Bam bam, ça repart niveau moral. Oh, pas en flèche - n'exagérons pas - mais le côté petites attentions amicales a sur moi des effets quasi aphrodisiaques. Deux web amies qui se manifestent ; un yok projet pas inintéressant ; un grand ami dont le sourire a toujours eu un effet irrésistible sur mon humeur (je crois qu'il me lit et s'il me lit, dès que tu souris, je souris, effet pavlov). Un WE qui s'annonce d'une excitation intellectuelle au zénith... il n'en faut pas plus que que mes ressorts de socialisation mondaine et mondiale récupèrent un peu de leur flexibilité naturelle.
Toutefois la tristesse que j'ai trainée ces jours-ci est une tristesse comparable, mesurable, même, à une certaine renaissance physique. C'est très curieux : j'ai beau être une implacable esthète, la notion d'apparence et de bien-être physique (faire du sport-méditation-manger de la nourriture SAINE) me terrifie. Littéralement. Je ne suis pas loin de trouver cette ambition un peu minable. Je veux plus, bien plus ! Je ne veux pas mourir la plus riche de ce cimetière avec un corps d'athlète et une séduction ad hoc. Je ne veux pas que mon bonheur dépende d'une idée d'harmonie physique. Or, tête basse, j'en prends bon an mal an le chemin. On commence à me regarder comme un bout de viande appétissant: j'ai un peu minci, les couleurs de l'été me vont bien, j'ai largement de quoi me réjouir.
Sauf que pas du tout.Je crois que je suis une éternelle élève, constamment aux aguets, sur le qui-vive de la connaissance humaine. Les gens qui me font le plus de bien sont ceux qui m'apprennent des choses et ceux qui me câlinent. Les "stylistes" de la vie, en quelque sorte. Les spationautes des émotions. Mais j'ai de plus en plus souvent un coup d'avance, comme si la vie m'avait donné de telles épreuves que je connais mieux que les autres les pièges humains, les vacuités et les dérisoires ambitions. Se réjouir de peu? Mon orgueil est aussi fou que mes angoisses, il me faut des rêves démesurés. Bien plus vastes que désirer être bien roulée-tenant le coup - s'extasiant sur ses menus diététiques sortis tout droit des best sellers des professeurs Joyeux/Kayat and co. Je me sens à l'étroit dans les ambitions classiques! toute serrée dans mon apparence acceptable! Incapable de comprendre qu'elle puisse en satisfaire quelques uns!
J'ai une amie d'une beauté fracassante. De la famille des fées. Après 7 ans de solitude, elle vient de découvrir l'amour avec un grand A. Et bien la première chose qu'elle a confiée, un peu timidement, ça a été: "Tu sais, c'est le premier à ne pas m'avoir fait de compliments. Pour la première fois je ne dois pas porter une armure de froideur, il aime trop ce que je porte EN moi".
Tout est dit. Mais attention : la partie interne doit être éblouissante. Sinon... Finalement, cette obsession du physique, c'est sans doute ça : avoir peur que sa partie interne soit misérable. Et si, en effet, le laisser-aller physique peut traduire un laisser-aller moral, je ne suis pas prête d'arrêter de fouiller, comme un chien de chasse, à l'intérieur des gens.
Et si le culte de l'apparence qui est tant vantée à notre époque recouvrait une vacuité intérieure ?
Rédigé par : Le Nain | 09 juin 2015 à 08:22
Vacuité ou vanité, ça se ressemble. L'amour est si rare, si précieux qu'il ne peut en effet frapper tous les jours à votre porte. Alors les gens s'occupent d'eux, c est sans doute un... pis-aller
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 09 juin 2015 à 10:24
J'ajoute que j'établis une grande différence entre esthétisme et apparence.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 09 juin 2015 à 10:26