C'était le temps des boites, les Bains, surtout. La grande jeunesse, dans les années 80 aux bleus durs. On y allait souvent, un peu perdus. On ondulait sur la voix d'un mec qui avait 20 ans de plus que nous - d'ailleurs, il y avait pas mal de vieux dans ces aquariums. Formatée aux films du grand Hitch', la différence d'âge, j'aurais du m'en ficher. Je ne m'en fichais pas; je ne voulais pas de Cary Grant; je n'embrassais que les types de ma génération.
L'ensorceleur en chef chante à présent sanglé dans des costards Lino Ventura grande époque. Début de bedaine, nez fort, teint pâle et cheveu filasse, a priori rien pour inspirer l'amour... Mais dès qu'il pose sa main sur sa cuisse pour mieux rythmer son chant des sirènes, je pars dans la volupté des plus sensuels souvenirs.
Retourner dans les aquariums du moment? Je crois... que j'aurais trop peur d'y lire les regards méprisants dont je dardais les quadras/quinquas, du haut de ma cruelle jeunesse.
Dans le dance floor personnel, il reste Bryan Ferry. Je dresse le buste, je baisse les épaules, je balance les bras... et je souris. Here I am.
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