Quand j'étais gosse, en regardant un match de tennis à la télé ou une descente de ski ou un match des Verts, je fermais les yeux et pensais: "Si mon favori gagne, j'aurai une bonne note à ma compo".
Comme il était interdit d'implorer le Seigneur pour les pauvres succès perso, j'invoquais les Dieux du stade.
Hier soir, je me suis surprise à penser au moment du 30/30: "Si les Experts gagnent, Que reste-t-il de nos divorces marchera." C'est mal ? C'est infantile ? Et alors...
Il y a aussi les attitudes suivantes, réflexes qu'on garde en dépit des années: "Si je les regarde, ils vont perdre" ou, variante : "Si je les regarde, ils vont gagner"...
Avec tous ces si et ces mais, ces conditionnels qu'on conjugue au futur: ils ont gagné. Liesse! Oublions un instant la France qui déprime, la France malheureuse, la France qui souffre, la France championne du monde des anxiolytiques pour réhabiliter les... QUALITÉS FRANÇAISES.
Le Français est astucieux, son cerveau n'est pas si obtus... Il a un bel imaginaire, bridé par une certaine sécheresse. Dans les séminaires et autres assemblées internationales, les discours français ont souvent le même défaut : une intro trop longue, bourrée de préliminaires qui ne s'imposent pas, mais la conclusion est rapide et bien troussée (contrairement à l'Américain qui commence fort et ne sait pas conclure, se paraphrasant à l'infini).
Le Français est perfectionniste (d'où les anxiolytiques): il a horreur du bâclage et aime le travail bien fait, qu'il soit couvreur, instit, maçon, documentaliste, patron de boîte, plombier, hacker informaticien, cuisinier, styliste ou HANDBALLEUR. Nous sommes un pays de têtes et de mains, de compagnonnage et d'écoles brillantes qu'il faut cesser d'opposer au risque de se démantibuler.
Le Français est traqueur. Il tremble à l'idée du jugement de ses pairs - et il a de quoi! Notre sens critique est impitoyable. Est-ce forcément un mal? Il faut bien en avoir un, de sens critique. Mais comme l'heure est aux compliments, le Français a des mains en or. Des menottes habiles au geste précis, au sens du toucher parfait.
Peut-être que l'homo festivus a du bon... hein mon coupaing (spé Fredouat)
Baisers de la pine'up "merde ! j'ai plus de prozac"
ps : pour briller en société ces jours-ci, connaître le nom de l'entraineur de l'équipe de france peut aider le capitaine de l'équipe se nomme... et le goal... Enfin la star incontestée
Ils ont eu du mal contre un Danois terrible : Hansen. Tandis que le drakkar brule dans le port de Copenhague, au café bleu de Boulogne ce matin, c'était Marignan. Ou Austerlitz. En attendant Pavie, le handball est un sport qui se joue à 7 et ce sont toujours les Français qui gagnent...
Excellent
Rédigé par : Gérard | 31 janvier 2011 à 13:20
Mince, toi aussi bientôt tu ne sauras plus dire tout simplement "copain"... :D
Le français perfectionniste, roi de la technique, quel que soit le domaine.
Un pays qui a toujours su prendre le meilleur des autres pays pour le combiner à son savoir-faire.
Mais nous avons déjà eu cette discussion.
Rédigé par : Fredouat | 31 janvier 2011 à 13:39
"OR" vu la qualité d'écriture de ce billet il y a des médailles qui se perdent !
Rédigé par : Héléanne | 31 janvier 2011 à 14:32
merci coupaings (au pluriel)
Fred, c'était un petit clin d'œil à notre intéressante conversation. Bizzzzzzzzz
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 31 janvier 2011 à 23:25
"les discours français ont souvent le même défaut : une intro trop longue, bourrée de préliminaires qui ne s'imposent pas, mais la conclusion est rapide et bien troussée (contrairement à l'Américain qui commence fort et ne sait pas conclure, se paraphrasant à l'infini)."
Tout à fait.
Il me semble même qu'on peut élargir cette proposition à d'autres domaines que celui du discours.
D'ailleurs ça me rappelle une discussion récente sur les Frères Cohen.
Pour l'anecdote, cette incapacité à finir semble également être, d'après des témoignages d'amis lecteurs, un travers de Philip Roth (que je n'ai toujours pas lu).
Rédigé par : aymeric | 01 février 2011 à 09:07
pour Roth, je n'ai pas commencé son dernier ouvrage (qu'on m'a offert), mais contrairement à bcp de gens, je ne suis pas très sensible à son propos ni à son univers. Et oui, la discussion sur les frères Cohen m'a inspiré cette remarque. Surtout, pas de confusion: elle n'a aucun caractère sexuel, je ne suis pas faraude à ce point et n'ai aucun élément de comparaison outre-Atlantique!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 01 février 2011 à 12:48
Mais je n'ai pas pensé une seconde qu'elle avait un caractère sexuel.
Rédigé par : aymeric | 01 février 2011 à 21:54
Toi, non, mais comme tu avais gentiment retwitté cette phrase, j'ai cru comprendre que certains la trouvaient allusive
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 01 février 2011 à 22:22