Mars 2013, église de Saint-Germain des Prés :
Elégant, d’une élégance aussi bien physique que morale. Toujours drôle, jusqu’au bout de ton agonie. Fin, intelligent, charnel et loyal. Et tendre, d’une tendresse pudique pour les amis, mais débordante pour les tiens. Dès l’annonce il y a un an de ta maladie, tu as utilisé l’amour et l’humour comme blindage de porte. Pas une plainte, pas de déni non plus : tu as distillé la force de ton être dans une année de vie qui en vaut vingt ; on peut la qualifier d’atroce et merveilleuse dans le même mouvement tant nous nous sommes accordés pour lutter à l’unisson dans un carpe diem de chaque minute. Mon amour, tu es entouré comme tu l’as été au long de ta vie : nos familles, la mère de tes enfants, nos enfants et la foule de nos amis sont là pour te rendre hommage. Nous sommes tous dévastés par la révolte de te voir partir si jeune et si vaillant ; notre douleur est profonde. Mais ta ferme douceur continue de nous envelopper, et je porte sa couleur, celle de l’espérance.
Mon mari, mon bien-aimé, nous partageons un secret qui me permet de survivre à ton départ. Pour la toute première fois de mon existence, je n’ai plus peur de la mort. Tu m’attendras pour notre vie éternelle.
Car comme le dit le cantique de Salomon :
Les torrents ne peuvent éteindre l'amour,
les fleuves ne l'emporteront pas.
Mon bien-aimé est à moi,
et moi je suis à lui.
Je pense à nos enfants, les tiens, les miens, que nous aimons plus que tout au monde. Je pense à nos familles qui veillent sur nous avec délicatesse. Je pense à nos amis, aussi fidèles et aussi drôles que toi. Je pense à celles et ceux qui n’ont pu être là, mais qui te gardent dans leur cœur.
Avec le Père de Sinéty, réjouissons-nous à présent de t’avoir rencontré
La fête des morts dans la Rome antique s'appelait les Feralia. Le lendemain avit lieu une réunion de famille appelée Caristia, et Ovide laissa dans ses écrits un beau texte.
"Après la visite aux tombeaux et aux proches qui ne sont plus, il est doux de se tourner vers les vivants; après tant de pertes, il est doux de voir ce qui reste de notre sang et les progrès de notre descendance. Venez donc, coeurs innocents; mais loin, bien loin, le frère perfide, la mère cruelle à ses enfants, la marâtre qui hait sa bru, et ce fils qui calcule les jours de ses parents obstinés à vivre! Loin, celui dont le crime accroît la richesse et celle qui donne au laboureur des semences brûlées! Maintenant, offrez l'encens aux mânes de la famille; mettez à part sur le plateau des mets arrosés de libations, et que ce gage de piété reconnaissante nourrisse les lares qui résident dans l'enceinte de la maison!"
Rédigé par : Le Nain | 01 novembre 2013 à 16:03
Comme ce texte est beau; je suis heureuse de le découvrir. Je suis revenue sur la tombe de François aujourd'hui. Pour la première fois, j'arrive à sourire en me recueillant. Ma force vitale se mêle à son mystère.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 01 novembre 2013 à 16:30
Tant que les creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres je serai avec toi.Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi et qui reste...j'inscrirai ton souvenir dans des images tendres,tendres,tristes à fendre le coeur , je resterai jusqu'à ce que tout soit fait et ensuite,moi aussi,je partirai...
Pasternak.
A vous deux, cœurs aimants et limpides.nad
Rédigé par : nadine | 02 novembre 2013 à 14:53
Il m'aimera toujours. Il en va ainsi. Baisers
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 02 novembre 2013 à 18:06