Les Holly de Breakfast at Tiffany's formaient une confrérie autour de Capote. Il les aimait riches, névrosées et parfaites. Ces femmes qu'il a vénérées pour mieux un jour les trahir possédaient cet instinct de maîtrise, ce chic mythique qui n'est à mon sens que l'apanage de certaines Américaines. Elles ne descendent pas d'une noblesse qui se perd dans la nuit des temps. Elles sont le fruit d'un pays jeune qui recrée à sa façon les règles de l'Ancien monde. Les cygnes de Capote, nées dans les années 1915/1920, avaient une élégance qui reste totalement moderne. Elles ont échappé à l'académisme, au ringard marqué du démodé. Il y eut Slim Keith, et sa patte sportive racée
Cigarette aux lèvres, qui les emportera toutes, Slim et les autres épouseront des hommes brillants, souvent des metteurs en scène, des producteurs ou de grands acteurs qui les feront vivre de l'autre côté du miroir. Elles avaient le génie de l'apparence. Elles l'ont durement payé.
Babe Paley, la sans défauts. Tout le monde la copiait. Il suffisait qu'elle noue un foulard à son sac et la mode était lancée
Babe, qui a planifié sa vie, mais aussi sa mort: atteinte par un cancer au poumon en 74, elle passa les 4 dernières années de sa vie à emballer soigneusement tout ce qu'elle possédait pour le donner à sa famille et à ses amis. Elle alla même jusqu'à dicter le menu de ses funérailles, les vins, le gâteau... Son élégance était plus ténébreuse que solaire.
C.Z. Guest, la blondeur délicate, la seule a avoir un jour échappé au corset du maintien
C.Z qui a vieilli "normalement", quittant son armure et sa superbe pour apparaitre joyeuse, épaissie et pleine de vie.
Enfin Carole Grâce, la femme de Walter Matthau, la dernière du club des "Holly"...
Au pays du rock'n'roll, cette phrase vous allait comme un gant, mes chers cygnes :
"...être américain (à la différence d'être anglais, français, ou quoi que ce soit d'autre) consiste précisément à s'inventer un destin plutôt qu'à l'hériter, puisque nous avons toujours été, dans la mesure où nous sommes américains, habitants non pas de l'histoire, mais du mythe" (Leslie Fielder)
Baisers de la pin'up hantée par les US, d'Elvis à Joyce Carol Oates, de Marilyn à Eastwood, de Preminger à Ellroy
Très joli hommage ;o)babe Paley immortalisée par la pellicule de l'immense Slim Aarons... "photographier des gens attirants faisant des choses attirantes dans des endroits attirants" ;o)
Rédigé par : Hervé | 20 juillet 2012 à 19:33
J'adore Slim Aarons. J'aime son travail, et j'aime la raison de ce travail. Photographe de guerre, il a vu tellement d'horreurs qu'après cela il n'a voulu immortaliser que les riches and famous. Mais il l'a fait sans cruauté, avec tendresse
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 juillet 2012 à 20:32
vi, le chemin inverse d'Avedon... et pourtant j'apprécie vraiment leur travail à l'un et l'autre...
Rédigé par : Hervé | 20 juillet 2012 à 21:10
Moi aussi (par contre je déteste Newton)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 20 juillet 2012 à 21:13
j'avoue ne pas bien connaitre newton, ne me suis jamais vraiment intéressé à son histoire au dela de ce que j'ai vu de ses clichés hypermédiatisés... je vais aller voir l'expo, histoire de me faire un avis.
Rédigé par : Hervé | 21 juillet 2012 à 15:55
J' y suis allée: expo déprimante au possible. Accrochage cata, photos racoleuses, impression sournoise d'un type qui photographie tout ce que l'humanité a de malveillant. Une seule de ses victimes échappe à cette sensation sordide: Stéphanie Grimaldi. Son cliché est d'une innocence désespérée, d'une douceur de maltraitée. C 'est bien la seule. Le reste? des femmes carrées à poil, des visages dédaigneux quand ils ne sont pas limite fachos, des prises de vues pas renversantes d'originalité, une lumière crue, vilaine. Une expo SM rasoire, tout dans la posture, rien dans le mystère
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juillet 2012 à 16:51
Je ne suis pas hanté par les US, ce n'est pas mon monde, trop neuf, peut être. Mais je ne suis pas anti-américain pour autant. Je suis simplement plus chez moi à Vienne ou Varsovie qu'à New-York.
Rédigé par : Le Nain | 21 juillet 2012 à 17:06
J'éprouve aux USA un sentiment à nul autre pareil. Peut-être suis-je quelqu'un plus de désir que de plaisir. L'Amérique me fait toujours l'effet d'une extraordinaire PROMESSE.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 21 juillet 2012 à 17:12
LA ROSE ET LE RESEDA...
Boum-badaboum... -( xième épisode.)
D'abord les photos. De femmes. Intemporelles.
Jusque là, ça va. Comme disait Coluche...changez rien pour moi.
Et puis ces ouvertures des commentaires...
Vienne et Varsovie...NY et les states.
J'ai l'intime conviction d'une complémentarité. Neuf et classique...bon sang que cela est compliqué...
Je vais donc me référer au Kama Soutra et quelques exercices déconcertants : "seule la pratique peut répondre."
Dieu sait si Vienne ou Varsovie vous fichent un uppercut. Dieu sait si l'amérique vous en fiche un autre.
Quelle attitude devant la vie ?
Rédigé par : L'amant-de-la-cousine-Bette | 21 juillet 2012 à 23:45