Lire, lire, et lire encore. Des fictions à foison. Un point sur les dernières découvertes: tout d'abord, La chute des géants, de Ken Follett, premier tome d'une trilogie à venir.
Eh bien c'est raté. Totalement raté. Typiquement le genre d'ouvrage lu en diagonale, à toute allure et qui laisse une sensation de bâclage documenté. Autant Les piliers de la terre était bien charpenté, autant celui-ci est hélas rasoir. Pourquoi? Follett, en dépit d'un style inexistant, est un très bon conteur. Il sait nous entraîner, grâce à des personnages attachants et à des archives minutieusement dépouillées, dans les méandres de l'Histoire. Sauf qu'ici il a été trop ambitieux: narrer la brutalité du Moyen âge est à sa portée. Mais s'aventurer dans les existences d'une famille anglaise, une autre russe, une troisième allemande, une quatrième américaine sur fond de Grande Guerre, désolée, ça ne passe pas. On saute de stéréotypes en stéréotypes qui jamais ne parviennent à intéresser le lecteur. L'intrigue psychologique ne progresse pas, les Gentils restent sages, les Méchants n'ont aucune épaisseur. S'ensuit un sentiment de lourdeur mêlée de fadeur: dommage qu'un tel désir d'épopée, louable et audacieux, soit sabordé par une vision humaine qui ne dépasse pas le carnet de croquis.
Deuxième livre que je viens de commencer et dont j'aime beaucoup les premières pages : Du domaine des Murmures, de Carole Martinez.
Une belle écriture, très stylée, très bien ponctuée. Une écriture dont je me méfierais si elle n'était qu'au service d'elle-même. Mais Martinez évite le piège Normale sup: son style précieux et poétique irrigue sa narration, celle d'une jeune fille du XIIe siècle qui découvre dans sa cellule le pouvoir de la liberté. Dolorisme, héroïsme, calligraphie, méticulosité, un mélange fort séduisant...
Je laisse la parole à Ingalls pour le troisième roman : Dans la main du Diable, d'Anne-Marie Garat.
Je ne l'ai pas lu, voici l'analyse du mari: style assommant, ouvrage qu'on croirait (mal) traduit d'une romancière étrangère, parsemé de locutions rares et rythmé de manière bancale (phrases interminables). MAIS: époque peu exploitée en littérature (les années 1910/1912) et bien rendue, construction excellente. Au final, le mari accorde la moyenne à cet ouvrage.
Baisers de la pine'up qui repart dans la Bourgogne en l'an 1187
Dernière lecture importante, le Kalevala , légendes finnoises collectées au XIXème siècle, chez Honoré Champion. Passionnant. Du coup, je suis revenus aux fondamentaux, Chanson de Roland, Légende Dorée, Chrétien de Troyes, Le couronnement de Louis et quelques autres chansons de geste. Je cherche une traduction française de la Gesta Dagoberti, mais je ne trouve rien, sauf l'original latin sur les incontournables MGH.
Rédigé par : Le Nain | 03 octobre 2011 à 16:47
Le Kalevala possède-t-il une intrigue, un fil conducteur, ou est-il un gigantesque fourre-tout aussi riche que désordonné? J'ai un peu peur de la deuxième option. Rassurez-moi!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 octobre 2011 à 17:13
L'auteur du XIXème leur a donné une certaine cohérence. C'est curieux d'ailleurs, car certains chants rappellent étrangement l'épopée de Gilgamesh, des récits mythologiques grecs, et quelques sagas islandaises. Il faut s'habituer aux noms à coucher dehors.
En fait, je cherchais des légendes hongroises, et le finno-ougrien m'a ammené au finlandais.
Rédigé par : Le Nain | 03 octobre 2011 à 17:23
J'ai bcp de mal avec les patronymes scandinaves. Mais je retiens ce livre de légendes. J'aime tant les légendes!
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 octobre 2011 à 17:30
Le Nain : ce soir sur Arte, le film de Fritz Lang Les Nibelungen. A voir, pour le traitement anti-wagnérien de la saga allemande (héros montrés comme de simples hommes)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 03 octobre 2011 à 20:10
Parmi les légendes magyares, dont je n'ai pas la lizst, l'une d'elle concernerait-elle un nain lequel après une enfance malheureuse serait devenu prince, défendant la veuve et l'orphelin puis épousant une princesse de bo-bohême (mais ravie) toute proche ?
Euh, on me signale en régie que quelques perfides ajouteraient que la princesse n'était pas vraiment vierge ...
Rédigé par : Dominique | 03 octobre 2011 à 22:44
Fritz Lang et Franz Lizst, c'en était presqu'une !...
Rédigé par : Dominique | 03 octobre 2011 à 22:46
@Valérie: Je n'ai pas la télé. Ca me fait penser que je n'ai jamais lu la Niebelungslied originelle. A mettre dans mes tablettes. D'après les historiens, c'est une très vieille chanson dont l'origine se trouve dans l'écrasement des Burgondes par Attila dans la région de Worms.
Rédigé par : Le Nain | 04 octobre 2011 à 05:20
Bourgogne 1187, qu'en pense Hervé comme millésime ?
Rédigé par : Dominique | 04 octobre 2011 à 09:24