La boutique devient mon chez-moi avec ses rituels, son sapin et ses lumières. Dans mon vrai chez-moi, il y a quelques bougeoirs, c 'est tout. Décembre arrive, mois fragile pour les éprouvés.
Par la grâce de l'amitié je ne suis pas à terre. Il y a... les attentions qui me font relever la tête. La moindre curiosité de la part de l'autre fait l'effet d'une protection. Je n'ai jamais été quelqu'un que l'on protège, la faute à l'orgueil, sans doute - j'ai toujours pris les femmes-enfants ou les types grands ados pour de sombres idiots - et à l'éducation. Et puis, et puis... J'apprends, tout doucement, à aimer les mains tendues. A ne pas sourire d'emblée en disant tout va bien. J'apprends à me laisser apprendre.
Il y a des pleurs lorsque je suis seule. Il y a encore le chagrin, la colère, même. Mais chagrin n'est pas désespoir, tristesse et révolte ne sont pas dépression.
J'ai des blocages cruels : impossible pour moi d'assister à des obsèques, c'est au dessus de mes forces. J'espère que les amis ne m'en veulent pas trop pour cet abandon.
J'ai, heureusement, l'enthousiasme intact. Un miracle. Il mène la danse du combat, du travail, du regard porté sur autrui.
François me disait : "Je ne sais pas ce que je préfère, tes yeux ou ton regard". Ce compliment amoureux, un jour, je le dirai à l'autre. A ma façon.
Parce que dans l'immensité du monde il y a des hommes immenses. Immenses car délicats, immenses car attentifs, immenses car sensibles. Parfois, ils ne savent pas qu'ils sont merveilleux. Parfois, un spot les éclaire et ils ne tombent plus. Parfois, une parole leur donne un durable sourire. Parfois ils sourient en premier et je déguste ce sourire. Le maître mot est générosité. Et fluidité. Et liberté.
Décembre sera fragile, mais je ne tomberai pas : les dîners, les amis, les sorties seront mon calendrier de l'avent. Je le charge au maximum. Il est temps d'enfiler la petite robe noire, braver les frimas, admirer Paris. Faire la fête, ce n'est pas du courage. Faire la fête, c'est vital (très mignonne, cette petite robe pas noire...) #FragilitéTonNomEstFemme #Shakespeare
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