A l'heure de la fashion week, honneur aux vieilles dames. L'une a respiré l'originalité et la tyrannie, la seconde sort son autobiographie et la dernière aimante la télé avec ses 80 balais.
Au galop, Mesdames, caracolez vertement pour mon enchantement.
Ouvrir le bal avec Bardot, fidèle au delà du supportable à sa misanthropie. Sa noirceur n'est pas pour moi, mais je me souviens de la Bardot brésilienne, hallucinante de style. Sauf que le masque est tombé et qu'au dela du visage resté sublime je vois à présent les colifichets pitoyables (fleurs dans les cheveux mochardes), l'aigreur qui enlaidit l'orgueil, la méchanceté qui anéantit la droiture, la solitude à moitié choisie, les caprices de gamine bourgeoise qui n'assume pas sa nature transgressive. Est-elle à ce point l'icone française par excellence ? Peut-être... Mais si oui, cela fait froid dans le dos : notre pays serait donc une belle vieille personne vivant, exténuée, au dessus de ses moyens et en deça de ses exigences. Un pays qui a beaucoup et qui n'en fait rien, peu sur de lui, misant sur un talent qu'il n'a pas et mésestimant son vrai atout. Bardot actrice ? Nulle. Bardot créative, pygmalionne, inspirante ? Que oui, la feignasse.
Poursuivons avec l'Italienne. La Loren, un festival anguleux, un mariage à l'italienne, une bombe particulière, une affamée perpétuelle. La nonna balance sa malle de souvenirs, et si le livre n'est pas écrit, il reste un témoignage de vie réussie, façonnée à l'arrache. Je veux, donc je serai. Et lorsque je serai, j'aimerai. La Loren est une charpente en acier trempé, au propre comme au figuré. Regard excessif, sourire vorace ; si Bardot est un félin, Sophia est une louve.
Arrive l'aigle royal, celle qui révolutionna la mode : Diana Vreeland. Un documentaire fantastique est passé hier soir sur Arte, la consacrant Grande Mademoiselle du style. Ses aphorismes, son énergie, sa façon de scander ses histoires, son oeil curieux de tout... La voici, princesse inca trônant dans son salon qu'elle surnommait "son jardin en enfer". L'oeil du XXe est morte aveugle, cruel paradoxe pour la plus grande des intelligences visuelles.
Des deux dernières je prends la volonté, la curiosité. La première... Son immobilisme me déprime trop. Et je n'aime pas la déprime. C'est commun.
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