L’ordre n’est pas de mise pour l’amour que nous avons éprouvé l’un pour l’autre. Je continue à dialoguer avec toi, et je le ferai jusqu’à ma mort. Je crois en un Au-delà que notre pauvre cerveau humain ne peut concevoir et qu’aucun dogme ne peut entrevoir. Tout juste le percevoir, pour certains.
Peut-être que le prêtre qui t’a rendu hommage a raison : j’ai vécu l’amour, j’ai vu Jésus. Peut-être.
Je vous remercie tous pour vos messages. Je n’y réponds pas, car je n’en ai pas la force, pardonnez-moi. Mes forces sont mobilisées pour tenir debout, dans un fervent égoïsme passager, mais vital.
Ce qui m’apaise : continuer à te parler au fond de mon cœur. Ce blog, finalement, n’est pas autre chose qu’une déclaration d’amour. Ce qu’il tient d’exhibition – et c’est pour cela que cette exhibition ne t’a jamais gêné, toi, l’immense pudique- est un symptôme de l’urgence qui m’a toujours motivée. Paradoxalement, c’est moi qui étais persuadée partir en premier. Ma santé n’a jamais été florissante, et nous avions un serment à ce sujet. Tu es parti le premier, emporté par un cancer absurde et rarissime. Tu as lutté jusqu’à l’exploit en te regardant dans mes yeux. Tu es mort dans mes bras. Tu as rassemblé tes faibles forces, tu as ouvert les yeux et tu as épelé un « je t’aime ». Le plus beau des millions de je t’aime que nous nous sommes murmurés. C’était notre incantation favorite. Tu m’as tout donné. Nos personnalités se ressemblent profondément. Ni l’un ni l’autre ne sommes faits pour les convenances, les codes sociaux. Ni l’un ni l’autre ne nous sentons marginaux pour autant. Il y a cet espace très rare et très précieux à nos yeux qui s’appelle le couple et que nous avons rempli de la plus haute des tendresses. Cela exigeait certains sacrifices, une lucidité isolante. Cela exigeait une attention qui s’accorde mal avec l’ambition professionnelle, et nous avons tous les deux fait une croix sur nos ambitions pour nous donner le maximum de place. La maladie a réveillé le désir de réussir. Je continue ton travail, que je dévoilerai après l’été.
Et pour les êtres tendres, les esseulés, les perplexes et les isolés : ne croyez pas les psys qui serinent que le prince charmant n’existe pas. Ces psys sont sans doute passés à côté du bonheur amoureux, c’est tout. Les princes et les princesses existent. Mais c’est un travail poétique de tous les instants que d’aimer à la perfection. Il est plus facile de travailler à la perfection et de cohabiter plus ou moins harmonieusement, pour l’équilibre, pour les enfants, pour les autres, parfois même dans un bon bain de haine cordiale. Il est sans doute plus sage de ne même pas l’envisager, l’amour absolu – je ne parle pas de passion, un sentiment qui m’est étranger, mais d’amour. Et il est terrible de ne plus le vivre au quotidien. Mais, mon amour de François, ton prénom dans la vie, tu fus ma chance, ma plus belle chance. Tu restes Ingalls sur ce blog, c'est-à-dire le condensé d’une simplicité et d’un sens de l’écoute qui n’appartient qu’à toi. Le surnom d’Ingalls rendait justice à ton intégrité et à ton sourire pas dupe. Pour ton très grand talent d’architecte, je te rapprocherais de Wright, des archis « à part », incasables, ni modernistes, ni baroques, ni classiques. Grâce à toi, pour la première fois de ma vie, je n’ai plus peur de la mort. Je ne la souhaite pas encore, mais je n’en ai plus peur. Je suis partie loin, après ton départ. En Israël puis en Jordanie. La pine’up n’est plus, mais Valérie a encore des histoires dans sa tête.
Baisers à tous.
Continue à lui parler tout au fond de ton coeur...il t'écoute et de là haut, il te regarde. J'en suis persuadé.
Je suis de tout coeur avec toi
Rédigé par : Linda.S | 04 juin 2013 à 14:56
Baisers à toi
Rédigé par : Caritate | 04 juin 2013 à 18:57
Madame
C'est avec une immense admiration que je vous avoue que votre
Amour, ou plutôt l'expression de votre Amour m'a fait pleurer..
Continuez à aimer votre Prince, Il vous voit et veille sur Vous là où il est.
Avec mon anonyme affection
Rédigé par : Christian | 04 juin 2013 à 20:46
Je t'embrasse Valèrie
Rédigé par : Heleanne27 | 04 juin 2013 à 22:15
Ma chère Valérie, sa charpente est bien là, elle te protège... Baisers !
Rédigé par : Steph | 05 juin 2013 à 22:25
La mort n’est rien
Je suis simplement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi. Tu es toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m’a toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas de ton différent.
Ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait vivre ensemble.
Prie. Souris. Pense à moi. Prie pour moi.
Que mon nom soit toujours prononcé à la maison comme
il l’a toujours été.
Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre.
La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié.
Elle reste ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée,
Simplement parce que je suis hors de ta vue ?
Je t’attends. Je ne suis pas loin.
Juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.
Charles Péguy, d'après une prière de Saint Augustin.
Rédigé par : Le Nain | 07 juin 2013 à 10:25
Madame,
Bouleversé je vous dis tout le bonheur de vous relire. Merci de nous être revenue. Je pense à vous(s).
Rédigé par : adamastor | 17 juin 2013 à 10:26