A l'heure où les copains sont devant la télé, dans le salon, à hurler autour du match Pays-Bas/Brésil, je vais la jouer les bonnes histoires de tata Valoche : Connaissez-vous la genèse de Cyrano de Bergerac ? (Un truc essentiel, non ?)
Tout débute par un beau matin de printemps, au milieu des années 1890. Un jeune poète, Edmond Rostand, flâne sur les quais. Il rencontre un ami :
- Amédée ! Vous qui êtes toujours si souriant, comme je vous vois triste !
- C'est que je suis amoureux.
- Une bonne nouvelle...
- Mais elle ne m'aime pas. Elle veut des témoignages, des lettres amour. Il n'y a pas 36 façons de dire "je t'aime !"
- Oh que si, et même davantage !
Rostand écrivit donc les déclarations d'Amédée et tout se finit par un mariage (Rostand précisera que la fiancée était une snob, pédante et assommante).
A quelques temps de là il conte l'anecdote à son ami, le comédien Coquelin.
Qui s'enthousiasme et prie Rostand d'écrire une pièce de théâtre sur le sujet.
Rostand se creuse la cervelle, choisit le 17e siècle, celui de la littérature précieuse et se met sérieusement à l'ouvrage. Un homme d'esprit contraint à aimer dans l'anonymat...
Pourquoi ? parce qu'il est laid. Il lui invente un nez grotesque et c'est ainsi que naît Cyrano. La pièce est écrite en alexandrin, un genre tombé en désuétude. Elle est longue, comporte de nombreux décors, une foule de personnages, une scène de bataille et si Coquelin se déclare satisfait de son rôle imposant, les autres acteurs n'y croient pas. Une pièce en vers ? démodée ! Ce sera un four noir ! Et ce faux nez ! La mauvaise volonté de la troupe est évidente. A la veille de la générale, les décors ont été montés à l'envers. Rostand craque. On repousse la première.
Enfin, le 27 décembre 1897, au théâtre de la porte Saint-Martin, c'est le grand soir. Le tout Paris et là, prêt à appuyer les rumeurs venimeuses. Rostand, plus mort que vif, va dans la loge de Coquelin. Il se met à genoux et s'excuse à l'avance du ridicule dans lequel il va entraîner son ami.
- Relevez-vous, c'est vous qui êtes ridicule, mon cher. Ce sera un triomphe.
la pièce commence... Applaudissement épars. Rostand, dans les coulisses : "ils applaudissent" !
Les acteurs commencent à y croire et jouent de façon plus convaincante. Enfin Cyrano paraît. C'est le délire. A la fin de la représentation les gens sont debout et hurlent le nom de Rostand durant 20 minutes. Ce dernier, ébahi, porté en triomphe, atterrit dans la loge de Coquelin où se trouve le Premier Ministre qui le décore de la Légion d'honneur. Coquelin, sans le dire à Rostand, avait montré le texte de la pièce au chef de l'État. Ce sera le rôle de sa vie.
et Rostand lui dédicace la pièce : « C'est à l'âme de Cyrano que je voulais dédier
ce poème. Mais puisqu'elle a passé en vous, Coquelin, c'est à vous que
je le dédie ».
Et à une France meurtrie, humiliée par Sedan, Rostand offre sa revanche
– Je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas ;N’importe : je me bats ! je me bats ! je me bats !
Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J’emporte malgré vous,
Il s’élance l’épée haute.
et c’est...
Mon panache.
Baisers de la pine'up, c'est pô tout ça mais stamppot !
les Bataves ont avalé la seleçao ET C'ÉTAIT PAS ARRIVE DEPUIS 74 ! (combien de suicides aux Brésil ?)
En Dordogne le vin primeur s'appelle le Syrah now de Bergerac
Rédigé par : Dominique | 04 juillet 2010 à 19:46
je te sens très Chiraz
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 04 juillet 2010 à 21:03