La Pine'up a lu "Saint Laurent, mauvais garçon"
de Marie-Dominique Lelièvre (ed Flammarion). Si Bergé n'avait pas piqué une crise de rage contre ce livre, l'aurais-je lu ? Peut-être pas. J'avais cependant beaucoup aimé "Sagan à toute allure" du même auteur. C'est un portrait classique où l'on n'apprend que peu de choses sur Yves Saint Laurent.
En revanche, la phase de création d'une collection est très bien retranscrite, un peu à la manière d' Alicia Drake
ds "beautiful people" : autre livre (sur Lagerfeld versus Saint Laurent), très intéressant à bien des égards qui analyse, à partir de deux personages de la mode, des processus créatifs tellement opposés qu'ils paraissent contratictoires. A travers un monde futile, cruel, atroce, grandiose par instants, des époques sont bien rendues, surtout les années 70 où l'insouciance est cassée par Drake : ces années sont restituées avec les penchants destructeurs des principaux protagonistes et donnent au final une sensation de soulagement de ne pas les avoir vécues. Il n'y a pas de vainqueur ni de vaincu, Lagerfeld et Saint Laurent n'en sortent ni grandis ni abaissés. Leur talents respectifs et leurs limites (zapping systématique chez l'un, mégalomanie d'embaumé vivant chez l'autre, méchanceté puérile dans les ceux cas) sont cernés avec objectivité; livre qui se lit donc bien, et qui dépasse le sujet de base.
Ds la biographie de Lelièvre on retrouve ce monde totalement défoncé des années 70 version grand luxe, floraison de créatures superbes mangées par l'argent, la coke et l'héroïne. Là encore, soulagement ressenti de ne pas avoir fait partie d'une bacchanale qui se termine tristement. L'écriture est alerte, précise, sans trop de tics journalistiques. Drake et Lelièvre se rejoignent ds beaucoup de constats, d'où mon tir groupé. Les deux livres donnent envie 1/ de ne jamais travailler ds la mode. 2/ de continuer à l'admirer. De loin.
Il reste les images...
la pine'up les regarde avec Baudelaire en tête :
Je suis de mon coeur le vampire,
Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire
j'ai de la chance alors...car ce monde là,très peu pour moi! Ouffff...
Rédigé par : Linda.S | 27 janvier 2010 à 18:20
Je pense qu'on y aurait été chahuté... like candles in the wind
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 27 janvier 2010 à 18:25
Dis moi un peu contre quoi ou contre qui l'atrabilaire Pierre Bergé n'a t'il jamais piqué de crise de rage ???
Comme toi, la mode mais de loin ou tout contre la peau, ma
Rédigé par : Cath | 27 janvier 2010 à 19:12
.... is surtout pas les coulisses. Idem pour le luxe. Souvenirs amers d'un court passage chez LVMH, bienvenue en enfer. Je vais courir me faire ralentir les doigts qui envoient hors de ma volonté. Au pire, un stage chez Bergé les calmera un peu ;)
Rédigé par : Cath | 27 janvier 2010 à 19:14
Cath, j'imagine ton enfer ! dans un monde de conventions, tu as dû avoir envie de dynamiter tout le circuit !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 27 janvier 2010 à 19:44
Dans un monde de délations plus que de conventions. D'abaissements de l'autre. De mensonges et de cynisme. Dans un monde d'ostracisme. Dans un monde d'ignorants. Dans ce que la France peut faire de pire au plan de la cohésion sociale et de l'entreprise.
Le seul qui m'ait rendu service est celui qui m'a déclaré, dès mon arrivée dans ce pourrissoir : "ne perdez pas votre temps ici, vous n'êtes la fille de personne".
Inutile de dire que je ne me suis pas démontée, étant la fille de quelqu'un. Mon père. Qui au bout du fusil et de ses 17 ans a permis que de telles engeances puissent de nouveau aujourd'hui se croire tout permis dans notre pays.
Honte à eux.
Rédigé par : Cath | 28 janvier 2010 à 10:17
HONTE A EUX !
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 28 janvier 2010 à 16:16
Je viens d'en lire une grosse moitié (tu lis plus vite que moi !) et je vais en recauser sur mon blog.
Donc, je t'ai lue en diagonale, mais je reviendrai !
Rédigé par : frieda l'écuyère | 28 janvier 2010 à 22:07