Que les Flandres, le Finistère, Nantes, la Vendée et l'ile Maurice me pardonnent: je n'ai pas la notion de racines. Je suis comme une lentille d'eau, flottant au gré des rencontres, créant mes origines dans des oasis de sentiments. Si la généalogie n'est pas mon fort, elle est remplacée par un fourmillement d'atomes crochus aussi divers que la toile le permet. L'épilepsie et les cruelles amnésies ont-elles joué un rôle majeur en renforçant mon individualisme? Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c'est que j'aime mes parents. Oh oui. Peut-être est-ce cet amour qui annihile la recherche de ces fichues racines. Impossible, même dans le lieu paradisiaque que je viens de quitter, de ressentir le moindre tressaillement d'identité. L'homme de ma vie est fait du même bois, il cueille l'existence sans chercher à creuser son terreau. J'aime sa liberté, j'aime la partager. J'aime que d'un sourire nous nous entendions. Comprenez-moi bien: je ne juge ni me moque du besoin de retrouver son appartenance. Ce n'est ni méprisable ni pitoyable, c'est au contraire une preuve d'humanité. Mais je ne peux pas m'y résoudre. C'est pourquoi j'aime la grande ville. Pour m'y fondre, émerveillée par l'anonymat.
Après ces précautions oratoires, je remercie de toutes mes forces les deux "cousines" mauriciennes que je viens de rencontrer et qui ont illuminé notre séjour: merci à Guillemette et à Odile avant tout pour leur générosité et leur belle nature car si je suis insensible aux lois du sang, je suis très vulnérable à celles du cœur. Et si..., et si j'avais tout de même un atout légué par mes moricauds ancêtres... Celui de bronzer caramel, de ne pas cramer au soleil et d'être, c'est certain, UNE FILLE DU SUD.
Baisers de la pin'up qui pleure ses cocotiers
Je ramène du paradis des épices, des souvenirs d'une infinie délicatesse
et l'envie de revenir explorer les liens que je viens de tisser. La seule certitude que je garde de la découverte mauricienne: j'y ai été divinement heureuse.
PS : Bonne année 2012 à ma jolie famille du web
Je n'ai pas d'ancêtres connus, puisque je suis de la DDASS. J'ai fait la généalogie de ma famille adoptive, histoire de m'amuser un brin, mais je ne m'y sens pas lié par quelque lien que ce soit.
C'est peut être parce que je n'ai pas de passé que l'Histoire m'a toujours interessé. Allez savoir.
Toujours est il que je vous souhaite une excellente année.
Rédigé par : Le Nain | 03 janvier 2012 à 12:03
Alors là je vous rejoins: ma passion pour l'Histoire est liée au besoin non pas de racines, mais de mémoire au sens large. Délicieuse année, cher Le Nain
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 janvier 2012 à 12:12
Mais tu es pardonnée ma chère Valèrie, même par une ch'tie .
Chacun a ses racines et s'y attache selon ses envies et ses besoins.
Mais les liens que nous tissons tout au long de notre vie ne sont ils pas les plus beaux et les plus enrichissants?
Rédigé par : Elibéran | 03 janvier 2012 à 14:58
Alors si tu me pardonnes, je croque une gaufre!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 janvier 2012 à 17:19
Veinarde! Qu'avez-vous lu pendant le voyage?
Racines? Que dois-je dire, moi qui ai changé de nationalité, de nom et de prénom par amour de la France?
Très heureuse année à vous et continuez à nous régaler de vos bons billets.
Rédigé par : adamastor | 03 janvier 2012 à 20:30
ah, la lecture, cela fera partie d'une autre note... Bonne année à vous Adamastor le voyageur
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 janvier 2012 à 20:58
@ Valérie:
"On n'est pas d'un pays, mais on n'est d'une ville".
Bernard Lavilliers in "Saint-Etienne"
Ce qui me donne l'occasion de remémorer l'une des plus belles double-manchettes du Canard-Enchaîné:
"Caisse noire à Saint-Etienne ... Allez les véreux !"
Une autre était:
"Philippe Léotard dans Adieu blaireau, François Léotard dans ... Bonjour rasoir !"
(suite au passage d'icelui dans "L'heure de vérité" concomitamment à la sortie du film avec son frère)
Mais permets moi aussi de te rappeler (oui je sais une fois de plus) "Adélaïde" de Jacques Debronckart:
"Qu'ils soient d'ici où de n'importe quel parage
Moi j'aime bien les gens qui sont de quelque part
Et portent dans leur coeur une ville ou un village
Où ils pourraient trouver leur chemin dans le noir
Voilà pourquoi Jean de Bordeaux, François de Nantes
Voilà pourquoi Laurent le gars du Canigou
Pierre le Normand et toi Joël de la Charente
J'aime tant vous entendre parler de chez vous."
Rédigé par : Dominique | 04 janvier 2012 à 10:52
J'aime écouter les gens parler de chez eux. J'aime que les gens soient heureux chez eux. Je n'ai pas cet équilibre, le mien se base presque uniquement sur les individus. Mais ce n'est pas parce que je n'ai pas la fierté du sol que je la déplore! je suis à l'aise à la fois partout et nulle part, ce qui n'est pas forcément enviable. la seule chose dans la fierté régionale que je déteste viscéralement est quand elle débouche sur le sectarisme. Pour le reste, aimer sa région est en effet une force très touchante.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 04 janvier 2012 à 18:13
oui dans la région ou j'habite, elle débouche carrément sur la xénophobie.
Rédigé par : shimrod | 04 janvier 2012 à 18:36
Je vais déposer mes voeux sur ton blog: c'est pour cela que j'aime les blogs, ils laissent entrevoir des richesses tellement différentes (et inspirantes)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 04 janvier 2012 à 19:01
merciVPV meilleurs voeux a toi aussi.
Je suis devenu un lecteur assidu de ton blog car j'aime le ton original qu'il amène.
Rédigé par : shimrod | 04 janvier 2012 à 19:39
Merci! j'ai un truc à ajouter sur le tien au sujet des "indignés"... à moins que je te réponde par une note (je réfléchis...)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 04 janvier 2012 à 20:03
je regrette de ne pas avoir les mots pour vous décrire ce que l'on ressent quand années après années on travaille et on vit des fruits de la terre, du sol. Toujours le meme sol car il n'y a pas de mobilité dans l'agriculture. Je ne suis pas d'un milieu agricole j'ai juste épousé un agriculteur mais j'ai enfin compris...
Rédigé par : isa | 04 janvier 2012 à 23:07
Valérie: rassure-toi je ne te reprochais rien en te rappelant pour la énième fois "Adélaïde" de Jacques Debronckart, de fait chaque fois que tu abordes ce sujet.
D'ailleurs tout comme toi "je suis à l'aise à la fois partout et nulle part" (tant qu'il y'a de la Fisher et de la moutarde de Dijon, n'est-ce pas Grincheux ?).
Ceci-dit permets-moi de préférer les Histoires d'Ô aux lentilles d'eau !...
Rédigé par : Dominique | 05 janvier 2012 à 09:25
@Isa : c'est un bonheur que je ne connais pas et que, je crois, je ne pourrai jamais connaître. Question de nature. La mienne est toujours un peu "en dehors" des choses. Je ne sais pas communier. Enfant j'étais déjà ainsi faite. Pour exemple : j'ai reçu une éducation catholique. Et bien à chaque fois que j'allais à l'église, il y avait non pas une sensation de rejet mais des moments de vide complet. Dans un concert de rock ou un match de rugby je me dis : "Mais qu'est ce que fous là?". cela va avec l'absence de racines: je ne peux pas adhérer à un groupe, à une entité, à un lieu. Ce n'est pas de l'orgueil, ce n'est pas une posture: c'est un constat. Peut-être est-ce pour cela que la culture juive me fascine et qu'en philo j'ai été très intéressée par l'existentialisme. Quand j'étais plus jeune cette sensation de singularité me faisait culpabiliser. A présent plus du tout. Peut-être est-ce le propre des gens créatifs: ils ne peuvent pas être dans l'adhésion, trop occupés qu'ils sont à contempler les autres. Mais si je ne sais pas être en groupe, si je n'ai jamais fait partie d'une vraie bande, j'adore le tête-à-tête.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 05 janvier 2012 à 09:47
J'ajoute: être étiquetée à juste titre "à part" n'a jamais fait de moi ni un bouc émissaire ni une révoltée. Je suis à la fois individualiste et très obéissante. Je n'ai jamais été une forte tête, je n'ai jamais reçu une seule retenue de toute ma scolarité en dépit d'un parcours aux notes parfois très médiocres. Je sais "jouer le jeu", être parent d'élève, assister au fêtes scolaires, aux séminaires de boulot, au travail d'équipe. mais une partie de moi n'est pas là.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 05 janvier 2012 à 10:33
ne pas appartenir ou etre different du groupe, je connais, et c'est très bien car on peut ne prendre que ce qui est le meilleur pour nous et on peut s'y intégrer à nouveau pour differentes raisons. Le danger est de ne pas trop s'en éloigner quand meme.Mais l'appartenance "au groupe" est lié aux individus ou a des façons de vivre, l'attachement à la terre est different, seul le hasard à voulu que je vive en midi-pyrennees, cela aurait pu etre partout ailleurs.
Rédigé par : isa | 05 janvier 2012 à 11:50
Valérie: "Bande à part, sacrebleu c'est ma règle et j'y tiens", in "Le pluriel" de Georges Brassens.
Quand à Caritate ce serait plutôt les têtes à ...
Rédigé par : Dominique | 05 janvier 2012 à 11:50
Isa : j'aime trop les gens pour m'en éloigner. J'ai besoin de contact, de polémiques, de rires et de partage. Mais je suis comme un arlequin, avec de multiples losanges pas forcément missibles. La nature, c'est encore autre chose: cela viendra peut-être avec l'âge. Pour l'instant, je ne sais pas très bien la contempler. Pareil pour les animaux : je ne sais pas les apprivoiser. En revanche la vie des êtres humains est une source constante de curiosité. Peut-être que la personne qui m'a le plus enrichie est ma fille. Elle a une grâce incroyable, un sens de la simplicité et de l'acceptation qui m'a totalement équilibrée. Sa conception du bonheur est si limpide, si parfaite... Elle m'a beaucoup influencée.
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 05 janvier 2012 à 12:07
Dominique, ton humour dépasse parfois les bornes, au point que tu en deviens une tête-à-claques.
Sache que je n'aime pas les bandes, ni les têtes-à-queue, je n'apprécie que le tête-à-tête, c'est là que je trouve les relations humaines les plus riches, les échanges les plus intéressants.
Rédigé par : Caritate | 06 janvier 2012 à 11:30