C'est fini. Je suis revenue. Si les vacances étaient un rêve, il se nommerait Istanbul. Il se vivrait en apesanteur. Entouré d'eau. Délabré et rosi par le soleil couchant. Il se vivrait sur les toits de la ville, les yeux brulés à force de regarder l'astre disparaitre. Il laisserait les mots tournoyer dans le crâne tandis que le corps se repose, inerte, amorphe. Coupoles. Décrépitude. Crasse. Bruit. Embouteillages. Collines. Apreté. Sensualité. Création. Abandon. Appel à la prière. Gesticulation. Mysticisme, épicurisme. Mystère. Ciel, terre et mer. Souvenir. Sourire. Souffrances. Insomnies. Nervosité. Apathie. Rythme. Don. Gaieté et mélancolie.
J'ai marché durant des heures sans m'en rendre compte. De jour comme de nuit. La ville me protège, la ville me rassure - cette ville a un passé ventru et un présent qui se digère lentement. Une forme de lévitation, celle de marcher comme une somnambule, comme une équilibriste qui oscille entre plusieurs tempos.
Puis quitter la ville pour aller vivre dans la mer... Nager pour se débarrasser de tout. Observer les sensibilités. Parler toute seule. S'engourdir. Dialoguer. Se laisser aller, légère, délestée des angoisses de l'année.
Retrouver son nid l'espace de deux jours, puis filer dans la douce lumière des Charentes, endroit de vieux amis et d'une nouvelle amie. Après l'aventure, les racines. Et après les racines, à nouveau l'inconnu. Marcher dans la vase, s'agripper à une terre solide, retrouver la vase... et regarder le ciel.
Rutebeuf et sa complainte de Constantinople, et Villehardouin avec sa conquête de Constantinople. La Sublime Porte ne m'a jamais tenté, trop orientale, peut être.
Rédigé par : Le Nain | 23 août 2015 à 15:54
Elle est pourtant sublime, si occidentale, si orientale, mélangeant le tout jusqu'à l'absurde avec la corne d'or et le Bosphore pour témoins
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 28 août 2015 à 22:59