La pine'up est comme tout le monde : elle va à la selle.
Dernier pôpô en date : hier soir avec le poids des mots, le choc des photos de cette semaine.
Lecture approfondie (mhffff) de deux articles à signaler : celui de Yann Moix
sur l'e-monde et les célébrités éphémères, intitulé :"l'ère des stars éclairs". Ayant beaucoup aimé "Podium" (le bouquin) il y a qq années (le film était bien en deçà du livre même si Poolevorde était fait pour incarner Bernard Frédéric)), je lis le papelard. Qq formules senties font écho à celles de Resse. C'en est presque troublant. Resse aurait pu écrire cet article, sauf qu'il l'aurait mieux structuré (ça part un peu ds tous les sens). Extraits : "la célébrité est, finalement, d'une infidélité absolue ; quand elle ne se sent pas à l'abri dans un génie, et comme elle a horreur de rester sans refuge, elle essaie successivement tous les médiocres qu'elle croise ou invente pour les ronger puis les abandonner à leur sort. Internet crée une célébrité par jour. Le lendemain la gloire est périmée. (...) je ne peux m'empêcher de relier ce phénomène au succès de la collection "pour les nuls" ; ce n'est pas seulement la médiocrité qui est en train de gagner, au sens où elle exprime l'homme moyen, c'est la nullité. (...) Une nouvelle forme de célébrité a également explosé ces dernières années, basée sur l'hystérie compassionnelle, étrangement liée à la perte de repères spirituels, mystiques : à mesure que l'athéisme croît sous toutes ses formes, on fait des otages des héros. Ingrid Betancourt, que je respecte infiniment, et Florence Aubenas (qui a eu la finesse de décliner une fois libérée la carte du spectacle) sont devenues stars. Alors qu'elles n'ont rien fait. On leur a fait quelque chose, nuance énorme. Cette même société voulut, il y a quelques années faire entrer Dreyfus au Panthéon alors que Dreyfus (qui souffrit de martyr, la chose est entendue) n'est point un héros mais une victime. Or un héros (jean Moulin) se situe du côté de l'action, pas de la passivité "
Si avec ça les media restent le 4e pouvoir, je veux bien manger mon béret. A l'ère du fugace et du volatile, ce pouvoir-là est bien écorné ( et comme le souligne Moix, il en est totalement responsable !!!)
Dernière page du canard (je prends mon temps) une rubrique perso intitulée :" le jour où" qui permet à des personnalités d'exprimer un point de vue (Kerzauson : le jour où un requin est devenu alcoolique en bouffant mon bras ; Julien Clerc : le jour où j'ai perdu 10 kilos grâce aux yaourts, etc, etc). La rubrique est particulièrement inepte. cette semaine c'était l'abbé de la Morandais
qui s'y collait. le titre était prometteur : "le jour où j'ai failli interviewer Susan Boyle".
Miam. je n'ai pas été déçue : "Susan Boyle évoque pour moi une voix superbe et un physique de mère Denis. (charité chrétienne, tu es impitoyable)... "Le journal a proposé une interview religieuse. je suis donc le seul -il faut le préciser - (j'aime ces tirets de roi des media) sur le point de réaliser le seul entretien AU MONDE avec la phénoménale Susan Boyle. ( à ce stade-là, Morandais ne ressemble pas à mère Denis mais à père corbeau sur un arbre perché). "je prévois, si tout se passe bien, de conclure par une invitation à venir chanter... A Lourdes" (on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même). Je vous exonère du passage où l'hôtel George V est comparé à une cathédrale et où l'excitation de Monseigneur croit de minutes en minutes avant son pitoyable scoop. Excitation tempérée par l'agent de la chanteuse :" On m'explique que Susan souffre d'un léger retard mental et a parfois des réactions... inattendues. j'ai confiance, tout se passera bien." (en sent poindre entre ces lignes la déception du Collège de France : zut ! je dois interviewer une gueu gueu). Mais Susan-la maligne refusera l'entretien au dernier moment, persuadée (je loue sa perspicacité) que les medias veulent exploiter sa foi. Morandais lui répond, après s'être vengé au passage et l'avoir décrite comme "une petite fille contrariée qui suce son pouce" qu' il ne se sent nullement exploité par les media (foi d'exploiteur, pour une fois tu es franc) "J'argumente que ce serait un beau cadeau de noël que Susan ferait à ses fans et à tous les croyants" Peine perdue, la Morandais repartira bredouille, la sincérité innée des naïfs a terrassé le calotin. Il finit par ses mots : "je prie pour elle."
Cher monsieur à mon humble avis c'est inutile ; priez pour vous car au Royaume des Cieux les derniers seront les premiers et inversement, la la la !
Cette critique ne m'empêchera pas d'aller à la messe d'école de ma fille cette semaine. A enfant croyant, parent fidèle. Heureusement le curé des people n'y officie pas.
Quel bel étron ! Profilé, d'une pièce, parfait.
On peut lire autre chose au watères : par ex un livre que Cath m'a conseillé et qui est un bijou : "Les yeux dans les arbres", de Barbara Kingsolver.
Epopée post-coloniale qui navigue entre le sud des US et le Congo au début des années 60, ce roman est un enchantement.
Ce n'est plus un étron mais une corde de marine, cet objet-là !!!
Les miens, qui sont à chaque fois comme autant de sommets gravis, je les expédie en lisant IDEAT. Les chatouillements esthético-designo-bobo qui s'ensuivent hâtent l'expulsion plus vite qu'un obusier lourd de la Grande Guerre. Tes lectures me rétréciraient tant les boyaux qu'au bout de 6 jours de ce régime littéraire, je ne serais plus transportable, même en hélico.
Bien sûr, Kingsolver, la grande, c'est autre chose. Mais aux ouatères, quand même, tu exagères, atmosphère !! ;)
Rédigé par : Cath | 07 janvier 2010 à 12:04