme est stupéfaite que les rockers fameux genre Keith Richards aient été aussi sensibles à l'avis de leur père. A l'époque de la grande libération sexuelle, du grand chambardement orchestré par la jeunesse libertaire, elle trouve ces "vieux jeunes" accrochés mentalement et moralement à leurs parents. Et pose la question : quand Picasso a peint Guernica, il se foutait complètement de l'avis familial ;pourquoi les révoltés contemporains guettent-ils avec une telle angoisse un signal parental? Et si créer, c'était justement se délivrer de sa famille et embrasser son temps (ou visionner le futur) avec un égoïsme absolu?
Ce passage du roman m'a bcp plu (mais c'est presque le seul).
Baisers de la pine'up qui aime certes sa famille, mais se fiche totalement de ce qu'ils pensent de son dernier opus
Peut-être que les révoltés contemporains n'ont d'autre but que de s'opposer à leurs parents ; ils guettent ainsi un signe de leur part pour se sentir exister.
Rédigé par : Caritate | 24 février 2011 à 14:40
Tu as raison : peut-être que dans la révolte contemporaine, on est mal découplé de ses racines...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 24 février 2011 à 15:08