Si vous pensez à un billet salace, remballez vos pulsions : j'ai regardé hier soir une des meilleures émissions que la tv nous inflige, c'est à dire "Striptease" (excellllllllllllllent générique) qui nous propose cet été de suivre les mésaventures de deux Français établis aux US (Philadelphie pr être plus précise), j'ai nommé Chantal et Georges. L'émission les suit, sans questions ni commentaires off, dans leur vie quotidienne (le monteur a fait des prouesses). Le journal précisait que les protagonistes pouvaient au départ sembler grotesques, je confirme. Mais qu'au fil des 4 épisodes, on s'attachait à eux. Au regard du premier, y a du boulot. Je boue d'impatience de découvrir les suivants !
Chantal, fantomatique créature d'une cinquantaine d'années, visage long comme une haridelle et rousseur nordique (elle est cht'i à la base), a tenté de gommer tout aspect franchouille pour se métamorphoser en wasp sèche et blême à l'accent affecté et aux twin set de rigueur. Ayant épousé un riche médecin américain, elle passe ses journées à concocter des jus d'herbe à chat pour la maisonnée, à aller transpirer au club de sport, à rendre visite à des amies aussi décérébrées qu'elle pour discuter nourritures terrestres : comme elle a une silhouette de héron cendré, ses copines lui demandent des recettes de diététique. Cette femme pille les drugstores et avale (et fait avaler au gentil mari) des pilules omega 3, du charbon pour je ne sais quoi, un truc pour la prostate, bref un monceau de médocs anti-vieillissement (sur le mari, le concept est probant, sur elle, bcp moins).
La dévastatrice Chantal, pour laquelle tout est adorâââble et dont l'adage est "il n'est jâââmais trop tââârd pour bien faire" - c'est à dire empêcher la voisine de se fournir à la boucherie voisine au risque de rendre ses enfants impuissants mais faire 30 km pour aller acheter sa barbaque bio chez les Amishs, a un fils de 29 ans dont elle a entièrement décoré le coquet studio. J'imagine le mien si j'osais pareille intrusion : je ne serai plus de ce monde pour vous débiter mes fadaises. Le jeune homme, né d'un premier lit, a eu l'inconscience d'accepter de se faire filmer au drugstore avec môman qui remplissait son petit panier de pilules magiques pour le fruit de ses entrailles, entourée d'une bandes d'amerloques hystériques qui papouillaient sans vergogne le malheureux (sexualité hasardeuse à prévoir).
Deux scènes sont à garder dans les annales : le retour du mari au bercail le soir, son visage désespéré en gros plan, et le héron, tout en maîtrise, qui a allumé 36 bougies autour de la piscine en déclamant : "ce soir, c'est la pleine lune "(on en vient presque à souhaiter au conjoint une torride liaison avec Peggy Sue, infirmière gironde qui se nourrit de cheese burger à la cantoche de l'hosto). A ce stade, Ingalls, véhément, a prétendu qu'il aurait noyé cette maniaque dans sa piscine.
Deuxième scène, qui rendrait presque le héron sympathique : sa séance chez le psy ; nous la contemplons raconter l'histoire de son coup de foudre avec le divin mari, en France, dans une boîte de nuit. Elle s'arrête, trop émue pour continuer. Mais le journaliste fouineur, lui, ne s'est pas contenté d'un tel plan : nous retrouvons le lendemain le psy attablé avec un pote au café local qui, sans aucun scrupule éthique, ricane sur le concept "coup de foudre" (un alibi qui permet aux couples de se faire chier 20 ans durant) et là, j'aurais aimé voir la tête de madame devant son joli conte foulé aux pieds. Mais ds ce cas de figure, le psy est encore plus méprisable que la sotte et on éprouve une gêne devant pareil cynisme.
Laissons Chantal à son cours de tango (l'évènement de sa dure journée) et passons à Georges,
cuisinier aux deux restaurants rupins du coin, qui a visiblement travaillé comme un damné pour sa réussite stressante. Georges, minuscule, teint rubicond, ventre à l'avenant et voix de fausset, est d'emblée plus attachant que la rosse du nord (ce n'est pas difficile). Le rêve américain, pour lui, c'est Vegas. Il va tout faire, TOUT, pour s'implanter là bas et les images de Jojo le cuistot face au patron de l'hôtellerie de Vegas sont à mourir de rire : notre Français arrive au zizi de Marc Giuliano, magnat local. Guy Savoy, qui traînait dans les environs, n'est pas ravi d'être filmé et masque son malaise dans un sourire que ses yeux démentent. Jojo est comme un gosse, un gosse motivé par le pèze qu'il va pouvoir amasser, à condition de trimer toujours plus.
Les épisodes suivants nous dévoileront-ils son succès ? Va-t-on assister à une rébellion du sage mari qui va enfin dégobiller son herbe à chat sur les Tod's de madame ?
A suivre...
C'est encore meilleur que Desperate !
Baisers d'une pine'up aux aguets. Ingalls : " chérie, comment va ta cystite ?
- Ne t'inquiète pâââs, amour, je prends bien mes pilules de cranberry ; et toâ, as-tu pris ton gingembre pour ta virilité ?"