Après Rohmer, Chabrol. Et la presse/twitter/politique and co de s'affoler dans un "mort d'un géant du cinéma français". Je prédis que dans 50 ans, on se rendra compte de la verbosité quasi générale des cinéastes de la Nouvelle Vague - je suis sûre, cela étant que la nécro de Godard trépigne dans les rotatives.
S' il y a UNE génération dont le talent fut de dire grand bien de soi et beaucoup de mal des autres, c'est bien celle-ci (voir les Cahiers du cinéma de l'époque, de vrais réquisitoires sur les aînés, tout pour eux).
Il y a 20 ans, je me souviens d'un pote américain qui avait tenté la FEMIS. IL AVAIT OSE DIRE QU'Il AIMAIT TATI et il a failli être renvoyé pour cela ! Lui, amerloque, était stupéfié par le sectarisme de l'enseignement et l'intellectualisation à outrance des cours.
Pour Chabrol, Rohmer et le reste je cite le grand Jacques Lourcelles,
pas mieux :
"Chabrol a trop souvent cru que flatter le goût du public français pour les intrigues policières, imiter les grands maîtres (Lang, Hitchcock), adopter un ton vaguement sarcastique suffisait à créer une œuvre. Fasciné par l'abstraction des épures langiennes, il a signé des films de plus en plus vides, de plus en plus creux jusqu'au Fantômes du chapelier, fantôme de film, vertigineux de nullité".
Ce n'est pas l'inspecteur Lavardin qui va sauver le jugement de Lourcelles, je le crains, qui épargne à juste titre Landru car là, LE VIDE, c'est JUSTEMENT Landru. Après avoir essorillé la bourgeoisie, Chabrol s'est réfugié dans les belles valeurs que sont la bouffe et le tweed. En toute impunité, signant de plus en plus de films "efficaces" et "confortables".
Tout comme Anne ou Frieda l'écuyère sur Twitter, dans la famille Chabrol je prends Stéphane Audran et Bernadette Lafont (on l'aura compris).
Pour la nécro Rohmer - j'avais pas osé à l'époque -, encore du Lourcelles ; là, c'est sans appel (au sujet du Rayon vert ) : "sur le plan de l'intrigue, Le rayon vert pourrait être décrit comme l'histoire d'une héroïne antonionienne effectuant à travers la France des randonnées à la Wim Wenders et se retrouvant à chaque fois plongée dans l'univers de Michel Lang. Un cauchemar. Les "Comédies et proverbes" se réfèrent à une riche tradition littéraire où se sont illustrés par exemple Carmontelle et Musset. il y faut une fantaisie, une invention, une légèreté dont Rohmer n'a pas idée ou plutôt n'a que l'idée."
Pour finir, un extrait de ce qu'écrivait Godard dans "Les cahiers du cinéma, 1962 : "On a toujours cru que la N.V. , c'était le film bon marché contre le film cher. Pas du tout. C'était simplement le bon film, quel qu'il soit, contre le mauvais film".
Arrogance fasciste ?
Baisers d'une pine'up qui préfère tous les Philippe de Broca, tous les Sautet, tous les Tavernier, tous les Pascal Thomas (sf les deux récents, à chier) à UN Godard.
Et la soirée va être rude : Ingalls aimant Chabrol
(il m'inquiète en ce moment), j'ai grand peur que nous devions supporter un programme tv de premier choix... pourvu qu'on passe Landru, pour réentendre la voix chantante et nasillarde de Denner
Je vous trouve, Lourcelles et toi, un peu injustes avec les cinéastes de la Nouvelle Vague.
Évidemment qu'une part de leur succès s'appuie sur un certain génie de l'auto-promotion en réseaux. Mais cette génération a tout de même produit, à mon sens, deux ou trois poignées de films brillants, vifs et inventifs. (Même Rohmer pour lequel je n'ai pourtant pas une passion démesurée.)
Rédigé par : aymeric | 12 septembre 2010 à 18:01
Bien sûr qu'il y a des films à sauver (chez Rohmer, aucun) mais leur autosuffisance m'a donné toute envie de les défendre. A titre d'exemple j'adore "baisers volés"
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 12 septembre 2010 à 18:07
Je voulais dire "oté" et non "donné" ce que c'est que répondre trop vite...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 12 septembre 2010 à 18:17
Ah oui ?...
Moi j'en sauverais quand même quelques uns.
(Par contre, c'est Tati qui m'a toujours beaucoup ennuyé.)
Rédigé par : aymeric | 12 septembre 2010 à 18:45
tu sauverais lequel chez Rohmer ? Pour Tati, j'adore mais je comprends tb que ça emmerde.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 12 septembre 2010 à 18:50
Ma nuit chez Maud (c'est toujours mieux quand il est servi par de vrais comédiens).
Les Nuits de la pleine lune, aussi.
Rédigé par : aymeric | 12 septembre 2010 à 18:56
Pour la nuit chez Maud, trop vieux, je ne me souviens pas (la beauté de Fabian, c'est tout). pour Les nuits de la pleine lune revu récemment, inregardable
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 12 septembre 2010 à 19:03
Je ne le défendrai pas comme un chef d'œuvre, mais, dans mon souvenir(vieux de plus de dix ans) ce n'était pas si mal. Ceci étant, je comprends - à mon tour - qu'on puisse être allergique à la diction rohmerienne.
Rédigé par : aymeric | 12 septembre 2010 à 19:08
J'aimerais bien te rencontrer, élégant twitter. "On" m'a dit que tu venais du village voisin du mien, dans un autre finistère, autant dire les o'Hara contre les o'timins
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 12 septembre 2010 à 19:29
Ce n'est pas moi qui vient de Plouescat (en fait Treflez) mais mon épouse.
Par contre j'y passe maintenant toutes mes vacances.
Breton d'adoption donc... (Parce que Nantais sinon, donc sujet à caution.)
Pour le reste, ça doit être faisable (et sera avec plaisir), tu es en exile à Paris toi aussi, non ?
Rédigé par : aymeric | 12 septembre 2010 à 19:45
Exilée aussi (et nantaise aussi). Le Plouscat, ça me rappelle mes cousines, surexcitées car IL Y A UN PEOPLE à Plouescat ; je crois bien que c'est Paco Rabanne (les cousines trouvent que le finistère nord manquent de célébrités)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 12 septembre 2010 à 19:50
Je dois voir Hervé le 30/09 ou le 01/10. On pourrait faire d'une pierre deux coups.
Rédigé par : aymeric | 12 septembre 2010 à 23:04
Il faut d'abord demander au grand homme, mais si c'est bon pour, ça l'est pour moi.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 13 septembre 2010 à 01:23
bon pour lui, oups
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 13 septembre 2010 à 01:24
Comme ils sont mignons, les deux...
Rédigé par : Herve Resse | 14 septembre 2010 à 08:18
bonjour, Tonnerre Grondant ; ici neige du matin
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 14 septembre 2010 à 12:17
La parole est à la défense :
http://ruinescirculaires.free.fr/index.php?2010/09/13/550-chabrol
Rédigé par : aymeric | 15 septembre 2010 à 13:03