A Don qui me parlait de Mad Men. Ah mad men... J'ai découvert et adoré l'univers de cette
série américaine au rythme plutôt lent qui recrée l'ambiance d'une agence de publicité à la fin des années 50 - début 60 à NY. Le générique est digne de Gruau.
Il faut passer le premier épisode, pas le meilleur, et se laisser envoûter par l'élégance de la mise en scène, les couleurs dragée
( orange pâle, beige, bleu clair), la douceur qui émane des images suggérant subtilement la laideur des sentiments ; et probablement se retrouver fascinée devant le plus beau couple télévisuel Don et Betty Draper - lorsqu'on voit les photos des acteurs dans la vie réelle
on est atterrée par leur manque de classe alors quesapés comme des milords dans la série ils crèvent l'écran.
Personnage touchant, celui de la secrétaire rousse et bombesque qui illustre à quel point il n'était même pas question de promotion canapé à cette époque, mais d'omnipotence du droit de cuissage. Dans cette charmante agence, les femmes sont avant tout des bouts de viandes consommables et éjectables au même titre que les couches Pamper's que les cadres sup de la série s'échinent à vendre. Hitchcock rôde dans les cerveaux féminins, refoulés et névrosés. Kazan explore ceux des hommes, voraces, toujours plus assoiffés.
Série à ne pas regarder si l'on vient d'arrêter de fumer : les clopes sont à chaque plan, les volutes font partie de l'écran. Lumière digne des plus grands chef'op (petite pensée pour celui de Preminger, Joseph La Shelle, peintre de "Laura").
Don soulignait hier le parallèle entre les années Kennedy, le bourbier du Vietnam et la stupéfaction des Américains devant ce qui sera la plus grosse défaite de leur histoire, et l'attentat du 11 septembre, ses suites et ses désastres.
L'Histoire n'est 'évoquée cependant qu'en demi teinte. Entre les tourbillons des jupons des femmes, leurs sweets moulants, leur mystère érotique, leurs jeux de regards avec ces messieurs calamistrés.
Bref, je crois que j'ai pris une leçon de mode et que désormais, je ne sortirai plus dans la rue sans mes petits gants, mon rouge à lèvres carmin et mon bibi parme.
Série à offrir à noël à des intellos raffinés. ( le "Don" du blog en est un, indeed !)
Cadeau qui peut se doubler avec un livre de photos de Slim Aarons ("a place in the sun" ou "once upon a time" éd. Abrahms)
qui a fidèlement retranscrit l'époque des "swan" de Capote
série américaine au rythme plutôt lent qui recrée l'ambiance d'une agence de publicité à la fin des années 50 - début 60 à NY. Le générique est digne de Gruau.
Il faut passer le premier épisode, pas le meilleur, et se laisser envoûter par l'élégance de la mise en scène, les couleurs dragée
( orange pâle, beige, bleu clair), la douceur qui émane des images suggérant subtilement la laideur des sentiments ; et probablement se retrouver fascinée devant le plus beau couple télévisuel Don et Betty Draper - lorsqu'on voit les photos des acteurs dans la vie réelle
on est atterrée par leur manque de classe alors quesapés comme des milords dans la série ils crèvent l'écran.
Personnage touchant, celui de la secrétaire rousse et bombesque qui illustre à quel point il n'était même pas question de promotion canapé à cette époque, mais d'omnipotence du droit de cuissage. Dans cette charmante agence, les femmes sont avant tout des bouts de viandes consommables et éjectables au même titre que les couches Pamper's que les cadres sup de la série s'échinent à vendre. Hitchcock rôde dans les cerveaux féminins, refoulés et névrosés. Kazan explore ceux des hommes, voraces, toujours plus assoiffés.
Série à ne pas regarder si l'on vient d'arrêter de fumer : les clopes sont à chaque plan, les volutes font partie de l'écran. Lumière digne des plus grands chef'op (petite pensée pour celui de Preminger, Joseph La Shelle, peintre de "Laura").
Don soulignait hier le parallèle entre les années Kennedy, le bourbier du Vietnam et la stupéfaction des Américains devant ce qui sera la plus grosse défaite de leur histoire, et l'attentat du 11 septembre, ses suites et ses désastres.
L'Histoire n'est 'évoquée cependant qu'en demi teinte. Entre les tourbillons des jupons des femmes, leurs sweets moulants, leur mystère érotique, leurs jeux de regards avec ces messieurs calamistrés.
Bref, je crois que j'ai pris une leçon de mode et que désormais, je ne sortirai plus dans la rue sans mes petits gants, mon rouge à lèvres carmin et mon bibi parme.
Série à offrir à noël à des intellos raffinés. ( le "Don" du blog en est un, indeed !)
Cadeau qui peut se doubler avec un livre de photos de Slim Aarons ("a place in the sun" ou "once upon a time" éd. Abrahms)
qui a fidèlement retranscrit l'époque des "swan" de Capote
Merci pour ce post d’accueil, accompagné de ce discours… impeccable...
Peu de chose à ajouter à cette présentation une fois de plus très bien écrite. Mieux que je ne l’aurais jamais fait.
Pour ajouter quelques points supplémentaires sur la série : (On est toujours tenté d’ajouter quelque chose espérant susciter l’acquiescement admiratif du lecteur…histoire de créditer un peu son égo… )
… Bref passons… Revenons plutôt à Mad Men…
1) Je pourrais insister sur le décor de la série, remarquablement bien dépeint par Valérie (Vous noterez la recherche de consensus (félicitations réitérées et nommage de la personne) pour être admis par le groupe - d’ailleurs je ne sais même pas si il y a un groupe, on parle maintenant plutôt de tribu)
Pour le décor, je pourrais insister sur la cigarette qui envahit effectivement l’écran et qui me donnerait presque envie de recommencer. (Quand je dis que la cigarette restera comme le symbole exclusif du 20ème siècle). A ce décor on pourrait y ajouter l’alcool qui est également omniprésent dans chaque bureau et dans chaque réunion. Chaque bureau possède son mini bar avec de vrais verres à whisky toujours impeccables (mais qui les lavent chaque soir ? ) Et dire que l’alcool fort est de plus en plus en train de déserter nos intérieurs… Tiens, je crois que je vais me remettre un peu au Scotch, (le bourbon, je ne peux vraiment pas) parce que cela fait quand même assez viril un gros verre de scotch (sans glace quelle hérésie) bien remplie avalé d’une traite. Je ne sais pas comment ils terminent la journée et surtout… comment ils démarrent la suivante…
2) Concernant les personnages de la série qui font le succès essentiel de la série. Là, vraiment je ne peux pas ajouter grand-chose en quelques phrases. Effectivement je viens d’aller voir les photos des acteurs sur le net : Quel décalage entre le réel et leur élégance dans la série.
On est peut-être un peu passéiste ?
Une mention spéciale, cependant, aux seconds rôles de la série qui sont nombreux et tous excellents.
Voilà d’ailleurs un bon critère pour définir une bonne série : Le traitement des seconds rôles.
Je pense particulièrement à Six feet Under, Sopranos, The West Wing (bref… mes chouchous)
3) Voilà un dernier point qui m’est surtout apparu lors de cette dernière saison. Il concerne l’unité de temps de la série. C’est marrant, de prime abord, on est effectivement persuadés que la série ce situe dans les années 50 (même si ce serait sur la fin de années 50) alors qu’à aucun moment il n’est fait référence explicitement aux années 50. La série démarre début 60.
Je crois que cette confusion tient à notre perception des années 60 que l’on assimile plus volontiers à la fin de cette décennie (avec 68, année prérotique), antichambre des fameuses années 70.
A y réfléchir, c’est un point de la série qui me parait essentiel et qui prend tout son sel au fur et à mesure des épisodes de cette dernière saison.
On aurait été clairement dans les années 50, la messe était dite. Tous les clichés des trente glorieuses y passaient et on aurait ainsi regardé la série comme on regarderait un Culture Pub consacré aux années 50. (La richesse des personnages en plus, évidemment)
Le parti pris des années soixante est beaucoup plus intéressant. C’est ce que l’on découvre lors de cette dernière saison où l’on réalise progressivement que 68 va débouler et on se prend à noter tous les signes avant coureurs qui ne manquent pas si on les piste.
Une série qui traite de la pub, sensée être le reflet de la société et surtout sensée anticiper sur les grandes évolutions en devenir… On comprend l’intérêt de la série… en souhaitant qu’elle continue jusqu’en 68 pour découvrir comment le carcan de cette société encore tellement codifiée va voler en éclat, comment les grands idéaux communautaires vont apparaitre, comment la sexualité va envahir les murs, comment les paradis artificiels vont naitre, etc…
En regardant cette dernière saison se passant en 63, je ne sais pas pourquoi, je ne pouvais m’empêcher de penser que moins de 10 ans après allait apparaitre en France la R5 Orange (Haaa… le fameux orange Renault) qui sera communiquée sous forme de BD discutant avec ses copines jaune citron et vert pomme…
Sans doute la nostalgie de mon enfance...
On semble encore tellement loin de cela dans la série… et pourtant 10 ans ce n’est pas grand-chose…
J’espère vraiment que la série va continuer à égrener les années jusqu’en 68 pour suivre les personnages découvrir ce que nous, nous savons de ces années de rupture(s).
Rédigé par : Don | 18 décembre 2009 à 11:43
Don, ta réponse est en soi une note (je ne sais pas comment faire pour l'ajouter directo à la suite de la mienne). Totalement vrai la confusion 50/60 : comme nous sommes chez les puissants de Madison av, un milieu confiné, la jeunesse contestataire (qui est déjà là ) n'est pas montrée ; d'où une sensation physique de décalage ; on se croirait à l'apogée de Sinatra/Grace Kelly alors que le rock est arrivé depuis 7 ans.
J'attend le moment où Betty va se dévergonder, aller à Monterey, rencontrer Janis (qui sait ?) mais à mon avis, c'est Don qui pètera un cable le premier.
Merci pour ton commentaire (je vais de ce pas me servir un Scotch avec glaçon, suis une hérétique), et surtout, surtout : je ne connais pas The West Wing. quel est le scénar ?
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 décembre 2009 à 12:25
ps : Don, si tribu y il a je suis très heureuse de t'y trouver
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 décembre 2009 à 13:31
Merci pour l’invit, je vais essayer d’être plus concis…
1) Je t’invite à regarder les saisons suivantes de Mad Men. Pour moi elles se bonifient avec le temps… Concernant tes supputations sur Don et Betty… le diable n’est pas toujours là où on l’attend…
2)The West Wing … que tu connais peut-être sous le nom crétin « A la maison blanche » est un petit bijou.
Elle décrit la vie des conseillers à la maison blanche.
Pas fameux comme accroche… et pourtant…
Passons rapidement sur l’écueil principal de la série - elle verse de temps en temps dans le mélo à l’américaine - pour ne s’attacher que sur sa principale qualité qui est son intelligence. Oui je crois que c’est ce qui la caractérise le mieux. C’est vraiment intelligent et tous nos responsables politiques devraient avoir regardé cette série. (J’ai cru comprendre que bon nombre d’entre eux l’ont fait!)
Pour les petits français dont je fais partie c’est vraiment passionnant pour mieux comprendre les institutions américaines et surtout mieux comprendre ce qui nous différencie tant d’eux dans notre manière d’aborder la démocratie. On a l’impression d’être projeté au cœur de cette démocratie américaine et de mieux comprendre leur approche du droit et des lois ; lois quelque fois à l’opposé des nôtres, pour néanmoins atteindre un but similaire !
C’est très connoté Démocrate voir très gaucho (liberal pour les américains) mais en fait très UMP/PS compatible chez nous.
Sans faire preuve d’un machisme primaire je pense que cela intéressera quand même plutôt les hommes, car si les personnages sont importants, c’est la série qui est surtout la vedette. A tel point que l’on s’habitue à avoir des évolutions de casting au fur et à mesure des saisons.
Donc « no offense » si ce gout n’est pas autant partagé que les autres…
Désolé, j’ai pas encore réussi à faire court…
Rédigé par : Don | 18 décembre 2009 à 19:52
Merci, Don ; oui, le titre (nullos, je confirme) français me dis bien sûr qq chose. j'avais boudé sa sortie car je trouvais le packaging (tu vois à quoi ça tient!)hideux. je m'étais dit : "encore une série bas de gamme dont on nous innonde..." Mais j'ai bien sûr changé d'avis grâce à ton papier et vais la rajouter à ma hotte du père noël. Verdict... en janvier !!!!
en attendant... j'essaie de te préparer du comestible pour les fêtes
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 18 décembre 2009 à 22:03