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13 septembre 2013

Commentaires

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Le Nain

"Je ne préparerai pas un homme de 52 ans à la mort."

Tel n'est pas mon sentiment. Votre texte est très juste, très émouvant, et il me touche profondément, mais je ne sais pas trop pourquoi il m'a mis mal à l'aise et que j'ai mis du temps, beaucoup de temps avant de comprendre.

Il faut se préparer à la mort, c'est l'évènement le plus important de la vie, et je détesterais que l'on me cache la vérité, car je souhaite m'y préparer et rien ne me contrarierais plus qu'une attaque cardiaque soudaine.

Mais ce n'est pas un jugement, qui suis-je pour le faire ? C'est juste un sentiment, peut être venu du fond des âges avec un zeste d'ars moriendi. Votre réaction est moderne, la mienne ne l'est pas, peut être est-ce ça le fond de notre divergence.

Valérie Pineau-Valencienne

je comprends votre sentiment. Et d'une certaine façon je le partage, moi qui ai eu une maladie terrifiante bien jeune et qui me suis donc tôt préparée à la mort. Mais c'est un exercice impossible pour certains. François faisait partie des grands vivants. Ne pas savoir a été sa volonté explicite et implicite. Il faut aussi respecter les nature "carpe diem".

Valérie Pineau-Valencienne

J'ajoute : je ne crois pas être "moderne" car au fond, c'est vous qui l'êtes; il y a 30 ans, on cachait au malade la vérité de son état. A présent, pas de mystère, on vous dit tout, de votre mal, de ce qui vous attend, des souffrances futures, etc. On est passé du secret des mandarins à une vérité parfois insoutenable. je suis pour une vérité assourdie, car comme le dit Dostoievski : "la vérité sans tendresse peut être une injustice".

Le Nain

Si telle était sa volonté, il n'y avait qu'à la respecter, ce qui n'a certainement pas du être facile tous les jours.

Valérie Pineau-Valencienne

Vous savez, cela lui a permis de partir quand il l'a voulu, c'est à dire dans mes bras et après une année de délice amoureux. Sa lutte pour vivre est un corollaire de sa mort, d'une certaine façon. Il était très aimé à l’hôpital alors qu'il n'était pas précisément un patient facile. mais il était drôle, résistant à la douleur, courageux, assez royal dans son genre. Il a réussi un truc incroyable : donné pour perdu en février, il a ressuscité et a obtenu de passer les 15 premiers jours de mars à la maison. on en a pleuré de joie, même s'il ne pouvait plus marcher. Après, dès qu'il est retourné à l’hôpital vers le 15 mars, c'était la fin. Et il l'a vue.

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