Mâtin ! 80 balais, ça se fête. Merde, je sèche déjà… Bon, je ne sais pas trop comment m’y prendre avec vous. Ce blog est déjà parsemé de déclarations d’amour (Ingalls avec des lauriers, Franquin, Goscinny, Elvis), je devrais y arriver…
Je vous ai découvert au supermarché où j’allais me cacher pour lire des bd. Notre histoire a commencé avec Hamster jovial, et je n’étais pas grandette ; j’avais un peu plus que la gamine scoute, je venais de planter mon totem, prétextant des névralgies faciales (j’ai utilisé la même excuse pour me faire réformer de gym quelques années plus tard). Imaginez donc une gosse blafarde, anémique, voutée, avec une grosse tête surmontant un maigre corps. Une gosse pas très bienveillante à la base, pas très sociable. Imaginez-la assise en tailleur par terre, avec une pile de livres qu’elle ne consulte pas à la bibliothèque- non, ce serait trop simple-, mais qu’elle dévore dans une grande surface ! Pourquoi ? Parce qu’on lui fout la paix et qu’elle a le droit d’y lire tout ce qui lui est interdit.
A cause de vous, j’ai aimé les types à gros pifs sans savoir que le votre est minuscule. A cause de vous, je n’ai jamais pu apprendre la théorie de Newton, je me marrais trop à l’imaginer gueu gueu après la chute de la pomme. La gamine en colère a grandi pour se transformer en radieuse et sublime que dis-je extraordinaire jeune fille qui continuait à lire bd sur bd. Et dites-vous bien, cher Marcel, que ça a servi! Eh oui, propulsée sur la planète garçons avec des atouts non négligeables, délestée des ignobles bandes de filles que je détestais cordialement (mixité tardive mais enchanteresse, j’ai passé l’adolescence entière dans des bras masculins), l’argument « Je connais mes classiques » en a charmé plus d’un, mâtin (bis) tandis que les crétines de la classe de 3e, les bouclées de l’enfance qui n’avaient pas lu les dingodossiers se retrouvaient à pleurnicher sur leurs boutons d’acné (sans moi). Rhhââ, lovely ! J’ai aimé grâce à vous le moindre type doué pour le dessin, doué pour se foutre de sa gueule, les timides audacieux, les garçons qui pleurent, ricanent, puis enfin osent sourire, les fous de Brassens, les amoureux de Brétécher.
Lorsque, beauté nubile en âge de procréer, j’eus un petit garçon, je lui ai accolé comme troisième prénom « Marcel ». Il en est fier, mâtin (ter).
J’aimerais bien être votre première amoureuse, celle dont vous avez barbouillé la narine parce que vous aviez fermé les yeux en l’embrassant.
J’aurais pris les choses en main, croyez-moi.
C’est pas tout ça, allez au musée de l’art juif voir l’expo consacrée à cet obscur sans grade génie. Elle se termine en juillet, alors magnez-vous le train
Et lisez ceci. C’est un ordre.
J'ai découvert Gotlib dans la rubrique à brac du journal Pilote de la grande époque des années 1970. Je n'avais évidemment pas le droit de lire des BD, mais je les lisais au collège. Je me suis rattrapé après !
Rédigé par : Le Nain | 18 juin 2014 à 08:35
Il m'est arrivé un truc drôle aujourd'hui: je lisais un gotlib en me marrant à la boutique, et cela a provoqué (encore et toujours) une chouette conversation. Vive l'autodérision...
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 19 juin 2014 à 23:48
Il est au panthéon des génies du 9° art, aux cotés de Goscinny.
Rédigé par : shimrod | 21 juin 2014 à 14:54