Le comble pour moi, c'est de regarder le sport à la télé. J'adore ça, moi la martyr des profs de gym, moi qui ne supporte pas, ne serait-ce qu'une seconde, de faire du mal à mon corps : à chaque fois que j'ai tenté un vague exercice physique (natation, escrime) je n'ai récolté qu'oedèmes et tendinites. En plus, je trouve affreuses les silhouettes trop musclées. Ma définition de l'allure étant "Soyez ou trop mince ou trop gros, mais surtout pas affuté", on ne peut pas dire que je classe les athlètes dans le registre "classieux". SAUF... sauf quand je les vois en action. Là, c'est la farandole de la grâce pure. Avec Ingalls nous n'avons pas loupé une retransmission des JO de Londres. On en a mangé jusqu'à l'indigestion. Par instants, nous avons été émerveillés (natation, athlétisme...). Parfois aussi on s'est ennuyé ferme (tennis de table, waterpolo).
Bien sur, nous avons suivi les cérémonies d'ouverture et de clôture: elles ont été à l'image de ce qu'est devenu le sport, c'est à dire couteuses, lourdingues, traversées de courts instants géniaux (James Bond, Mister Bean, Lennon en puzzle, les spice girls marrantes sur leurs taxis) et d'interminables tableaux criards (la campagne anglaise mocharde du début, l'horrible ballet final avec des danseuses déguisées en poulets punks). Un moment de décadence m'as tu vu traversé d'éclairs d'humour bienvenu. Mieux que la morgue pékinoise, mais pas franchement réussi. C'est quoi, le sport via les JO? C'est un marigot de mafia, du dopage à échelle mondiale, un Bolt qui a du s'exercer dans sa chambrette 100 fois à faire la pause de l'arc pour que ses sponsors mettent sa fameuse silhouette sur tous les tee shirts de la planète, des juges russes trafiquant la loi de la boxe de manière éhontée... Pas très enthousiasmant, au final.
Là où les Anglais ont été top, c'est pour les jeux paralympiques: la reine herself y a assisté, les stades sont pleins à rabord, on sent une ambiance qui devrait être celle des valides: ON FAIT DU SPORT POUR SE MARRER, POUR SE DEPASSER, et si ça peut aider à changer les roues usées de la chaise roulante, ce sera déjà pas mal.
J'ai suivi l'haltérophilie (hallucinant), la natation (bravo à Charles Rozoy ) et le judo (très ennuyeux).
Baisers de la pine'up qui a toujours assimilé la notion de normalité quotidienne à celle de médiocrité (et toc Normal 1er). Une pine'up qui ne félicite pas notre godiche ministre des Sports d'avoir osé un "La France est en retard sur la gestion du handicap". Sans blague, je ne savais pas.
PS: j'adore Nelson Monfort et Jean-René Godard. il faut des bateleurs un peu hystéros pour donner de la jubilation à l'ouvrage. Un commentateur sportif doit abuser du point d'exclamation.
Pff, quel été, j'ai même déserté mon journal favori, le Figaro, tellement il y avait de pages consacrées au sport.
Autant dire que pour me faire lire l'Equipe, c'est comme me faire subir la question préalable de l'ancien temps, à la vue de l'instrument de torture, j'avoue immédiatement tout ce qu'on veut.
Rédigé par : Le Nain | 03 septembre 2012 à 10:28
A ce point-là? haïssant FAIRE du sport, je suis au contraire remplie d'admiration pour celles et ceux qui arrivent à se dépasser physiquement
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 septembre 2012 à 13:54