C’est la fin de ta présence sur ce blog, ce qui ne m’empêche pas de sourire chaque jour en pensant à toi. Je t’ai écrit l’amour que je te portais ; j’ai dit à quel point tu me troublais et m’enchantais. Mais je n’ai pas évoqué la façon dont tu m’as aimée. Tu adorais ce que tu appelais mon sens de la réplique. Je te faisais rire. Tu as aimé chaque carré de ma peau. Tu m’as désirée à tout instant ; tu es même mort en me désirant, et tu as ainsi créé une protection magique autour de moi. Tu aimais me toucher et m’entendre. Tu embrassais les commissures de mes lèvres en ronronnant. Je pouvais être affalée dans un fauteuil, un peu trop grasse, mal habillée ou mal coiffée que tu me regardais comme si je sortais d’une peinture de Véronèse. Tu te collais à moi avec une dépendance physique affirmée et assouvie. Tu m’aimais avec ce très rare sentiment de profondeur de l’être mêlé de tout ton érotisme. J’ai eu l’exaltante sécurité d’avoir été comprise et nourrie au miel. Tu m’as donné complicité ET désir viril. Il est possible que très peu de personnes vivent cela ; je ne sais pas. Parfois, des imaginaires se trouvent dans les fantasmes. Parfois, des individus se respectent sans trop se désirer. Rares sont celles et ceux qui arrivent à mêler au quotidien humour râpeux et tendresse, fidélité et sexe, exubérance et renouveau. Tu n’avais rien à faire de séduction : tu aimais le charme. Le notre ne s’est jamais rompu.
Je ne vais pas me confire dans ton souvenir, mais sache-le: en mourant comme tu m’as aimée, c'est-à-dire en réclamant mon corps, tu as créé un bouclier qui me rend indestructible. Ma tendresse est vivante, le désir est vivant. Personne ne pourra me briser le cœur, tu m’as donné le tien. J’ai la certitude de posséder un trésor. Ce trésor, selon toi, c’est moi. Tu ne voulais pas de photos de toi sur le blog ? Je transgresse ta volonté. Tu n’es plus ? Tu es là! Et je suis celle qui va te prolonger. Sans m’abimer, sans me mortifier, sans m’oublier. Nous étions, nous avons été, nous fûmes, et JE SERAI, différemment sans doute, mais avec ce que tu aimais tant : ma joie de vivre. Je la sens renaître, palpiter, prête à rire. A se multiplier.
une blague, je ne vois ni ressens quelque chose à disparaître en cette personne. c'est la beauté de la vie qu'en lui on peut ressentir... "le vivant restera vivant" et refuser que cela en soit autrement!!! prends bien soin de ta tendre carapace!
Rédigé par : Sir john | 10 décembre 2013 à 00:07
thank you, Sir. Mais tu vois, ce qui est génial, c'est que je n'ai pas à prendre soin de ma carapace: il s'en charge. Et je me sens brusquement... légère.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 10 décembre 2013 à 00:24
c'est en cela la tendre carapace, et comme tu le dis si bien, il n'y a point en s'en faire, et ce ne pouvait être ainsi! la beauté(au sens du sujet)reste immuable!
Rédigé par : Sir john | 10 décembre 2013 à 00:42
alors un double merci, Mylord. Les photos sont en ordre chronologique... Le début émerveillé dans une réunion de famille,les vacances solaires, Sénégal, Guadeloupe, Italie... Et notre photo de mariage,ce mariage "Las Vegas" alors que le terrible verdict était là, si étrange pour moi à regarder car je vois les traces de la maladie. mais je vois aussi sa profonde joie émue à être mon mari. Et je vois aussi qu'il a sorti son costume du dimanche, le même qu'à la réunion de famille des années auparavant.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 10 décembre 2013 à 01:13
Oui, j'ai vu les photos de mariage au moment où tu montrais ton amour au monde, je l'ai ressenti cette vérité là, et j'ai aimé ton bonheur!!!et ce cristal il est en ton pour toujours... ce n'est pas ordinaire!c'est singulier.
Rédigé par : Sir john | 10 décembre 2013 à 01:31
tu sais, notre amour n'était pas à la base un amour fou. François, pendant des années (nous étions voisins), me voyait comme une mère célibataire, libre, un peu impertinente et je crois que je lui faisais peur. Quant à moi, je le trouvais sombre, taiseux, pas facile d'accès. Puis nous sommes par un très grand hasard devenus amis. Là encore, ce n'était pas l'amour fou. Nous avions de plus en plus plaisir à nous voir. On a appris des tas de choses en nous marrant, on a réalisé petit à petit qu'on aimait les mêmes trucs. Il a pensé que je n'étais pas aussi joyeusement libre que je le laissais supposer. j'ai pensé qu'il était moins sauvage que je le croyais. Et puis... l'amour s'est infiltré dans notre amitié. de célibataires méfiants nous sommes devenus inséparables. Et enfin, fantastiquement heureux.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 10 décembre 2013 à 02:02
oui, l'humanité, quoi en dire de ses équations!s'arrêter un instant, prêter l'oreille, jeter un coup d’œil, juste une chiquenaude et puis ....
Rédigé par : Sir john | 10 décembre 2013 à 03:13
ma félicité de veuve, je te souhaite bonne nuit et vous embrassez bien fort lady!
Rédigé par : Sir john | 10 décembre 2013 à 03:23
Dum sumus in portu, provehat aura levis . Ordior a cultu : cultis bene Liber ab uvis Provenit; et culto stat seges alta solo. Ovide.
Rédigé par : Le Nain | 10 décembre 2013 à 10:15
Cher Le Nain, aimer est sans doute un art... et je voguerai au caprice des vents.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 10 décembre 2013 à 11:12
Du professeur Tournesol:
"Quoi, une peinture aveyronnaise ?..."
Rédigé par : Dominique | 10 décembre 2013 à 12:44